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réCup – ETAT DE L’ART

Envoyé par le 9 Nov 2020 dans TAF CoOC, Projets | 0 commentaire

This entry is part 1 of 6 in the series RéCup

Arthur PILETTE – Vincent GUILLON – Raphael VOYER – Pierre DUGAST

I. INTRODUCTION

Café, chocolat chaud, thé, autant de boissons chaudes que nous buvons à la pause au travail, le matin lors du petit déjeuner ou encore sur la terrasse d’un café. Demandez à quelqu’un sa boisson préférée et vous obtiendrez des avis très partagés. Et bien figurez-vous que si aucune de ces boissons ne fait l’unanimité, le choix du contenant le plus approprié pour ces boissons chaudes est encore plus diffus.

En effet, au cours de l’histoire nous avons utilisé une multitude de contenant pour boissons chaudes dont :

  • Au IIème siècle av. JC apparaît la tasse pour permettre aux chinois de boire leur thé tout fraichement découvert
  • Le gobelet en carton découvert au IIème siècle av. JC
  • Le verre inventé le Ier siècle av. JC

De nos jours, nous constatons une bataille de territoire entre le gobelet en carton et la tasse. La tasse subsiste dans la majorité des restaurants et cafés grâce à sa très bonne ergonomie ainsi que la possibilité de ces institutions d’automatiser le lavage des tasses simplifiant ainsi leur réutilisation. Le gobelet est quant à lui majoritaire en entreprise, dans les fast-food et dans certains commerces d’appoint du fait de ces nombreux avantages tels que sa portabilité ou encore la possibilité de le jeter et le recycler favorisant ainsi son aspect durable.

Cependant, ce que peu de gens savent, c’est que c’est toujours la tasse qui présente le meilleur bilan environnemental si l’on tient compte de son cycle de vie complet.

Mais alors pourquoi, utilisons-nous plus souvent les gobelets en carton en entreprise à la machine à café ou chez les restaurateurs? Et bien il y a deux raisons à cela :

  • L’obligation de laver la tasse après utilisation
  • Les pertes, casses et vols de tasses qui oblige de racheter des tasses réduisant ainsi le très bon bilan environnemental de ce contenant

Et si nous pouvions réduire les pertes et vols de tasses au sein des cafétérias et restaurants qui les utilisent et inciter les fast-foods qui utilisent des gobelet à passer à la tasse ? C’est précisément ce but que nous essaierons d’atteindre lors de ce projet.

Cet état de l’art sera articulé autour du plan suivant :

Nous étudierons tout d’abord la situation actuelle concernant les pertes, vols et casses de tasses en se focalisant sur trois aspects :

  • Le vécu de certains restaurateurs
  • L’impact écologique
  • L’impact financier

Nous poursuivrons en exposant les solutions existantes pour réduire les vols, casses et pertes de contenant de boissons.

Nous conclurons par exposer les aspects qui n’ont pas été explorés jusqu’à présent concernant les vols, pertes et casses de tasses.

 

II. SITUATION ACTUELLE CONCERNANT LES PERTES, VOLS ET CASSES DE TASSES 

  A.  VOL, CASSE ET PERTE DE TASSES

Comme expliqué précédemment, le gobelet est le contenant majoritairement utilisé au sein des entreprises et des services de cafés à emporter et est préféré à la tasse car il ne nécessite aucun lavage et n’est pas intéressant au niveau environnemental si l’on prends en compte le taux de vol et de perte.

En effet, lorsque le matériel est prêté par le restaurateur, le client se sent très vite désintéressé et n’attache pas d’intérêt à l’intégrité du matériel. Les restaurateurs mentionnent donc qu’il n’est pas rare que certains clients dérobent la tasse qu’ils ont utilisée ce qui suscite leur énervement comme on peut voir chez l’entreprise Hollybelly : « Les vols sont assez récurrents chez nous. Ce n’est pas dramatique, mais c’est un peu tout le temps. Ce qu’on nous vole le plus, c’est les jolis mugs Holybelly en céramique qui sont fabriqués à la main et que l’on  vend sur place. ».

Dans le milieu des cafétérias scolaires au sein desquelles les tasses sont prêtées aux consommateurs pour être rendues après consommation, le problème est plus lié à des incivilités qu’à des vols. En effet, les étudiants et professeurs prennent parfois la liberté de conserver le matériel fourni pour un long moment. D’après Monsieur BLOT, gérant-adjoint du Restaurant Associatif du Kernévent au sein de l’IMT Atlantique, pour éviter ces emprunts de longue durée une consigne avait été appliquée pour récupérer les saladiers dont ils ne disposaient qu’en petite quantité. Cette technique de  consigne n’a cependant pas pu être appliquée pour les tasses car le processus de consigne était fastidieux puisqu’il impliquait que les utilisateurs repassent à la caisse pour rendre la tasse et récupérer leur caution ce qui avait pour effet de ralentir fortement le service.

Les entretiens avec des collaborateurs de cafétérias et de restaurants reportés pour cause de COVID viendront compléter cette partie de l’étude.

B. IMPACT ENVIRONNEMENTAL

Lorsque l’on parle d’empreinte écologique des tasses en céramique, il est nécessaire de parler de l’empreinte des contenants similaires qui sont le gobelet de carton et la tasse de voyage. Depuis peu, il existe des gobelets en carton 100% réutilisable (fabriqués par Huhtamaki) qui en plus d’être totalement recyclable, présentent une faible empreinte carbone. On peut alors se demander quel est l’intérêt pour les restaurateurs et autres organisations achetant des tasses en céramique, de continuer à acheter et à utiliser des tasses en céramique.

En se basant sur l’analyse du cycle de vie de tasses réutilisables et de gobelets à café à usage unique réalisée par le CIRAIG (Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services) basé au Québec, la tasse en céramique est à préférer aux autres contenants. Le rapport met en avant qu’une tasse en céramique est utilisées plus de 420 fois et que par conséquence, son empreinte écologique s’amortit sur sa longue période d’utilisation. Le CIRAIG met en avant que les tasses céramiques sont préférables à partir de 210 réutilisations. Donc si l’on compare à l’unité, un gobelet en carton recyclable, une tasse de voyage et une tasse en céramique, le gobelet en carton remporte haut la main sur le plan écologique. Cependant, sur la durée, c’est la tasse en céramique qui va s’imposer.

Si l’on souhaite aborder les chiffres et notamment ceux établis par l’étude du CIRAIG, la tasse en céramique est en tout point meilleure au gobelet en carton recyclable. On peut comparer les résultats présents dans le tableau ci-dessous qui montre que le gobelet en carton a un impact bien plus important que la tasse céramique.

Gobelet carton Tasse céramique
Changement climatique 100 ans (kgCO2éq./365 services) 26 5.5
Santé humaine (106 DALY/365 services) 18 5
Qualité des écosystèmes (PDF.m².an/365 services) 9 1.8
Ressources (MJ/365 services) 450 50
Consommation d’eau (m3/365 services) 1.38 0.18

 

Dans le détail (voir rapport CIRAIG), le gobelet en carton est très consommateur dans sa phase de production et de distribution et le couvercle qui peut y être rajouté, augmente également le bilan environnemental de ce produit.

La tasse en céramique est majoritairement utilisée dans les cafés, restaurant et cafétéria. Si les tasses en céramique sont perdues ou volées, elles sont moins réutilisées et perdent donc l’avantage de l’empreinte écologique sur le long terme par rapport à un gobelet en carton à usage unique qui lui sera recyclable. Il est donc nécessaire de s’assurer que les tasses soient utilisées le plus longtemps possible. C’est dans ce contexte que s’inscrit notre projet.

 

    C. IMPACT FINANCIER

Au-delà des considérations environnementales et pratiques, subsiste la raison économique quant au choix d’un type de contenant par un restaurateur.

Un rapport établi en 2014 par la Chaire internationale sur le cycle de vie, unité du CIRAIG , et l’École des sciences de la gestion de l’UQAM nous permet d’avancer des éléments de réponse quant à ce choix. Il compare notamment d’un point de vue économique le cycle de vie des tasses en céramiques et celui des gobelets à usage unique. Il vise à recommander des pratiques d’acquisition et d’utilisation des contenants à café, qui permettent d’assurer la rentabilité économique pour les restaurateurs.

Chaque solution présente des coûts directs et indirects. Les coûts directs pour les restaurateurs sont présentés dans le tableau suivant, issu de l’étude (Tableau 1)

Tableau 1:

Trois scénarii sont proposés :

  • Le premier est le gobelet à usage unique.
  • Le second est la tasse de céramique en se basant sur 500 utilisations par tasse et l’utilisation d’un lave-vaisselle haute-performance.
  • Le dernier concerne toujours la tasse en céramique, mais cette fois en réutilisant 100 fois une tasse et un lavage moins performant énergétiquement. Il a été évalué que ces trois scénarii étaient équivalents en termes de charge de travail.

Ce premier document permet de mettre en évidence deux indicateurs importants pour chaque scénario : le coût par café servi et la répartition des coûts.

Le premier indicateur est très intéressant, il démontre tout simplement que la tasse en céramique coûte finalement moins cher au restaurateur : 0.15$/café pour le gobelet jetable, 0.05$ pour la tasse en céramique réutilisée 100 fois. Si l’on réutilise chaque tasse à hauteur de 500 fois et qu’on y adjoint l’utilisation d’un lave-vaisselle haute performance, ce coût tombe à 0.01$ /café.

Cela semble contre-intuitif au premier abord ; en effet la dépense initiale pour les contenants et couvercles jetables est d’un peu plus de 100$, somme dérisoire par rapport aux 6000 $ (tasses céramique et lave-vaisselle) demandés par le scénario tasses en céramiques. Cependant en réutilisant les tasses en céramique un grand nombre de fois, on arrive à amortir significativement ce coût initial. En dépassant les 100 réutilisations, on arrive même à faire des économies par rapport au gobelet jetable. La meilleure rentabilité de tasses en céramique par rapport aux gobelets jetable n’est valable uniquement à condition que les tasses soient réutilisées un nombre de fois suffisant.

Le deuxième indicateur est la répartition des coûts. Les principaux coûts pour l’option jetable concernent l’achat et la livraison. Ces coûts ne peuvent être abaissés qu’en négociant de meilleurs tarifs, mais cela a ses limites.

Pour l’option réutilisable, c’est l’achat des tasses qui accapare la majorité des coûts. Le lave-vaisselle est le deuxième poste de dépenses, mais il reste largement inférieur car son coût est réparti sur l’ensemble de sa vie : il est prévu qu’il lave 2 000 000 tasses au cours de sa vie (basé sur Rüdenauer et coll., 2011). L’achat de tasses occupe près de 66% des coûts dans le cas de 500 réutilisations, et 89% dans le cas de 100 réutilisations. On peut donc en conclure que le coût lié à l’achat des tasses est facilement abaissable en augmentant le nombre de réutilisation des tasses. Ainsi une tasse réutilisée 100 fois engendre des économies de l’ordre de 67% au restaurateur par rapport au gobelets jetable. Ce chiffre monte à 90% dans le cas de 500 réutilisations.

Il serait toutefois intéressant de savoir précisément le nombre de réutilisations des tasses céramique qui permet d’être rentable par rapport aux gobelets jetables. Le graphique ci-dessus permet d’illustrer cela.

Graphique 1

On note qu’à partir de 45 réutilisations, la tasse en céramique devient plus rentable que le gobelet jetable (en se basant sur un coût d’achat de 4,50$ par tasse).

Cette étude, bien qu’elle ait été réalisée outre-atlantique, est transposable en France. Elle permet de conclure sur différents points.

Premièrement l’utilisation des tasses en céramiques garantit au restaurateur un coût nettement inférieur à l’emploi de gobelets jetables. La seule condition est que les tasses soient réutilisées au minimum une cinquantaine de fois, chiffre tout à fait atteignable.

Pour réduire encore plus les coûts, le restaurateur peut commander des tasses en gros afin d’en réduire le prix unitaire. Il peut aussi augmenter le nombre de réutilisations des tasses avant leur remplacement pour faire plus d’économies.

Finalement, en plus d’avoir un meilleur impact sur l’environnement, les tasses en céramique sont plus économiques que les gobelets en carton jetables.

 

III. SOLUTIONS EXISTANTES

Dans un premier temps, focalisons nous sur le cas de la cafétéria de l’IMT. Aujourd’hui il n’y a pas de solution pour éviter la perte de tasse. En effet, la solution de mettre une caution a déjà été réalisée auparavant mais la grande quantité de tasses retournées serait trop élevée pour pouvoir gérer la vente et le retour de caution simultanément. A moindre échelle, cette solution a été mise en place sur les saladiers, une caution de 5 euros pour tout achat de salade qui sera rendu lors du retour du saladier. Cela est possible car les retours de saladier ne sont pas importants et cela ne rajoute pas trop de tâches supplémentaires à l’activité des salariés de la cafétéria.

Dans certains pays, il existe un système de consigne pour les bouteilles en verres ou plastiques ( Danemark, Allemagne, Estonie, Islande , etc). Cette méthode permet à la fois de responsabiliser les différents habitants de ses pays au recyclage. Cela permet également de donner la possibilité aux différents habitants de nettoyer les différents espaces publics des différents produits consignés et de le faire pour une contrepartie (monétisée). La récupération est faite par une machine à déconsigne qui rend l’argent dès qu’une bouteille vide est introduite. Bien que cela n’est pas encore été fait jusque là; il serait donc tout à fait possible d’appliquer cette technique en consignant les tasses des clients. On retrouve aussi ce système de consignes pour les gobelets en plastique dans les festivals ou les évènements éphémères. Dans ce cas de figure, la récupération est faite manuellement par les serveurs durant toute la durée du festival ou à la fin. Cela permet aux utilisateurs de réutiliser le même gobelet tout au long de l’évènement. Lorsqu’un gobelet est abandonné par un utilisateur, les autres participants de l’événements peuvent ramener le gobelet de l’utilisateur et ainsi récupérer leur consigne. Une telle méthode favorise l’aspect participatif de la collecte de tasse et ainsi d’éviter les déchets au sein des événements.

Cette méthode de consigne est plutôt contraignante à mettre en place car elle ralentit fortement les activités des tenants puisqu’ils doivent constamment récupérer le matériel consigné en plus de leurs services de base. C’est pourquoi beaucoup d’institutions de petite taille telles que des restaurants ou des cafétérias préfèrent remplacer les tasses par des gobelets et ainsi s’affranchir des contraintes inhérentes à la consignes. Compte-tenu du faible coûts d’achat des gobelets c’est cette solutions qui est majoritairement choisie. Il n’existe donc à ce jour que ces deux solutions pour répondre aux problèmes de pertes, vols et emprunts de matériels.

 

 IV. CONCLUSION

    A travers cet état de l’art, nous avons pu mettre en avant le problème de vols et pertes de tasses au sein des cafétérias et restaurants. Comme nous avons pu le présenter, ce problème a un impact à la fois financier et environnemental sur ces acteurs. D’une part, si nous offrons la possibilité d’allonger la durée de vie des tasses en céramique, nous serions en mesure de réduire l’impact environnemental. D’autre part, cela permettrait de réduire significativement les coûts financiers (fixes et variables) des cafétérias et restaurants en réduisant la quantité de tasses à racheter pour pallier aux vols et pertes de celles-ci.

Une solution ayant pour objectif d’empêcher les pertes et les vols de tasses et permettrait ainsi, de limiter grandement les impacts financiers et environnementaux pour les entreprises.

réCup – ENQUÊTE TERRAIN ET DONNÉES RECUEILLIES

Envoyé par le 2 Nov 2020 dans Projets, TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 4 of 6 in the series RéCup

Pierre Dugast, Vincent Guillon, Arthur Pilette et Raphaël Voyer

Cet article rend compte des résultats des interviews réalisées lors de notre étude terrain. Par conséquent, les éléments présents dans cet article peuvent évoluer tout au long de notre étude terrain.

L’objectif de cette étude terrain est de justifier les hypothèses faites suite à la rédaction de l’état de l’art en récoltant plusieurs types d’informations autour du sujet étudié. Lors de ces entretiens nous avons essayé de démontrer les hypothèses suivantes :

  • Des vols, pertes et emprunts abusifs de tasses sont réalisés au sein des cafétérias et restaurants qui prêtent leur matériel
  • Aucun système de collecte de tasse n’est actuellement en place au sein des cafétéria et restaurants
  • Avec une utilisation optimisée des tasses il est possible d’obtenir un meilleur bilan environnemental qu’avec une utilisation fréquente de gobelet
  • Avec une utilisation optimisée des tasses il est possible de réduire les coûts d’achat de contenant pour boisson chaude sur le long terme
  • L’ergonomie est un point fondamental pour garantir l’acceptation du système

Les sujets traités lors des entretiens dépendent fortement du poste et des habilitations des personnes interviewées.

PLAN : 

  1. Récapitulatif des entretiens
  1. Profils des acteurs
  2. Constatations faites lors des entretiens
  1. Entretiens quantitatifs
  1. Valeurs chiffrées retenues
  2. Ressenti utilisateur

III. Entretien qualitatif

  1. Utilisateurs (étudiants, professeurs)
  2. Collaborateurs cafétéria et restaurants
  3. Gérant (cafétéria, restaurant)
  1. Résultats obtenus
  2. Tableau de suivi des entretiens

 

I – Récapitulatifs des entretiens

     A. Profils des acteurs

Lors de nos entretiens, nous avons eu l’occasion d’interroger plusieurs profils :

  • Une enseignante-chercheuse à l’école IMT Atlantique
  • La Fablab manager du Fablab de l’école IMT Atlantique
  • Un étudiant de l’école IMT Atlantique
  • Une employée du restaurant associatif de Kernévent travaillant à la cafétéria
  • Un gérant adjoint du restaurant associatif de Kernévent (planification d’un entretien avec un second gérant adjoint)

    B. Constatations faites lors des entretiens

Ces entretiens nous ont permis de faire ressortir certaines idées et problématiques rencontrées par les différents acteurs.

Les points suivants ont fréquemment été mentionnés lors de nos entretiens :

  • Les utilisateurs ne ramènent pas toujours les tasses à la cafétéria.
  • Les enseignants sont en possession de nombreuses tasses dans leurs bureaux et ne les ramènent pas à la cafétéria.
  • Certains étudiants gardent des tasses dans leur chambre à la MAISEL.
  • Lorsque la cafétéria est fermée, les consommateurs déposent leurs tasses sur une rtable devant la cafétéria.

Les problèmes qui sont le plus souvent rencontrés par ces personnes sont :

  • Devoir ramener la tasse jusqu’à la cafétéria si la boisson chaude est consommée hors du centre-vie.
  • Les tasses ne sont pas toutes ramenées après consommation.
  • Les employés doivent prélaver les tasses pour éviter la persistance de certaines substances.
  • Acheter de nouvelles tasses pour pouvoir réaliser des prestations en entreprise.

 

II. Entretien qualitatif

Dans cette seconde partie, nous allons exposer les comptes-rendus des entretiens réalisés avec les différents profils de personnes mentionnés précédemment. Contrairement à la partie quantitative, cette partie est fortement orientée sur le vécu utilisateur et les points qu’il souhaite améliorer afin de simplifier et optimiser son expérience utilisateur.

     A. Utilisateurs (étudiants, professeurs)

Objectifs de ces entretiens:

L’objectif de l’entretien est de collecter des informations concernant les problèmes de perte et de vol de tasses au sein des cafétérias ou restaurants d’écoles. Grâce à cet entretien nous pourrons vérifier notre hypothèse de départ en récoltant l’avis d’usagers dans le corps enseignant. Cet entretien permettra aussi de récolter des informations complémentaires concernant les difficultés ou gênes rencontrées dans le cadre de la commande de boissons chaudes.

           1) Corps enseignant

Contextualisation :

Nous avons choisi deux professeurs de la TAF COOC en tant que témoins du corps enseignant car ils connaissent parfaitement le processus d’entretien, les techniques d’entretien que nous utilisions ainsi que le type d’informations recherchées.

Compte-rendu de la réunion :

Après avoir introduit notre sujet d’étude aux deux enseignantes, nous sommes entrés dans le vif du sujet en leur demandant si elles consommaient régulièrement des boissons chaudes afin d’estimer l’impact de la problématique sur les usagers. Elles nous ont répondu que leurs consommations étaient très régulières en ajoutant qu’elles se faisaient dans deux cas de figure :

  • Lors d’une envie personnelle auquel cas elles ramènent leur tasse dans leur bureau
  • Lors d’un café avec leurs collègues auquel cas elles consomment la boisson dans le centre-vie toutes ensembles.

Nous avons poursuivi l’entretien en leur demandant ce qu’elles faisaient de la tasse lorsque la boisson était consommée. D’après elles, cela dépend des deux cas de figures mentionnés précédemment :

  • Dans le premier cas elles ramènent leur propre tasse si possible avant la fermeture de la cafétéria
  • Dans le second cas, l’une des membres du groupe ramène les tasses de tout le groupe sur un plateau

Dans les deux cas, lorsque la cafétéria est fermée, elles nous ont indiqué qu’il n’y avait pas d’endroit spécifique convenu pour la restitution des tasses. Par conséquent, elles déposent les tasses le plus près de la cafétéria d’un commun accord avec les collaborateurs du RAK.

Nous avons poursuivi l’entretien en les questionnant sur les actions réalisées lorsqu’elles brisent une tasse et comment se passe le remboursement. Elles nous ont ainsi indiquées qu’elles récoltent les morceaux pour les amener à la cafétéria ou elles les jettent à la poubelle et qu’il n’y a pas de remboursement car les pertes et les vols sont minoritaires et assumés par la cafétéria.

Après leur avoir demandé si nous avions fait le tour du sujet, elles nous ont mentionnées plusieurs autres informations intéressantes. Elles nous ont tout d’abord indiqué qu’elles étaient particulièrement agacées des incivilités des gens qui laissent traîner les tasses n’importe où. Elles nous ont aussi expliqué qu’elles seraient intéressées par un système qui favorise la récupération de tasses sans avoir la sensation d’être contraintes par le système.

Verbatim

“Nous sommes agacées par les incivilités de certains qui laissent traîner leurs tasses.”

“On a des piles de tasses au fablab car les tasses ne sont pas ramenées.”

Conclusion de la réunion :

Cet entretien semble converger avec notre hypothèse indiquant qu’aucun système n’est actuellement en place pour la récupération de tasses dans un contexte où la consommation de boissons chaudes est régulière. Les incivilités des gens mentionnées quant aux manques de restitution du matériel semble confirmer notre hypothèse de problème de perte des tasses.

 

        2) Etudiant IMT Atlantique

Contextualisation :

Nous avons choisi un FIP en tant que représentant du corps étudiant car nous le connaissions suffisamment pour qu’il soit honnête lors de cet entretien et garantir la véracité des informations récoltées.

Compte-rendu de la réunion :

Après avoir introduit notre sujet d’étude à la personne interrogée, nous sommes entrés dans le vif du sujet en lui demandant s’il consomme des boissons chaudes à la cafétéria de l’IMT. Il nous a ainsi répondu qu’il consommait quasiment tous les jours au moins une boisson chaude généralement au centre-vie avec ses amis et plus rarement en salle de cours lorsqu’il n’a pas eu le temps de consommer pendant la pause.

Nous avons poursuivi l’entretien en lui demandant ce qu’il faisait de la tasse lorsque la boisson était consommée. L’élève nous a expliqué qu’il ramenait pratiquement tout le temps la tasse par lui-même à la cafétéria et qu’il lui arrivait quelquefois d’oublier sa tasse à sa place. Lorsque la cafétéria est fermée, il laisse la tasse à sa place ou la dépose sur un plateau pour que le personnel de la cafétéria puisse récupérer la tasse le lendemain.

Nous l’avons ensuite interrogé sur son comportement lorsqu’il brise une tasse et comment il dédommage la cafétéria. Il nous a expliqué que cela ne lui était jamais arrivé mais qu’il aurait prévenu le personnel et que si nécessaire il pourrait aider à nettoyer. Il nous a aussi indiqué que la cafétéria n’a jamais exigé de remboursement pour une tasse cassée.

Nous avons souhaité obtenir le ressenti utilisateur concernant la possibilité d’un système de collecte de tasse qui puisse gérer une caution pour les tasses empruntées. Il nous a ainsi indiqué que l’idée d’un point de collecte de tasse était intéressante et que le prélèvement d’une caution n’était pas un problème si l’on se réfère au niveau de gêne d’1/5 qu’il nous a donné. En revanche, selon lui, l’ergonomie du système est primordiale car il ne souhaite pas que la restitution des tasses soit complexifiée (niveau de gêne de 4/5).

Il nous a aussi indiqué qu’il serait compliqué d’intégrer un aspect participatif au système car selon lui les gens « se battraient » pour récupérer les tasses des autres et obtenir des bonus.

Verbatim

“J’aimerais disposer de point de collecte au centre-vie et proche des salles de cours pour pouvoir déposer ma tasse rapidement”

“Je ne suis pas contre une solution qui prélève une caution mais je souhaite que cette solution soit ergonomique et rapide”.

Conclusion de la réunion

Ce second entretien utilisateur semble confirmer le fait qu’aucun système n’est actuellement en place pour la récupération de tasses. De plus, l’hypothèse concernant la nécessité d’un système avec une forte ergonomie semble cette fois-ci avoir été confirmée par cet entretien.

   B.  Collaborateurs cafétéria, restaurant

Objectif de l’entretien : 

L’objectif de l’entretien est de collecter des informations concernant les problèmes de pertes et de vols de tasses au sein des cafétérias ou restaurants d’écoles. Grâce à cet entretien nous pourrons vérifier notre hypothèse de départ en récoltant l’avis du personnel des cafétérias. Cet entretien permettra aussi de récolter des informations complémentaires concernant les difficultés ou gênes rencontrées dans le cadre de la récupération des tasses.

        1)  Collaborateur de la cafétéria du RAK

Contextualisation

Nous nous sommes rendus à la cafétéria le 20 octobre à 15h00 pour poser des questions à l’une des collaboratrices de la cafétéria présente à ce jour.

Compte-rendu de la réunion 

Nous avons démarré en expliquant à la personne interrogée l’objectif de cet entretien afin qu’elle puisse répondre au mieux à nos questions. Nous lui avons demandé le nombre de tasses qui ont été perdues ou volées cette année, il y a une centaine de tasses chaque année dans ce cas. Elle n’a cependant pas su nous répondre concernant l’estimation du coût total des pertes de tasses car il ne connaît pas le prix d’achat d’une seule tasse. Elle nous a en revanche fourni le contact de l’un des gérants-adjoints du RAK, qui selon elle, serait en mesure de nous répondre.

Nous avons continué l’entretien en la questionnant sur le processus de lavage des tasses. D’après elle, les tasses sont prélavées manuellement pour éviter que des restes de cafés, chocolats chauds ou rouges à lèvre persistent malgré le lavage en machine. Les tasses sont lavées à 80°C pendant 3 minutes dans un lave-vaisselle industriel.

Elle nous a dit qu’elle passait récupérer les tasses dans le centre-vie le matin pour récupérer les tasses qui n’ont pas pu être déposées à la cafétéria avant sa fermeture.

Verbatim

“On a beaucoup de tasses qui ne reviennent jamais”

Conclusion de la réunion

Cet entretien nous a mis en évidence le manque d’inventorisation si l’on en juge par les nombres approximatifs du taux perte de tasses en un an. Nous avons aussi pu récolter des informations sur le processus de lavage des tasses qui ajoute une nouvelle contrainte à notre système.

 

      2)  Collaborateur de la cafétéria de l’ENIB

Nous avons contacté la cafétéria de l’ENIB afin d’obtenir un entretien avec un collaborateur afin de vérifier notre hypothèse concernant les pertes et vols de tasses récurrents.

Cependant, le responsable de la cafétéria nous a répondu qu’aucun vol n’était survenu depuis plusieurs années au sein de l’ENIB et qu’un entretien n’aurait donc pas de valeur ajoutée.

 

      3)  Collaborateur d’un bar/restaurant

Compte-tenu de la situation COVID nous n’avons pas pu contacter un restaurant afin d’obtenir un entretien avec un collaborateur. Nous avions tout de même effectué les recherches en amont pour obtenir plusieurs contacts au sein des bars le Margouya et Le Korrigan situés tous deux à Plouzané.

  C.  Gérant cafétéria, restaurant

       1) Gérant adjoint du RAK

Contextualisation

Nous avons souhaité réaliser un entretien avec l’un des gérants adjoints du RAK car cela fait plusieurs années qu’il gère l’organisation du RAK et il pourra donc nous délivrer des informations importantes sur la gestion du matériel et les problèmes qui y sont liés.

Compte-rendu de la réunion

Nous avons démarré l’entretien en lui expliquant l’objectif de cet entretien afin qu’il puisse répondre au mieux à nos questions. Nous avons commencé le questionnaire en lui demandant le nombre de tasses qui ont été perdues ou volées qui selon lui sont approximativement de 100. Il n’a cependant pas su nous répondre concernant l’estimation du coût total des pertes de tasses car il ne connaît pas le prix d’achat d’une seule tasse. Il nous a donc conseillé de contacter le gérant adjoint chargé des commandes de matériel.

Nous avons poursuivi l’entretien en lui demandant si des mesures avaient déjà été prises afin de résoudre le problème de perte et de vol de matériel au RAK. Il nous a répondu que plusieurs communications ont déjà été faites mais que les élèves n’en ont pas tenu compte et qu’il aimerait bien que nous trouvions une solution à ce problème tout en faisant en sorte que la tasse soit rendue dans l’année.

Nous avons ainsi demandé combien il serait prêt à payer pour qu’on conçoive la solution qui résolve son problème. Selon lui, la solution ne doit pas dépasser le prix total lié aux pertes ou vols sinon le RAK ne serait pas intéressé par la solution.

Ensuite nous lui avons demandé des précisions sur le système actuellement en place pour le lavage des tasses. Il nous a expliqué que la récupération des tasses se faisait à la main et qu’elles étaient entreposées dans des paniers. Ces paniers sont ensuite posés dans une machine de lavage automatique appartenant au RAK.

Il nous a également parlé des prestations réalisées par le RAK pour des entreprises externes. Ces entreprises avaient pour habitude de demander des gobelets en carton et donc jetables. Désormais, ces entreprises souhaitent des tasses en céramique pour améliorer leur image de responsabilité envers l’environnement. Le sujet écologique est devenu également marketing. De ce fait, le RAK se doit d’avoir à sa disposition un nombre suffisant de tasses au RAK, à la cafétéria mais également pour les prestations externes. Il devient donc important de réduire le nombre de tasses perdues.

Nous avons finalement terminé l’entretien en échangeant sur le principe de consigne qui a peu à peu disparu en France. Il nous a expliqué que ce système a disparu à la fin des années 90 pour plusieurs raisons :

  • Le coût élevé induit par les transports des bouteilles consignées jusqu’aux usines de recyclage.
  • Les emballages plastiques qui se sont petit à petit démocratisés

Verbatim

“Les entreprises pour lesquelles nous faisons des prestations demandent désormais des tasses en céramique et non plus des contenants jetables tels que des gobelets en carton pour améliorer leur image d’entreprise respectueuse de l’environnement.”

Conclusion de la réunion

Cette réunion nous confirme qu’il y a bien un problème de perte et de casse de vol au sein de la cafétéria de l’IMT Atlantique. Les prochaines étapes sont donc de vérifier que cette problématique est présente dans les cafétérias d’écoles différentes en allant directement les questionner.

 

       2) Gérant adjoint du RAK

Nous avions programmé un entretien le vendredi 30/10 avec le gérant adjoint du RAK. Cependant, plusieurs d’entre-nous ont eu des motifs impérieux liés au nouveau confinement. Nous avons donc repoussé l’entretien à une date ultérieure non-définie.

III – Résultats obtenus

   A. Synthèse des données chiffrées récoltées lors des entretiens

Lors de cette phase d’entretien, les utilisateurs/consommateurs nous ont fait part de leur consommation régulière de boissons chaudes. Nous avons remarqué que les membres du corps enseignant consomment des boissons chaudes 3 à 4 fois par jour alors que les étudiants ont une consommation constante d’1 boisson par jour.

Compte-tenu de la crise du COVID ayant eu lieu récemment nous avons été contraints d’annuler notre entretien avec Laurent ALLAIN qui est le gérant adjoint du RAK et en charge de sa gestion financière. Nous ne disposons donc pas encore de chiffres exacts concernant le taux de pertes annuel de tasses ainsi que le coût de revient d’une tasse. D’après les multiples entretiens que nous avons pu obtenir avec les collaborateurs du RAK il semblerait qu’une centaine de tasses soient perdues, empruntées à long terme ou volées.

Selon eux, la gêne occasionnée par une nouvelle commande de tasse est plus forte que l’impact financier qui en résulte.

  B. Synthèse du ressenti utilisateur

Utilisateurs :

De manière générale, les consommateurs de boissons chaudes manquent de motivation pour ramener les tasses à la cafétéria ce qui donne lieu à des oublis fréquents voir même des emprunts de matériel à long terme.

Il semble en revanche que l’avis concernant la mise en place d’un système participatif visant à restituer les tasses soit plutôt partagé. Du point de vue du corps enseignant cela permettrait d’inciter les gens à rendre leur tasse et à adopter une démarche citoyenne. Du point de vue des étudiants, la mise en place d’un système participatif engendrera des discordes entre les consommateurs de boissons chaudes afin de récupérer les bonus ou cautions.

Collaborateurs de la cafétéria :

Du point de vue des gérants de la cafétéria, le problème bien qu’il ne soit pas d’ordre majeur pour le fonctionnement de la cafétéria semble tout de même créer une gêne. Certains utilisateurs semblent, de plus, avoir essayer de profiter du système de consigne lorsqu’il était en place pour les saladiers ce qui révolte les gérants de la cafétéria.

Concernant les collaborateurs de la cafétéria, compte-tenu de la faible importance du problème de perte, casse et vol de tasses et de la complexité des mesures à mettre en place pour y pallier, ils semblent accepter le fait que les tasses ne soient pas retournées malgré le nombre de tasses manquantes.

  C.  Bilan des entretiens

Grâce à l’ensemble des entretiens que nous avons pu avoir au cours de cette étude terrain nous avons pu vérifier en grande partie nos hypothèses de base. Comme expliqué précédemment, nous n’avons pas pu réaliser la totalité de nos entretiens suite au nouveau confinement annoncé. Certaines de nos hypothèses requièrent un entretien avec des gérants financiers afin de pouvoir statuer.

Nous avons dressé un tableau contenant l’ensemble des résultats recueillis jusqu’à présent :

HYPOTHÈSE VALIDATION DE L’HYPOTHÈSE
Des vols, pertes et emprunts abusifs de tasses sont réalisés au sein des cafétérias et restaurants qui prêtent leur matériel VRAI
Aucun système de collecte de tasse n’est actuellement en place au sein des cafétéria et restaurants VRAI
Avec une utilisation optimisée des tasses il est possible d’obtenir un meilleur bilan environnemental qu’avec une utilisation fréquente de gobelet A DÉMONTRER
Avec une utilisation optimisée des tasses il est possible de réduire les coûts d’achat de contenant de boissons chaudes sur le long terme A DÉMONTRER
L’ergonomie est un point fondamental pour garantir l’acceptation du système VRAI

Nous avons donc à présent la certitude qu’un problème subsiste au niveau de la récupération des tasses au sein des cafétérias. En effet, aucune solution n’existe à ce jour pour répondre aux problèmes de collecte de tasses ainsi que limiter les vols, pertes et emprunts abusifs de tasses. De plus, il semblerait que notre hypothèse concernant l’ergonomie du système soit elle aussi validée. Des entretiens supplémentaires permettront de fournir plus de retour afin de pouvoir confirmer ce point ci.

 

IV – Tableau de suivi des entretiens

 

Personne à contacter Organisme visé Type d’information potentiel Contacté/Interviewé
Gérant adjoint Restaurant école d’ingénieur Restaurant universitaire Financier, environnemental, Pertes/Vols/Emprunts Oui/Oui
Gérant adjoint Restaurant école d’ingénieur Restaurant universitaire Financier, environnemental, Pertes/Vols/Emprunts Oui/Oui
Collaborateurs cafétéria école d’ingénieur Self universitaire Pertes/Vols/Emprunts Oui/Oui
Collaborateurs cafétéria école d’ingénieur Self universitaire Pertes/Vols/Emprunts Oui/Oui
Collaborateurs restaurant école d’ingénieur Restaurant universitaire Pertes/Vols/Emprunts Oui/Oui
Gérant Bar 1 Bar Financier, environnemental, Pertes/Vols/Emprunts Non/Non
Gérant Bar 2 Bar Financier, environnemental, Pertes/Vols/Emprunts Non/Non
AB Enseignante-chercheure école d’ingénieur Université/Ecole Pertes/Vols/Emprunts, Point de vue utilisateur Oui/Oui
MM Enseignante-chercheure école d’ingénieur Université/Ecole Pertes/Vols/Emprunts, Point de vue utilisateur Oui/Oui
LLG Etudiant école d’ingénieur Université/Ecole Pertes/Vols/Emprunts, Point de vue utilisateur Oui/Oui

 

CoocPen – Interactions lors des cours particuliers à distance – enquête terrain et données recueillies

Envoyé par le 2 Nov 2020 dans Projets, TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 5 of 6 in the series CoOCPen

Dans cet article, nous présentons le déroulement de notre enquête terrain ainsi que les informations recueillies lors de chaque entretien. La liste de toutes les personnes contactées est présente en fin d’article.

Déroulement de la recherche sur le terrain

Comme prévu dans la méthodologie de recherche d’hypothèses, nous avons ciblé des professeurs et élèves de cours particuliers. Tout d’abord, nous nous sommes orientés vers les étudiants d’IMT Atlantique donnant des cours particuliers. Suite à l’état de l’art, nous avons contacté des professeurs tenant des sites internet de cours particulier en ligne ainsi que des professeurs donnant des cours chez SuperProf ou Acadomia (nous les avons trouvé grâce à LInkedIn ou LeBonCoin). Enfin, suite aux conseils de nos professeurs nous avons contacté des professeurs sur la plateforme Sésamath, nous nous sommes aussi entretenu avec des élèves de première année à IMT Atlantique ayant reçu des cours de mathématiques à distance, puis nous avons contacté un bénévole d’un centre social pour le soutien scolaire qui a été contraint de passer en distanciel durant le premier confinement. En plus de ces entretiens, nous avons découvert durant notre recherche documentaire que certaines plateformes de cours à distance retransmettaient en vidéo un exemple du déroulement d’un cours, nous nous en sommes servi en tant qu’observation.

Observation de deux cours à distance

Les créateurs des plateformes de cours à distance https://alive.acadomia.fr/ et https://visio-formation.fr/ proposent des immersions dans des cours en ligne. Voici nos observations :

  • Le professeur écrit sur un tableau virtuel mais il est le seul à pouvoir écrire.
  • Il utilise un autre logiciel (Geogebra) pour les figures. Il est encore une fois le seul à pouvoir modifier les figures.
  • Les cours particuliers ne se font pas tout seul mais par groupe de 3 ou 4 élèves sur le site Acadomia pour favoriser l’interaction.
  • Lorsque les élèves doivent écrire, ils doivent utiliser le chat pour noter leur réponse ou l’écrire sur le cahier puis le montrer à la caméra.
  • Parfois les élèves peuvent avoir la bonne réponse mais issue d’un mauvais raisonnement, le professeur ne voit pas ceci immédiatement à distance.

Étudiants d’IMT Atlantique donnant des cours particuliers

Nous avons interrogé 5 étudiants d’IMT Atlantique qui ont donné des cours particuliers en présentiel et en ligne. Voici ce que nous avons trouvé intéressant dans ces entretiens :

  • Le problème du déplacement lors des cours particuliers en présentiel est souvent revenu. Un étudiant nous a confié avoir du mal à gérer sont temps entre ses études, sa vie privée et les cours particuliers.
  • Un étudiant a indiqué que, si le déplacement était trop long, il dispensait son cours via zoom.
  • Pour certains, ils n’ont pas utilisé de logiciel particuliers pour donner des cours à distance à part skype ou zoom.
  • Ceux qui ont tenté d’utiliser un logiciel ont témoigné de la difficulté d’utiliser ceux-ci pour desiner des schémas ou des graphiques. Le logiciel utilisé par l’un d’entre eux est Google Doc, ceci est intéressant car ce qu’il cherchait était un logiciel sur lequel lui et l’élève pouvaient écrire simultanément. Un autre utilisait Geogebra et mathtype car il voulait bien montrer les graphiques et les équations.
  • Un étudiant a acheté une tablette spécialement pour donner les cours particuliers en ligne.
  • Une étudiante donnaient aussi des cours de français et d’anglais en plus des cours de mathématiques. Elle a affirmé n’avoir aucun problème pour donner des cours en français et en anglais mais que c’était plus compliqué pour les mathématiques.

 

Professeurs de Sésamath

Les professeurs de Sésamath sont des professeurs de mathématiques enseignant le plus souvent au collège et au lycée et développant des outils pour enseigner les mathématiques. Les informations retenues sont les suivantes :

  • Le passage des cours en distanciel a été mauvais pour la majorité des élèves.
  • Les élèves qui avaient l’habitude de poser des questions en classe sont frustrés, perdent en motivation et progressent moins vite.
  • Il est beaucoup plus facile de voir en classe si tous les élèves suivent.
  • Les professeurs n’ont pas de problème pour utiliser les outils d’enseignement pour présenter les cours ou les exercices. Ils ont dû changer les exercices donnés aux élèves pour être sûr qu’ils comprennent et pour qu’ils soient liés aux outils en ligne.
  • Il n’ont pas utilisé d’outil sur lequel les élèves et les professeurs peuvent écrire simultanément.
  • Rien ne remplacera jamais un cours en présentiel.

Élèves de FISE 1A

Il était important dans cette enquête terrain d’avoir des témoignanges d’élèves. Nous avons donc interrogé une élève de FISE 1A qui a reçu des cours de maths à distance durant le mois de septembre 2020.

  • Seuls les cours étaient à distance donc l’élève pouvait suivre le cours sans y participer, ils pouvaient poser des questions à l’oral ou dans le tchat.
  • Toujours les mêmes élèves qui posent des questions dans le tchat.
  • Difficultés à se concentrer par rapport à un cours en présentiel
  • La professeure utilise un tableau virtuel pour démontrer des théorèmes, cela est plus facile à comprendre mais difficile à suivre si l’élève ne note pas (elle n’a souvent pas le temps de noter).
  • La professeure faisait des schémas sans problème pour expliquer certaines parties du cours.
  • Seul la professeure dessinait, les élèves ne pouvaient pas participer.

Entretien avec un bénévole de soutien scolaire dans un centre social

Sur conseil de nos professeurs, nous nous sommes entretenus avec un bénévole pratiquant le soutien scolaire dans un centre social. Ce dernier a été contraint de dispenser des cours en distanciel durant le premier confinement. Voici les informations intéressantes que nous avons pu tirer de cet entretien :

  • Il s’attendait à ce que les élèves soient moins concentrés lors des cours à distance. En effet ce sont des enfants qui habitent dans des appartements en ville et qui ont des frères et sœurs. Cependant c’était le contraire, l’écran semble intéresser les élèves et ils étaient concentrés durant toute la durée du cours (45 minutes).
  • Difficultés d’utilisation des outils pour les cours à distance à la fois pour les élèves que pour les professeurs (la plupart des bénévoles dans le centre social étant des personnes retraitées, certains élèves n’avaient pas d’ordinateurs).
  • Les élèves envoyaient leurs devoirs par mail avant le cours. Pour les cours d’Anglais, d’Histoire-Géo ou Français il n’y avait pas trop de problèmes mais pour les matières scientifiques “ce n’était pas pratique”.

Conclusion

A partir des entretiens, nous pouvons valider l’hypothèse “ le niveau d’interaction permis par le distanciel n’est pas aujourd’hui à la hauteur de celui d’un cours “en physique”, en particulier dans le cadre de cours scientifiques.“ car nous avons observé une difficulté d’enseigner les matières scientifiques à distance, surtout lorsque les deux parties essayent d’écrire des formules, ou de dessiner des schémas et des graphes. De même, nous pouvons valider l’hypothèse que dans les matières scientifiques, les gens choisissent un cours en présentiel car ils n’ont pas les outils nécessaires pour avoir un cours en distanciel de la même qualité. Les étudiants ont tous levé le problème du déplacement lors des cours particuliers donc nous pouvons conclure que notre hypothèse “les gens ne sont pas réfractaires à des cours en particulier à distance, si la qualité d’un cours en distanciel peut être conservée.” cependant lorsqu’il y a plusieurs élèves les professeurs préférerons toujours un cours en présentiel pour prendre en compte tous les élèves. De plus, nous confirmons que notre problème porte essentiellement sur les cours particuliers dans les matières scientifiques car il n’y a pas tant de problème dans les autres matières pour lesquelles les cours particuliers à distance semblent être d’une qualité suffisante.

Liste des personnes contactées

Etudiants : N-D, Rachida, M-B, Z-K

Professeurs de Sésamath : J-M, B-M

élève de Fise 1A : M-N

Bénévole de soutien scolaire : P-R

 

Liste des personnes contactées mais qui n’ont pas donné suite

Professeurs sur Acadomia et superprof : A-F, T-S, C-R, C-A

Créateur du site “Cours de maths par skype” : E-F

Création de supports pédagogiques : Baseball Multicolore/Crêpier Psychorigide

Envoyé par le 23 Oct 2020 dans Projets, À la une | 0 commentaire

Dans le cadre de formations autour de l’informatique débranchée, nous avons utilisé la découpe laser pour créer les supports de jeu du Baseball Multicolore et du crêpier psychorigide en s’inspirant des supports de jeu conçus par le groupe Sciences Manuelles du Numérique/ Computer Science In Real Life (https://github.com/InfoSansOrdi/).

Pour en savoir plus sur le jeu:

 

https://members.loria.fr/MDuflot/files/med/baseball.html

  • Vous trouverez le fichier de la découpe laser ICI. Les motifs permettent aux personnes daltoniennes de pouvoir distinguer les bases.
  • N’hésitez pas à l’améliorer!

 

réCup – Méthodologie de l’étude terrain

Envoyé par le 14 Oct 2020 dans Projets, TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 2 of 6 in the series RéCup

GROUPE : Vincent GUILLON – Raphael VOYER – Arthur PILETTE – Pierre DUGAST

I. Organisation générale du groupe

L’étude terrain est la partie cruciale du projet. C’est à partir des informations collectées lors de cette étude que l’ensemble du projet est construit. Il est donc nécessaire d’adopter une méthodologie rigoureuse afin de réaliser cette phase dans les meilleures conditions et garantir la réussite du projet. Nous avons ainsi décidé de scinder notre groupe de quatre en sous-groupe de deux membres :

  • Le premier sous-groupe est chargé des recherches inhérentes à l’état de l’art inhérentes
  • Le second sous-groupe est focalisé sur l’étude terrain

        1. Tâches nécessaires à la préparation de l’étude terrain 

Le second sous-groupe a donc plusieurs tâches à sa charge. Il doit d’abord établir les types de personnes appelés « personas » dont l’interview est pertinente dans la phase de collecte des informations.

Une fois les personas définies le sous-groupe doit rechercher des contacts correspondants à chacun des profils recherchés. Afin d’augmenter sensiblement les chances de détection de problèmes généralisés et éviter de se baser sur des problèmes personnels, il faudrait que le nombre total de personnes interviewés soit de 10.

Le second sous-groupe a aussi pour mission de s’occuper de la gestion des interviews. Par conséquent, les membres doivent contactés les personnes recherchées et planifier les entretiens dans le temps. La difficulté de cette tâche est que la prise de contact de l’ensemble des personnes à interroger se fait en même temps. Les dates d’entretien proposées aux contacts sont donc les mêmes et il est possible que les dates proposées par les contacts soient programmées au même moment créant ainsi des conflits d’organisation. Afin de limiter l’impact de ce problème le groupe doit avoir une méthodologie de gestion minutieuse impliquant :

  • Une planification des entretiens dans le temps irréprochable
  • Faire un suivi auprès des contacts en leur indiquant les éventuels changements de date

Le sous-groupe doit préparer en parallèle les questions à poser en prenant soin de les adapter aux personnes interviewées. En effet, des questions non-adaptées peuvent induire une réponse inadéquate ou l’impossibilité de répondre et ainsi installer une gêne lors de l’entretien et donc fausser les résultats obtenus suite à la collecte d’information.

Une fois les entretiens terminés il est nécessaire de réadapter les éléments de l’étude cités précédemment. Le planning doit être mis à jour régulièrement en renseignant les entretiens qui ont été réalisés et ceux à venir. Il est pour finir nécessaire de réadapter les questions posées précédemment en fonction des hypothèses faites suite à la collecte d’information et ainsi de creuser les sujets jugés porteurs.

        2. Organisation lors des entretiens

Afin que l’ensemble du groupe puisse monter en compétence dans la façon de guider un entretien nous avons décidé d’intégrer l’ensemble des membres du groupe aux entretiens. Ainsi les membres du groupe n’ayant pas préparé les questions pourront dans un premier temps observer l’entretien et ainsi comprendre la technique de conduite d’un entretien et l’intérêt de la formulation des questions posées. Après quelques entretiens les membres du premier sous-groupe pourront ainsi réaliser l’entretien afin de forger leur expérience dans ce domaine.

Afin de ne pas omettre d’informations à cause d’une mauvaise écoute où une mauvaise restitution de l’entretien, il est nécessaire d’adopter une méthodologie efficace. L’un des membres est chargé de poser les questions pendant que les autres retranscrivent les réponses. Afin que tout le monde puisse s’essayer à chacun des rôles, les rôles sont inversés toutes les trois questions. Avec un tel fonctionnement nous voulons aussi éviter qu’une seule personne pose les questions. Cela peut générer un sentiment de malaise chez la personne interviewés qui doit être à tout prix éviter car la personne peut se refermer et ne pas nous livrer l’ensemble des informations. Juste avant de terminer l’entretien, les membres reformulent ce qui a été indiqué afin de vérifier qu’il n’y a pas eu de mauvaise interprétation.

 

II. PERSONNES INTERVIEWEES

Comme indiqué précédemment, le second sous-groupe établit une liste de personne à interroger en fonction des types de personnes qui ont été définis. Le rôle de chacun de ces types de personne sera explicité dans cette partie et leur valeur ajoutée dans le cadre de l’étude terrain sera justifiée.

     1. Responsables handicap (associations + écoles)

Les responsables handicap sont les personnes chargées du suivi des personnes atteintes de handicap, ils sont donc au plus proche de leurs problèmes quotidiens. Ils peuvent être présent dans le milieu scolaire ou social afin de favoriser leur insertion. L’IMT comprend des responsables handicap, il sera donc beaucoup plus aisé de leur expliquer le motif de notre entretien et d’obtenir un entretien rapidement.

Les informations collectées lors d’un entretien avec un responsable au sein d’une école est plus axée sur une tranche d’âge jeune alors qu’un responsable au niveau social touchera une tranche d’âge plus vaste. Ainsi nous pourrons obtenir des informations sur un large panel de types de personnes mais aussi de focaliser nos questions si nécessaires sur une tranche d’âge plus jeune.

Les responsables handicap pourront aussi nous transmettre les contacts des personnes atteintes de handicap avec lesquelles elles sont en contact avec leur accord préalable.

   2. Famille ou proche des personnes atteintes d’un handicap de surdité

Nous avons aussi décidé d’ajouter à la liste les familles des personnes atteintes de surdité car elles ont connaissance de problèmes plus intimes qui n’ont pas été communiqués aux responsables. Ils participent quotidiennement à l’accompagnement de notre population cible et pourront donc nous indiquer avec beaucoup plus de précision les problèmes réguliers et/ou impactant.

En questionnant les frères/ sœurs et parents des personnes concernées nous obtiendront un large panel d’information concernant leur interaction sociale, les objets qu’ils utilisent quotidiennement etc.

  3. Personnes atteintes d’un handicap de surdité

Bien entendu nous allons aussi interviewer nos utilisateurs cibles car ce sont eux qui sont le plus à même de répondre à l’expression de leur besoin et des douleurs qu’ils rencontrent.

Ces contacts sont cependant difficiles à obtenir car ils ne peuvent nous être transmis que via les responsables handicap ou familles.

 

III. TECHNIQUES D’ENTRETIEN UTILISEES

   1. Entretien semi-directif

L’entretien semi-directif est un type d’entretien qualitatif très souvent utilisé dans les recherches en sciences humaines et sociales. Il permet d’orienter le discours des personnes interrogées autour de thèmes définis par les enquêteurs. Un tel type d’entretien permet d’éviter toute part de subjectivité de l’enquêteur dans le déroulement de l’entretien et ainsi de centrer son intérêt autour du point de vue de la personne interrogée.

Dans le contexte de notre projet nous avons formulé une hypothèse indiquant que les personnes atteintes de troubles auditifs rencontrent des problèmes d’interaction avec les moyens de communications à distance. Les questions ne seront volontairement pas orientées sur cette hypothèse afin que la personne interrogée nous indique les problèmes rencontrés de manière spontanée. Ainsi à la fin de l’entretien nous pourrons :

  • Vérifier que l’hypothèse initiale est valide et évaluer l’impact du problème rencontré mentionnée dans l’hypothèse sur la personne interrogée
  • Prendre connaissance d’autres problèmes liés au domaine

Pour ces raisons, l’entretien semi-directif semble être tout indiqué pour notre projet.

  2. Observation et immersion

La réalisation d’un entretien qualitatif implique aussi de prêter attention au comportement et à la gestuelle des individus étudiés. Il est intéressant de voir comment les gens s’expriment de manière non-verbale dans certaines situations et ainsi obtenir des informations complémentaires comme la douleur générée par le problème qu’elle mentionne oralement.

L’observation de la personne interrogée permet aussi de sonder les sentiments de la personne interviewée induits par les questions (gêne, joie, tristesse…) et d’adapter notre entretien en conséquence.

La technique de l’immersion dans laquelle les enquêteurs sont empathiques avec la personne interrogée peut aussi se révéler fructueuse et la mettant en confiance.

  3. Etablissement d’un climat de confiance

Un des enjeux majeurs de cet entretien est aussi d’établir un climat de confiance en adoptant une bonne posture afin d’éviter tout malaise. Pour ceci, il faut être totalement transparent sur notre identité et les finalités de cet entretien ainsi qu’indiquer qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaises réponses.

Comme expliqué précédemment nous allons aussi faire en sortir que tous les membres du groupe puissent poser des questions afin de ne pas donner la sensation à la personne interrogée que les autres personnes du groupe retranscrivent chacune de ses paroles.

CoOCPen – Interactions lors des cours particuliers à distance – recherche et état de l’art du problème choisi

Envoyé par le 14 Oct 2020 dans TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 1 of 6 in the series CoOCPen

Auteurs : Herman Corentin,Bonnemains Sean & Benslimane Hazim

Recherche et état de l’art du problème choisi

Dans le cadre de notre projet fil rouge de la TAF CoOC ( Conception d’Objets Communicants) nous devons réaliser le prototype d’un objet communicant répondant à un besoin utilisateur. Le thème que nous allons aborder est celui des cours particuliers : un marché bouleversé par le confinement et qui a changé de forme passant d’un enseignement en présentiel à un enseignement à distance. Ce passage du réel au virtuel a entraîné des changements dans la manière d’expliquer des notions scientifiques et nous pensons que cela rend plus difficile la compréhension de celles-ci par les élèves. Nous avons ainsi réalisé un état de l’art du problème. Nous allons ici vous présenter un résumé de nos recherches sur ce sujet. Nous allons dans un premier temps expliquer les termes de cours particuliers et de cours à distance en ciblant les avantages et les inconvénients de ceux-ci. Ensuite, nous expliquerons l’impact du confinement sur les cours particuliers. Enfin, nous présenterons quelques solutions présentes pour effectuer des cours particuliers à distance.

 

Les cours particuliers

Avant toutes choses, il nous faut définir la notion de cours particuliers. Dans son rapport pour le Haut Conseil de l’évaluation de l’école datant de 2004, Dominique Glasman la définissait comme “des cours donnés à titre payant, en dehors des heures scolaires, dans les disciplines académiques que les élèves apprennent à l’école”. Ils sont dispensés “par des prestataires qui peuvent être des enseignants ou des étudiants, le faisant à titre individuel ou dans le cadre d’une structure commerciale qui les salarie ou les met en relation avec les client” et se délivrent sous forme individuelle, au domicile de l’élève ou du prestataire [… et parfois en] petits groupes de cinq ou six élèves” [7]. Cette définition datant d’avant les évolutions numériques, on peut lui rajouter la possibilité de s’exercer individuellement ou en petits groupes à distance à l’aide d’un ordinateur et d’une webcam par exemple : en effet, sur son blog, la société Superprof qui propose des cours particuliers précise que les cours particuliers à distance peuvent s’exercer en utilisant des logiciels de partage tels que Skype, Google Docs, WhatsApp. [8]

Le recours aux cours particuliers, s’il est mondial, n’est pas le même dans tous les pays : il est très important en Asie de l’Est (Japon, Corée du Sud, Chine) – où s’est développé ce concept sous la dénomination de shadow education – ainsi qu’en Europe de l’Est mais bien moindre au Royaume Uni ou aux Etats Unis par exemple. [9]

En France la pratique des cours particuliers est très importante. Elle est exercée de façon déclarée, en passant par des entreprises telles qu’Acadomia, Complétude, Superprof, etc… qui facilitent la relation entre élèves et professeurs, mais une grande de ces cours sont effectués de manière non déclarée car les professeurs de cours particuliers sont majoritairement des étudiants. En France, la partie déclarée des cours particuliers représente un marché de plus de 2 milliards d’euros et 43% des parents ayant des enfants entre 10 et 16 ans font appel à des cours particuliers. [1] Il est difficile d’obtenir des statistiques précises sur la répartition du nombre de cours par matières dispensées, ces données n’étant pas rendus publiques par les entreprises précédemment citées : au moment où nous écrivons cet état de l’art, nos demandes de données  auprès de ces acteurs sont restées sans réponses. Seules des données sur Acadomia ont pu être trouvées mais portent sur la fin des années 90 et sont à relativiser compte tenu de l’évolution digitale du secteur depuis. Elles indiquent que 50% des cours privés dispensés étaient des cours de sciences. [10] Cependant une étude réalisée en 2011 montre que sur les élèves ayant recours au soutien scolaire, 68.7% suivaient des cours de Mathématiques, 6.7% de Physique Chimie et respectivement 26.6% et 23.8% pour le français et la LV1. Par ailleurs, d’après une étude de PISA, en 2012,  presque 40% des élèves français de 15 ans suivaient au moins un cours d’une heure de mathématiques en dehors de l’école. [9]  Ces chiffres confirment le nombre important de cours scientifiques parmi les cours particuliers dispensés, comme cela est avancé sur les sites des différentes plateformes évoquées plus haut.

La pratique des cours particuliers entraîne par ailleurs des problématiques d’inégalités conséquentes. En effet, les enfants ayant recours à des cours particuliers sont plus souvent issus de familles dont le revenu par habitant est plus important. Par exemple, en Angleterre seuls 9% des enfants issus des familles les plus pauvres ont accès à des cours particuliers contre plus de 20% dans les familles les plus riches. [2]

Le confinement a d’abord eu un impact négatif sur les cours particuliers. En effet, la première semaine après le confinement, deux tiers des cours particuliers ont été annulés, le dernier tiers étant passé à des cours particuliers en ligne.[3]

Les cours à distance

Les cours de type CNED

Le CNED (Centre National d’études à distance) est un établissement public administratif national placé sous la tutelle de l’éducation nationale qui dispense des formations à distance complètes pour tout âge. Les formations proposées par le CNED sont destinées aux élèves des niveaux élémentaires, collège et lycée scolarisés par leur famille (53% des formations vendues en 2018) mais elles permettent aussi de préparer des concours ou des diplômes à distance (47% d’étudiants et d’adultes en 2018). Le CNED propose des cours sur des outils adaptés (classe virtuel, wiki) avec un suivi individualisé : des tuteurs, des correcteurs et des enseignants sont présents pour suivre les élèves. Une assistance pédagogique est aussi disponible. En 2018, le CNED a vendu 213 000 formations. [12]

 

Les cours de type MOOC

Les MOOCs (Massive Open Online Course) sont des cours, payants ou non, dispensés entièrement en ligne à travers des organismes universitaires et d’éducation supérieure (comme Harvard ou l’Institut Mines-Telecom) ou sur des plateformes dédiées comme OpenClassroom, Coursera ou bien Udemy. Ils portent sur tous types de contenus, allant du scolaire au développement personnel par exemple. Leur format diffère d’un cours en ligne classique car les élèves et le professeur n’interagissent pas en direct : ce sont des cours sous format écrit ou vidéos, parfois accompagnés d’exercices à effectuer, qui sont en accès libre depuis un ordinateur et que les étudiants peuvent travailler quand ils le souhaitent. Ce manque d’encadrement est par ailleurs décrié, car si l’ont obtient bien une certification à la fin du MOOC, une étude réalisée par le MIT et Harvard montre que seulement 5% des inscrits vont au bout de la formation. [11]

Les cours sur YouTube

De nombreux enseignants ont décidé de créer des chaînes YouTube afin de dispenser des cours accessibles gratuitement par tous. Ils se prennent en vidéo en train de donner des leçons sur des notions importantes du cours ou corrigent des exercices. En France, dans le domaine des sciences, on peut par exemple citer Yvan Monka qui donne des cours de Mathématiques niveau collège et lycée ou E-Learning Physique qui donne des cours de Physique niveau prépa.

 

Les cours particuliers à distance

Les cours particuliers à distance permettent de dispenser des cours particuliers grâce aux services de téléconférence comme Zoom ou Skype. Cela permet aux professeurs et étudiants donnant des cours à distance de ne pas se déplacer et donc de gagner du temps et de l’efficacité. La différence avec les autres types de cours à distance est que les cours et les suivis sont individualisés. Les cours ne se déroulent qu’entre un seul élève et un professeur à une heure précise souvent une fois par semaine. Cela permet à l’étudiant de consolider des notions vues en classe. [13]

 

Ensuite, les cours à distance étaient réservés aux personnes isolées ou en situation de handicap avant la période de confinement. Avec le confinement, cette pratique s’est répandue à l’ensemble des élèves dans les collèges, lycées et universités du monde entier. La proportion de cours particuliers à distance a elle aussi grandement augmenté. Chez Superprof l’année dernière 20% des cours particuliers s’effectuaient à distance contre 80% cette année. [1] Les matières enseignées dans ces cours à distance étaient majoritairement des cours de langues, mais on retrouve aussi des matières scientifiques (les mathématiques étant la matière la plus demandée pour des cours particuliers) cependant les cours dans les matières scientifiques s’adaptent mal aux cours à distance. En effet, peu d’outils existent pour ces matières et l’élève risque de perdre du temps. [4]

Les cours particuliers à distance ont bien sûr des avantages et des inconvénients. Selon le créateur du site visio-formation.fr ils ont 4 avantages principaux :

  • Ils ne nécessitent aucun déplacement. Ceci est bénéfique pour les nombreux étudiants donnant des cours particuliers et qui n’ont pas de voiture.
  • Ils sont efficaces. Le fait d’être devant un ordinateur suscite l’intérêt de l’élève qui est concentré pendant tout le cours et qui gagne donc en efficacité.
  • L’accessibilité est un avantage important. Les élèves isolés ou en situation de handicap peuvent plus facilement suivre les cours.
  • La flexibilité des horaires : l’élève et le professeur étant chez eux, il est plus facile de trouver une plage horaire convenant aux deux parties. [5]

Ils présentent aussi des inconvénients, notamment dans l’interaction et la communication entre le professeur et l’élève. 80 % de la communication passe par les gestes et ceux-ci sont moins si ce n’est pas du tout visibles à distance. [4]

Compte-tenu de la faible qualité des cours à distance proposés par les écoles durant le confinement, on observe une augmentation dans la demande des cours particuliers lors de la rentrée scolaire : la plateforme internet Superprof enregistre 30% d’inscription en plus par rapport à l’année dernière. [1]

Des solutions pour enseigner les matières scientifiques existent, nous en avons ici listé deux :

  • Dans la première, le professeur utilise l’outil de communication Skype pour appeler un élève et il partage son écran. Sur son écran, il utilise un tableau virtuel sur lequel à l’aide d’un stylet seul lui peut écrire. Il s’en sert pour expliquer certaines notions ou pour écrire à la place de l’élève. L’élève utilise sa voix pour lui dire quoi écrire. Selon le professeur, les cours particuliers en visio conférence sont plus efficaces que les cours en présentiel car c’est un gain de temps conséquent et l’élève reste concentré pendant tout le cours. [5]
  • La seconde solution a été mise en place par Acadomia durant le confinement. La solution est à peu près la même qu’avec les cours sur Skype avec un tableau virtuel sur lequel seul le professeur peut écrire. Cependant pour favoriser l’interaction, les cours se font en groupe de 3 ou 4 élèves. Il y a aussi mise en place d’un chat ou d’un quiz en ligne pour rendre le cours plus interactif. Les élèves écrivent parfois sur du papier et montrent leur résultat à la caméra. [6]

Conclusion

Pour conclure, nous avons vu que la demande pour les cours particuliers à distance a grandement augmenté durant le premier confinement. Pour les cours dans les matières non-scientifiques, le changement a pu se faire facilement grâce à des outils de communications comme Zoom ou Skype. Cependant, pour les matières scientifiques, les professeurs particuliers ont dû trouver différents moyens pour dispenser ces cours (grâce à des tableaux virtuels, des caméras au dessus des cahiers, des cours particuliers en groupe pour favoriser l’interaction par exemple), qui ne garantissent pas toujours une interaction suffisante pour les élèves notamment. On peut donc conclure que les cours particuliers dans les matières scientifiques sont pour l’instant compliqués à dispenser à distance car il y a des problèmes d’interactions entre l’élève et le professeur, ce qui influe négativement sur la compréhension du cours.

 

[1] RMC, « Rentrée scolaire: la demande des cours particuliers explose », RMC. https://rmc.bfmtv.com/emission/rentree-scolaire-la-demande-des-cours-particuliers-explose-1968273.html (consulté le oct. 05, 2020)

[2] Blundell, M. C. Dias, R. Joyce, et X. Xu, « COVID-19 and Inequalities* », Fiscal Studies, vol. 41, no 2, p. 291‑319, 2020, doi: 10.1111/1475-5890.12232.

[3] Cullinane et R. Montacute, « COVID-19 and Social Mobility Impact Brief #1: School Shutdown », p. 11, 2020.

[4] « Que valent les cours particuliers en ligne vs à domicile ? », Blog MyMentor. https://www.mymentor.fr/blog/que-valent-les-cours-particuliers-en-ligne-vs-a-domicile (consulté le sept. 30, 2020).

[5] « Cours de maths par Skype – Soutien en ligne : Les 4 avantages. », formation à distance. https://visio-formation.fr/ (consulté le oct. 05, 2020).

[6] « A.LIVE by Acadomia, cours à distance avec un professeur en ligne ». https://alive.acadomia.fr/#slide4 (consulté le oct. 05, 2020).

[7]    Dominique Glasman, Le travail des élèves pour l’école en dehors de l’école. Rapport rédigé a la demande du Haut Conseil de l’évaluation de l’école en France, n° 15, décembre 2004.

[8]   “Les astuces pour dispenser des cours à distance”,  https://www.superprof.fr/blog/etre-prof-particulier-de-chez-soi/ (consulté le 5 Novembre 2020)

[9]    Galinié, A. & A. Heim, (2016). Inégalités scolaires : quels rôles jouent les cours privés ?. Contribution au rapport du Cnesco Les inégalités scolaires d’origines sociales et ethnoculturelle. Paris. Cnesco.

[10]“ACADOMIA, Inscription au Marché Libre de la Bourse de Paris”, Commission des Opérations de la Bourse.

http://stockproinfo.com/doc/1999/COFISEM_FR0000075699_1999_19991231_FR_1P.pdf 1999, pg 47

[11]Julie-Anne De Queiroz, « MOOCs : seuls 5 % des inscrits valident leur formation », Le Figaro Etudiant, https://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/moocs-seuls-5-des-inscrits-valident-leurs-formation-4534/, 2014 (consulté le 5 Novembre 2020)

[12]« CNED ». http://modules.cned.fr/flipbookRA/2018/index.html (consulté le nov. 08, 2020).

[13] Collin, « Donner des cours particuliers à distance : 6 sites au TOP », TAD, avr. 26, 2020. https://www.travailler-a-domicile.fr/idees-travail-a-domicile/5-plateformes-en-ligne-pour-donner-des-cours-particuliers-a-distance/ (consulté le nov. 08, 2020).

Hypn-Etat de l’art

Envoyé par le 14 Oct 2020 dans TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 1 of 6 in the series Hypn

Groupe 4

BOUTHET Elodie

LEBORGNE Roméo

SAMMARI Akram

 

Hypn-Etat de l’art

 

Introduction

Nous passons un tiers de notre vie à dormir. Le sommeil est indispensable à la vie et pourtant, bien dormir devient de plus en plus difficile. En effet, on observe une augmentation de la fréquence des troubles du sommeil ces dernières décennies [14]. En France, ces troubles touchent toutes les tranches d’âge et notamment les femmes et les personnes âgées [10] mais ils augmentent aussi chez les adolescents [6, 13]. En effet, jusqu’à 50% des adolescents souffrent de troubles du sommeil persistants selon des études récentes. Les problèmes de sommeil ont augmenté de façon non négligeable dans la population générale entre 1995 et 2005 de 43,7% à 46,7% et ce de façon différente selon les âges. Observant également ces troubles occasionnellement, nous avons choisi de nous intéresser d’un peu plus près à ce thème du sommeil. De par la découverte de ce sujet, nous espérons pouvoir améliorer la qualité de sommeil des personnes concernées d’autant plus que celle-ci a un fort impact sur la santé.

 

Nous allons dans un premier temps définir le sujet et les éléments autour de celui-ci. Puis, nous étudierons les problématiques liées à notre sujet et les solutions déjà existantes. Enfin, nous présenterons nos hypothèses de travail pour la suite de nos recherches.

 

Définitions

Le sommeil

Le sommeil est un état physiologique périodique et réversible caractérisé par une diminution de l’état de conscience et une limitation des processus perpétuels [9]. 

On peut différencier deux états du sommeil : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Le premier est lui-même séparé en 3 stades, de l’endormissement au sommeil lent profond en passant par le sommeil lent léger, le tout avec une activité mentale minimale. Le sommeil paradoxal, quant à lui, s’accompagne d’une activité cérébrale intense, le rêve.

 

Pendant le sommeil léger, l’individu peut facilement se faire réveiller par les stimulations du monde extérieur : bruit, lumière ou même sensation [19]. Il est très difficile de réveiller le dormeur pendant son sommeil lent profond tant cette phase de sommeil est lourde et reposante. Lorsqu’on y parvient, celui-ci se retrouve dans un état de torpeur appelé inertie du sommeil. Le sommeil paradoxal est quant à lui très réparateur de la fatigue psychologique, du stress et intervient dans la mémorisation. Un réveil pendant ce dernier sera assez mal ressenti par l’individu qui sent son rêve interrompu.

 

La définition de l’endormissement est complexe : la phase d’endormissement correspond à la transition entre la veille et le sommeil ; c’est une sorte de somnolence semi-consciente, où les pensées vagabondent. La respiration ralentit, tout comme le rythme cardiaque. Il est défini soit par la rupture de l’état de conscience soit par le ralentissement de l’activité électro-encéphalographique sur une durée de plus de 15 secondes.

 

On observe aussi des difficultés à définir le réveil. De même, le réveil peut être caractérisé par un retour à un état de conscience complet ou une accélération brutale de l’activité électro-encéphalographique et une augmentation du tonus musculaire.

Le rythme circadien

Communément appelée horloge interne, le rythme circadien régule les différentes fonctions de l’organisme. L’homme est naturellement fait pour rester éveillé le jour et dormir la nuit [4]. Cependant, cette horloge biologique se modifie, non seulement avec l’âge et les conditions de vie, mais aussi avec l’évolution de son environnement. 

 

La production de mélatonine, hormone sécrétée chez l’homme pendant la nuit, est entraînée par l’alternance de lumière et d’obscurité. Celle-ci semble intervenir dans le cycle du sommeil. En effet, elle contribue à une baisse de la température corporelle nocturne, facilitant ainsi l’installation du sommeil [2]. De plus, elle réduit le retard d’endormissement et augmente la qualité et la durée du sommeil [11, 13]. 

 

Or, avec le développement de la lumière artificielle, cette sécrétion est modifiée et le rythme circadien s’est décalé le matin [4]. D’autres facteurs peuvent influer sur l’horloge interne comme le décalage horaire et le travail posté [17].

 

Problématiques

Notre problématique est de pouvoir améliorer la qualité du sommeil des personnes concernées par des troubles du sommeil. Nous avons pu voir dans l’introduction que les personnes les plus touchées étaient les femmes, les personnes âgées et les adolescents. Nous allons essayer de voir les raisons pour lesquelles ces populations sont le plus touchées.

 

Au premier abord, nous avions surtout pensé à l’influence des écrans reculant la phase d’endormissement [3,5]. Mais, de par nos recherches, il existe également bien des phénomènes tels que l’apnée du sommeil, les troubles neurologiques et médicaux, l’utilisation de substances psychoactives [7] mais aussi la vieillesse qui touchent l’endormissement, le sommeil ou même le réveil [1, 16].

 

Troubles du sommeil chez les femmes

Il y a très peu d’études sur les raisons pour lesquelles les femmes seraient plus touchées par les troubles du sommeil que les hommes. 

 

Une hypothèse serait que les femmes sont plus à même à déclarer leurs troubles de santé mentale à leur proches ou à des personnels de santé [12]. Les inégalités sociales comme les différences de position et de statut social entre les hommes et les femmes auraient également un impact, notamment sur la santé mentale des femmes (stress, anxiété, dépression, …) [20]. Les études pourraient donc en partie être biaisées par cette différence de genre. 

 

Néanmoins, les modifications du sommeil notées chez les femmes âgées pourraient quant à elles être en partie liées aux modifications hormonales induites par la ménopause, dont la déficience en œstrogènes. 

Troubles du sommeil chez les personnes âgées

Les troubles du sommeil touchent environ la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans. Le sommeil se modifie avec l’âge [21]. Le temps de sommeil diminue mais est compensé par l’augmentation de fréquence des siestes diurnes. On met plus de temps à s’endormir mais on se couche et on se lève plus tôt. Le sommeil profond lent, sommeil lourd et réparateur, disparaît presque totalement après 70 ans, notamment chez l’homme.

 

Ces troubles sont en augmentation chez la personne âgée en partie aussi à cause de l’importance des pathologies médicales et psychiatriques chez les sujets. On peut penser notamment aux démences, plus fréquentes chez le sujet âgé, les douleurs chroniques, les pathologies urologiques chroniques (comme la nycturie) ou encore les désordres respiratoires.

Troubles du sommeil chez les adolescents

Les enfants et les adolescents sont de plus en plus touchés également par les troubles du sommeil. 15 à 27% des enfants d’âge scolaire auraient des troubles du sommeil [22]. Plus de la moitié des adolescents se sentent somnolents au réveil ou dans la journée au moins une fois par semaine. A partir du collège, l’apparition de la puberté, la pression scolaire et la diminution de l’influence parentale sont des facteurs de risque [23]. 

 

Les raisons, autres que médicales, seraient liées à l’environnement, la présence d’écrans dans la chambre et la consommation trop importante de ces écrans. Selon le rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies publié en décembre 2016, les adolescents passeraient près de 5 heures par jour à 11 ans et plus de 8 heures par jour à 15 ans devant les écrans. 

 

L’utilisation de télévision, d’ordinateur, de jeux vidéo et de smartphones entraîne à terme une diminution du temps de sommeil, un rythme veille-sommeil retardé et une augmentation des troubles du sommeil [24]. 

 

Il manque encore des études qui puissent être accessibles aux parents et aux enfants afin de pouvoir réaliser les conséquences de la sur-utilisation des écrans sur le sommeil et la santé des enfants et des adolescents [25]. Des recommandations comme ne pas avoir d’écran dans la chambre à coucher et parler de l’importance d’un sommeil qualitatif sont importantes à mettre en place.

 

Nous avons donc au final élargi notre réflexion à la problématique de consommation des écrans entraînant des troubles du sommeil.

 

Solutions existantes

Pour faciliter le sommeil, on distingue deux types de solutions, les solutions naturelles et les solutions dites non naturelles ou chimiques. 

 

Solutions médicamenteuses naturelles

 

Les solutions naturelles sont généralement des somnifère naturels à base d’herbologie, on peut citer les tisanes, la fleur d’oranger ou encore la verveine qui est une plante anti-stress qui est utilisée pour aider à trouver le sommeil et se détendre à tout moment de la journée. La fleur d’oranger quant à elle favorise l’endormissement grâce à ses effets sédatifs. Au sein de notre société on s’y réfère le plus souvent en les appelant “remède de grand mère”.

 

Solutions médicamenteuses non naturelles

 

Les solutions non naturelles correspondent aux médicaments issus de la pharmacologie ou de l’industrie pharmaceutique. Ce sont les anxiolytiques et somnifères plus ou moins puissants, généralement prescrits pour lutter contre l’insomnie et les terreurs nocturnes.

 

Activité sportive et relaxantes 

 

Certains choisissent d’adopter une activité physique régulière afin de relâcher le stress accumulé au fil des journées de la semaine. Ceci permet d’avoir un esprit détendu dans un corps en bonne santé, dénué de stimulus négatifs et donc moins réceptif aux sources nuisibles pouvant causer une insomnie ou une mauvaise qualité de sommeil.

La plupart des études menée confirme que les personnes sportives et ayant de fait une bonne hygiène de vie dormaient mieux que les personnes ne pratiquant pas d’activités sportives. La pratique de l’activité physique aide à mieux dormir, en facilitant l’endormissement et un sommeil réparateur. [18]

 

Il existe de nombreuses techniques de relaxation pour dormir. En vous aidant à lâcher prise, elles vous permettront de trouver alors le sommeil plus facilement. Il s’agit de technique rudimentaire qui ont prouvé leur efficacité. Cela consiste en des exercices de respiration le plus souvent. On peut citer entre autre les techniques du “cachier” ou encore le “4-7-8” [26]

 

Solutions technologiques

 

Profitant des évolutions technologiques, certains profitent des objets connectés pour essayer de remédier aux troubles du sommeil, à l’apné du sommeil ou encore aux ronflements. C’est le cas de certaines mutuelles santés vont jusqu’à proposer des offres “objets connectés” destinés à la prévention contre les troubles du sommeil. La technologie permet de décortiquer le cycle du sommeil d’une personne et d’ainsi d’offrir aux personnes atteinte de troubles de sommeils d’une analyse poussé qui permet de savoir quelle est la source de leur insomnie (rythme cardiaque, confort…) [8]

 

Parmis ces objets connectés on peut citer des bandeaux intelligents, des capteurs, des lampes connectés ou encore un matelas intelligent truffé de capteurs biométriques [15]. Tous ces objets sont liés à une application qui permet d’obtenir toutes les informations liés au sommeil de l’utilisateur. Ainsi, ces applications donnent une vue d’ensemble plus large et plus riches en informations pour les soignants comme pour les patients.

Notons que des multinationales de renoms se sont lancés dans ce marché. On peut citer Nokia ou encore Philips.

 

Attitude parentale

 

Il est important de savoir adapter les solutions aux différentes catégories d’âge des individus. Ainsi, il est fortement déconseillé de donner des somnifères à des enfants et à des adolescents, cela pourrait entraîner des dépendances aux somnifères et aux produits chimiques.

Pour remédier aux problèmes du sommeil de l’enfant, l’action et l’attitude des parents est déterminante, elle peut aussi bien régler qu’empirer la situation. Des parents avec une attitude nonchalante et qui habituent leurs enfants aux écrans ne se rendent pas compte que l’accès en continu et sans limite des enfants au écran peut être la raison principale des problèmes d’insomnies de ceux-ci. Un contrôle plus ferme, avec un “couvre-feu technologique” qui peut se traduire par une application qui empêche tout accès à internet peut être une solution.

Une solution similaire avec plus de flexibilité peut aussi convenir aux jeunes adolescents.

 

Conclusion

Suite à nos recherches, nous avons pu nous rendre compte de la complexité du sujet et des nombreux facteurs troublant le sommeil. Celles-ci nous ont amené à cibler un public plus particulier pour la suite du projet. 

 

Nous avons décidé d’étudier les troubles du sommeil chez les adolescents et plus particulièrement de travailler sur de la prévention et de la pédagogie par rapport à l’importance du sommeil et à la sur-utilisation des écrans. En effet, nous pensons que c’est autour de cet âge qu’il faut faut empêcher la prise d’habitudes d’utilisation du smartphone le soir dont il est difficile de se défaire après coup.

 

Nos hypothèses à valider ou invalider lors de l’étude terrain seront donc:

  • L’utilisation des écrans le soir éloigne la phase d’endormissement
  • Les stimulis cognitifs (réseaux sociaux, notifications, …) éloignent et retardent la phase d’endormissement

 

Bibliographie

[1]

« Prévalence et comorbidité des troubles du sommeil dans la population générale », LA REVUE DU PRATICIEN, vol. 57, p. 8, 2007.

[2]

  1. J. Strassman, C. R. Qualls, E. J. Lisansky, et G. T. Peake, « Elevated rectal temperature produced by all-night bright light is reversed by melatonin infusion in men », Journal of Applied Physiology, déc. 1991, doi: 10.1152/jappl.1991.71.6.2178.

[3]

  1. Cajochen et al., « Evening exposure to a light-emitting diodes (LED)-backlit computer screen affects circadian physiology and cognitive performance », J. Appl. Physiol., vol. 110, no 5, p. 1432‑1438, mai 2011, doi: 10.1152/japplphysiol.00165.2011.

[4]

  1. Claustrat, « L’évolution du rythme veille-sommeil au cours de l’histoire de l’humanité. Influence de la lumière artificielle », Médecine du Sommeil, vol. 11, no 2, p. 68‑73, avr. 2014, doi: 10.1016/j.msom.2013.09.002.

[5]

  1. Vahlensieck, « Le smartphone à côté du lit perturbe le sommeil », Horizons – Le magazine suisse de la recherche scientifique, juin 06, 2019. https://www.revue-horizons.ch/2019/06/06/le-smartphone-a-cote-du-lit-perturbe-le-sommeil/ (consulté le sept. 30, 2020).

[6]

  1. Bailly, I. Bailly-Lambin, D. Querleu, R. Beuscart, et C. Collinet, « Le sommeil des adolescents et ses troubles une enquête en milieu scolaire », L’Encéphale, vol. 30, no 4, p. 352‑359, sept. 2004, doi: 10.1016/S0013-7006(04)95447-4.

[7]

  1. Léger, « Le temps de sommeil en France / Sleep Time in France », p. 30.

[8]

« Les examens du sommeil », Réseau Morphée. https://reseau-morphee.fr/le-sommeil-et-ses-troubles-informations/comment-explorer-le-sommeil (consulté le sept. 30, 2020).

[9]

  1. Dauvilliers, Les troubles du sommeil. Elsevier Health Sciences, 2019. https://books.google.fr/books?id=FCqVDwAAQBAJ. (consulté le sept. 30, 2020).

[10]

  1. Beck, C. Léon, et D. Léger, « Les troubles du sommeil en population générale – Évolution 1995-2005 des prévalences et facteurs sociodémographiques associés », Med Sci (Paris), vol. 25, no 2, Art. no 2, févr. 2009, doi: 10.1051/medsci/2009252201.

[11]

  1. Nave, R. Peled, P. Lavie, « Melatonin improves evening napping  ». https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/0014299994007694?token=C7EC2513B7F0AD33F1A3387BB801BD69FB887178FDF60C076E1FA32C93B1D9B2C9591A311290480EDA5E0669C7EDD872 (consulté le oct. 06, 2020).

[12]

  1. Beck, J.-B. Richard, et D. Léger, « Prévalence et facteurs sociodémographiques associés à l’insomnie et au temps de sommeil en France (15–85ans) », Revue Neurologique, vol. 169, no 12, p. 956‑964, déc. 2013, doi: 10.1016/j.neurol.2013.02.011.

[13]

  1. Haimov et al., « Sleep disorders and melatonin rhythms in elderly people », BMJ, vol. 309, no 6948, p. 167‑167, juill. 1994, doi: 10.1136/bmj.309.6948.167.

[14]

« Sommeil », Inserm – La science pour la santé. https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/sommeil (consulté le oct. 05, 2020).

[15]

  1. Mayer, « Sommeil : 5 objets connectés pour mieux dormir ? », Futura. https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/sommeil-sommeil-5-objets-connectes-mieux-dormir-8388/ (consulté le oct. 06, 2020).

[16]

  1. Poirot et C. Schröder, Sommeil, rythmes et psychiatrie. Dunod, 2016.

[17]

« Troubles du rythme circadien du sommeil – Troubles neurologiques », Édition professionnelle du Manuel MSD. https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-neurologiques/troubles-du-sommeil-et-de-la-vigilance/troubles-du-rythme-circadien-du-sommeil (consulté le oct. 06, 2020).

 

Cenas, «Quel est le lien entre sport et sommeil ? », CENAS Médecine du sommeil.           [18]

       https://www.cenas.ch/blog-du-sommeil/lien-entre-sport-sommeil/(consulté le 8 octobre)

 

[19]

  1. Léger, « Horloge biologique et rythme veille/sommeil », Cahiers de Nutrition et de Diététique, vol. 40, no 3, p. 133‑136, juin 2005, doi: 10.1016/S0007-9960(05)80477-8.

 

[20]

  1. F. Owens et K. A. Matthews, « Sleep disturbance in healthy middle-aged women », Maturitas, vol. 30, no 1, p. 41‑50, sept. 1998, doi: 10.1016/S0378-5122(98)00039-5.

 

[21]

  1. Blain et Y. Dauvilliers, « Troubles du sommeil fréquemment observés chez le sujet âgé », NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie, vol. 10, no 55, p. 6‑13, févr. 2010, doi: 10.1016/j.npg.2009.11.009.

 

[22]

  1. Franco, « TROUBLES DU SOMMEIL DE L’ENFANT », p. 88.

[23]

  1. Bailly, I. Bailly-Lambin, D. Querleu, R. Beuscart, et C. Collinet, « Le sommeil des adolescents et ses troubles une enquête en milieu scolaire », L’Encéphale, vol. 30, no 4, p. 352‑359, sept. 2004, doi: 10.1016/S0013-7006(04)95447-4.

 

[24]

  1. Hale et S. Guan, « Screen time and sleep among school-aged children and adolescents: A systematic literature review », Sleep Medicine Reviews, vol. 21, p. 50‑58, juin 2015, doi: 10.1016/j.smrv.2014.07.007.

 

[25]

  1. Hale et al., « Youth Screen Media Habits and Sleep: Sleep-Friendly Screen Behavior Recommendations for Clinicians, Educators, and Parents », Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America, vol. 27, no 2, p. 229‑245, avr. 2018, doi: 10.1016/j.chc.2017.11.014.
                                                                                                                                     [26]

DREEM « 6 technique de relaxation pour dormir» https://blog.dreem.com/fr/6-techniques-de-relaxation-pour-dormir/

 

CoOCPen – Interactions lors des cours particuliers à distance – Méthodologie de l’enquête terrain

Envoyé par le 14 Oct 2020 dans TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 3 of 6 in the series CoOCPen

Au cours de la crise épidémique du COVID-19, de nombreux cours particuliers sont passés d’un cours “en physique” à des cours “en distanciel”.

Au cours de ce projet, nous souhaitons en apprendre plus sur leur déroulement et le niveau d’interaction qu’offrent ces cours particuliers effectués “à distance”, plus particulièrement dans le domaine des sciences.

 

A travers différents entretiens, nous souhaitons obtenir des retours sur le ressenti des utilisateurs de ces services, que ce soient les professeurs ou les élèves.

 

Population cible pour les entretiens :

 

En s’intéressant à cette problématique, il nous est en effet logiquement apparu que les potentiels utilisateurs de notre solution sont les personnes habituées à suivre ou à donner des cours particuliers, et qui ne sont pas réfractaires à les suivre en ligne.

 

Professeurs:

 

Pour ce qui est de donner des cours particuliers, nous aimerions rencontrer en priorité des professeurs qui ont déjà donné des cours particuliers à la fois chez l’habitant et à distance, afin d’avoir un comparatif d’expérience. Dans un second temps, il pourrait être intéressant d’interroger des professeurs qui ne sont pas passés aux cours à distance malgré le contexte épidémique, afin par exemple de savoir ce qui les freine.

Les personnes ciblées sont prioritairement des étudiants du supérieur donnant des cours de sciences – Mathématiques, Physique, Chimie…-. Nous commencerons  naturellement par interroger des professeurs étudiants à IMT Atlantique, en s’intéressant aussi à des profils . Nous contacterons ensuite éventuellement d’autres professeurs via des sites d’annonces comme Le Bon Coin ou Super Prof.

 

Élèves:

 

Nous privilégions des élèves qui prennent des cours particuliers en ligne, et qui dans l’idéal ont aussi eu l’occasion d’en faire “en physique”. Les problématiques diffèrent selon leur avancement dans leurs études. Tout d’abord se pose la question de l’âge : en effet, si ce sont des élèves du secondaire, ils sont mineurs et il nous faudra donc demander l’autorisation à leur responsable légal avant de s’entretenir avec eux. Ensuite, les demandes de cours particuliers ne sont pas les mêmes : souvent, ils sont dispensés lorsque les familles ne peuvent plus venir en aide ou pour préparer des échéances tels que le Bac ou des concours.

De ce fait, nous nous concentrerons plus sur des élèves actuellement au lycée ou dans le supérieur. Pour entrer en contact avec eux, nous estimons que le plus simple est de s’adresser directement à des élèves des professeurs interrogés ou à des connaissances de frères et soeurs. Si nécessaire, notre autre option serait de se rendre directement dans un lycée et d’interroger des élèves à leur sortie.

 

Objectifs des entretiens:

 

Au cours de ces rencontres, nous essaierons d’analyser le ressenti des personnes qui ont effectué des cours particuliers à distance. Pour cela, nous les interrogerons autour de différentes thématiques :

  • leurs expériences personnelles de ces cours : des anecdotes, des systèmes D utilisés …,
  • les différences ressenties en termes d’interactions avec des cours particuliers “en physique”,
  • le matériel mis à disposition pour mener la leçon (tableau interactif, …)
  • les points positifs et négatifs, les frustrations mais aussi l’attrait ou non pour ce format de cours particuliers,
  • la récurrence de ces cours et leur prolongement en période plus normale.

 

A partir des réponses qui nous seront faites, nous chercherons à valider/invalider certaines hypothèses que nous formulons aujourd’hui :

 

  • le niveau d’interaction permis par le distanciel n’est pas aujourd’hui à la hauteur de celui d’un cours “en physique”, en particulier dans le cadre de cours scientifiques.
  • les gens choisissent généralement de faire des cours particuliers en présentiel car ils ne disposent pas d’une alternative de qualité suffisante.
  • les gens ne sont pas réfractaires à des cours en particulier à distance, si la qualité d’un cours en distanciel peut être conservée.

 

Et après ?

 

Une fois ces entretiens effectués, nous souhaiterions réaliser une expérience en immersion, afin de nous rendre compte des problèmes rencontrés et observer si l’on trouve des résonances avec ce qui est ressorti des entretiens.

 

Hypn – Méthodologie de l’étude terrain

Envoyé par le 8 Oct 2020 dans TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 2 of 6 in the series Hypn

Equipe du projet : Elodie Bouthet, Akram Ghaith Sammari, Roméo Leborgne

Problématique

Notre projet se concentre sur l’amélioration de la qualité du sommeil afin de palier au problème de la fatigue journalière chronique.

Notre problématique à travers cette étude terrain est donc de déterminer les facteurs principaux induisant cette fatigue. Une fois ces facteurs mis au clair, il nous faudra creuser pour trouver leurs causes.

Exemple potentiel :

Un fois cette hiérarchie déterminée et clarifiée, il nous faudra choisir sur quel facteur et quelle cause agir pour diminuer la fatigue journalière. Ce choix devra évidemment se faire sur la base des informations recueillies lors de l’enquête terrain. 

Hypothèses

Bien que l’enquête terrain soit indispensable afin de confirmer ou d’infirmer n’importe quelle hypothèse, notre travail préalable d’état de l’art et de recherches bibliographiques, ainsi que nos connaissances personnelles, nous ont permis d’établir une liste de causes et de facteurs potentiels.

Facteurs potentiels : 

  • Troubles du sommeil
  • Mauvaise qualité de sommeil
  • Mauvaise quantité de sommeil

Causes potentielles : 

  • Exposition à la lumière bleue le soir
  • Stimulation cognitive le soir
  • Stimulation physique le soir
  • Stress / Charge mentale
  • Apnées du sommeil
  • Nuisances sonores (ronflements, bruits ambiants)
  • Nuisances lumineuse
  • Nuisances physiques (mouvements, chutes, matelas, …)
  • Nuisances physiologiques (maladies, douleurs, …)
  • Mauvaise gestion des cycles du sommeil (réveil en phase profonde)
  • Prise de produits stimulants (caféine, théine, alcool, drogue, …)

Entretiens prévus

Utilisateurs

Notre sujet restant pour l’instant très large, nous ne pouvons pas cibler de personnes ou de groupes de personnes précises. Ainsi, pour notre première volée d’entretiens sur le terrain, nous souhaitons nous entretenir avec un grand nombre de personnes de tous genres, en notant scrupuleusement les caractéristiques de chaque, afin de pouvoir par la suite recouper les informations et y discerner un pattern. Nous avons donc établi une liste non exhaustive des caractéristiques que nous allons surveiller lors des entretiens afin d’établir des profils types d’utilisateurs :

  • Sexe
  • Âge
  • Activité professionnelle/personnelle
  • Situation familiale/amoureuse
  • Habitudes de vie
  • Etat de santé

Afin d’avoir des réponses pertinentes, nous avons tout de même imaginé un squelette d’entretien qualitatif semi-directif qui nous servira de trame lors d’études terrain en micro-trottoir. En cette période d’épidémie et de mauvais temps, nous allons nous diriger vers des lieux passants comme l’entrée d’un centre commercial ou la sortie des écoles afin de recueillir un maximum d’interviews différentes. 

Squelette d’entretien qualitatif :

  1. Se présenter : Élèves à IMT Atlantique, dans le cadre d’un projet de recherche sur l’influence des habitudes de vie sur la qualité du sommeil des … (en fonction de la personne)
  2. Rassurer la personne : Il n’y a pas de bonnes réponses, juste une enquête honnête et sans jugement
  3. Noter les informations sur la personne : nom, âge, métier, sexe
  4. Lancer la discussion : Pouvez-vous nous décrire votre journée type ? Êtes-vous en forme aujourd’hui ? Et en général ?
  5. Aborder le sujet si nécessaire : Si on dit “sommeil”, vous pensez à quoi ?
  6. Relancer si nécessaire : Quelles sont vos morning/evening routine (semaine/we) ? 
  7. Approfondir si le sujet est abordé par la personne :
    ⇒ Habitudes de vie : alimentation (stimulants : café, thé, alcool, …), sports, siestes, fumeur, fêtard, hobbies, …
    ⇒ Situation familiale : enfants, conjoint(e), sommeil à 2 (ronflements, gestes parasites, …)
    ⇒ Troubles du sommeil (apnée du sommeil, pollution sonore/lumineuse/physique, …)
    ⇒ Utilisation de la technologie : Temps d’écran en journée et le soir, activités stimulantes (réseaux sociaux, vidéos, musiques, lecture)
    ⇒ Autres facteurs : Stress ? Maladies ?

Professionnels et associations

Afin de nous permettre de mieux appréhender et préciser le problème, nous allons prendre contact avec plusieurs entités travaillant dans le domaine du sommeil afin d’avoir des entretiens avec leurs experts :

  • Centre du sommeil à l’hôpital de Brest : Jérémy Lefranc et Emilie Le Cadet
  • Associations de victimes de troubles du sommeil : Réseau morphée, Sommeil et santé, INSV (Institut National du Sommeil et de la Vigilance), France Insomnie
  • Marchand de literie : Univers du sommeil

Executive Summary – projet Blind Climbers

Envoyé par le 25 Mar 2020 dans Blog, TAF CoOC | 0 commentaire

This entry is part 2 of 2 in the series Blind Climber – restitution de l’information

Blind Climbers – Executive Summary

Ce projet intitulé “Blind Climber” en coopération avec l’association “Les Désordinateurs Communicants” a eu lieu durant le semestre de printemps 2020 et s’inscrit dans une démarche plus large de l’ouverture de la pratique de l’escalade aux déficients visuels. Les outils technologiques disponibles actuellement pourraient permettre la localisation du grimpeur, la détermination de la prochaine prise à attraper et enfin la transmission des informations utiles pour attraper cette prise. L’objectif de ce projet était d’investiguer les moyens de transmission de l’information et de prodiguer conseils et analyses quant aux solutions envisagées.

 

La première étape du projet fût l’écriture d’un état de l’art sur les technologies de transmission d’informations à des personnes déficientes visuelles. Ces systèmes se basent le plus souvent sur la suppléance perceptive. Les déficients visuels peuvent ainsi être aidés par de nombreux systèmes simples se basant sur le toucher – comme le braille, les cannes ou les guides – ou sur l’ouïe comme les liseuses d’écran. D’autres systèmes plus complexes (comme les matrices tactiles ou la traduction d’images en sons) peuvent aussi venir en complément mais doivent faire attention à ne pas surcharger l’utilisateur avec des informations peu utiles. Tous ces systèmes ont pour point commun d’aider les personnes déficientes visuelles dans leur quotidien mais omettent complètement leur pratique sportive. En effet, les innovations technologiques dans ce domaine sont peu nombreuses et les sports pouvant être pratiqués nécessitent le plus souvent un voyant ou des règles spéciales. 

 

La deuxième étape du projet a pour objectif de nous confronter au terrain en allant interroger des grimpeurs déficients visuels. Les réponses des interrogés nous ont permis de faire ressortir plusieurs points saillants. Premièrement, les déficients visuels utilisent le plus souvent des téléphones de la marque Apple et c’est donc des applications compatibles avec cette marque qu’il faut développer. Deuxièmement, le sens à privilégier lors de l’escalade semble être le toucher puisque l’ouïe est déjà très sollicitée. Cependant, un système d’oreillettes semble déjà être un pas dans le bon sens pour permettre une pratique plus agréable. Concernant le type d’information à restituer, les deux déficients visuels interrogés semblent être d’accord sur les informations essentielles à envoyer à savoir distance, direction, taille de la prise et membre à utiliser (pas obligatoirement membre gauche ou droit mais au moins postérieur ou antérieur) et sur les informations inutiles (degré d’avancement, forme de la prise). Ils sont par contre en désaccord sur la manière de leur restituer ces ordres – cadran horaire ou gauche/droite pour la direction, longueur de bras ou cm pour la distance – ainsi que sur la possibilité de corriger le grimpeur quand l’ordre n’a pas été correctement effectué.

 

La troisième partie du projet a été consacrée à des tests d’une application de son binaural (disponible sur le lien suivant : https://framagit.org/lesdesordinateurs/audioxyz). Cette technologie pourrait être utilisée afin de permettre aux grimpeurs de localiser la prise et le type de son utilisé pour transmettre des informations supplémentaires. Cette application se basant sur les bibliothèques VR de Google, il est impossible de modifier en substance le code. Nous avons choisi d’effectuer deux phases de tests. La première sur des personnes n’ayant jamais utiliser de technologie de son binaural et la deuxième sur des personnes entraînées. Les résultats montrent que les personnes entraînées réussissent nettement à localiser les sons que ceux non entraînés. On passe de 35% à 63% de réussite. Cependant, même le meilleur taux de réussite ne semble pas suffisant pour une utilisation autonome du dispositif.

figure 1 – Résultats du test de son binaural sur des élèves novices

figure 2 – Résultats du test de son binaural sur des élèves entrainés

 

En conclusion, on peut dire que l’utilisation de l’application nécessite un entraînement. Cependant, même après entraînement, il semble difficile de considérer l’utilisation de l’application en toute autonomie. Si quelqu’un souhaite reprendre ce projet, aux vues des difficultés à situer un son sur l’axe vertical, nous lui conseillons d’effectuer les tests avec un son binaural mouvant du point d’origine à sa destination finale afin de décider si l’application doit être abandonnée ou si celle-ci peut être utile. En complément, nous proposons de tester des systèmes de restitution par le toucher comme des bracelets vibrants ou une matrice tactile.