RiverCleaner – État de l’art – Pollution de l’eau

Envoyé par le 26 Oct 2023

This entry is part 1 of 3 in the series RiverCleaner

21/10/2023

Auteurs:
Mathieu BOURGES, Anna Terra GOMES GUERRA, Dely Catalina ARDILA MEDINA, Lucas GENIN

 

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Littérature scientifique

Pollution plastique dans le monde

Dans la rade de Brest

Retour sur les entretiens qualitatifs

Entretien avec Enseignant chercheur au département TOMS

Entretien avec une ingénieur chercheuse à L’IFREMER

Entretien avec FairScope

Problématique et solution

Choix de la problématique à dresser

Capter des polluants dans les rivières

Bibliographies

 

 

Introduction 

Le groupe « river Cleaner », à réaliser une enquête de terrain en deux entretiens qualitatifs, ainsi que des recherches dans la littérature scientifique. Les entretiens ont été réalisés auprès de deux scientifiques experts dans l’analyse de la pollution marine. 

 

 

Littérature scientifique 

 

Pollution plastique dans le monde 

Dans de nombreux articles scientifiques, il est question de regarder les impacts de la pollution dans l’eau. Les scientifiques sont d’accord pour dire que la concentration de plastique dans les océans est différente selon ou on se trouve dans le mode [1]. Nous remarquons, qu’il y a 5 endroits, ou l’on observe de fortes concentrations de plastiques dans les océans (cf. image ci-dessous).   

 

Figure 1 hitmap pollution plastique dans les océans fct densité [1] 

 

Mais, certaines zones sont plus concentrées que d’autres. On remarque notamment la forte concentration de plastique dans l’océan Pacifique entre les Etats-Unis et la Chine. Cet amas est souvent appelé continent de plastique tant la densité d’objets flottants est élevée. Des ONG comme Ocean cleanup font des actions pour récupérer ces plastiques dérivants.  

Ces OFNI (Objet Flottants Non Identifiés) sont de réels fléaux pour les écosystèmes marins. ET cela a un impact sur les activités humaines. « L’exposition des nourrissons in utero à ces polluants par la consommation maternelle de fruits de mer contaminés peut endommager le développement du cerveau, réduire le QI et augmenter les risques pour les enfants pour l’autisme, le TDAH et les troubles de l’apprentissage. L’exposition des adultes au méthyl mercure augmente les risques de maladie cardiovasculaire et de démence. » [2]. Les risques de laisser de telles quantités de plastiques sont donc réels.

Il est prévu que la consommation de plastique dans le monde augmente ces prochaines années. Selon l’organisme « PEW trust » (ONG américaine) [3], il y aurait deux scénarios possibles sur les consommations de plastiques dans le monde à l’horizon 2040 :

  • Les humains ne font pas ou peu d’actions pour limiter l’utilisation du plastique (scénario pessimiste)
  • Les humains mettent un certain nombre de norme pour limiter son utilisation (scénario optimiste).

L’étude fait la distinction entre les pays émergeants, et les pays développés. Dans les deux cas, les pays émergeants, auront une augmentation de leur consommation de plastique. Pour les pays développés, si aucune action n’est menée, la consommation augmentera, mais si les gouvernements mettent en place des actions la consommation diminuera. Dans tous les cas, la consommation de plastique des pays développés est deux fois supérieure à celle des pays émergeants.

 

Figure 2 Evolution de la consommation de plastique horizon 2040 [3]

 

Selon une étude européenne, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastiques terminent dans les océans chaque année. 49% de ces déchets plastiques sont à usage unique (ex : sac en plastique) et 27% proviennent du matériel de pêche [3]. 

 

Figure 3 Objets plastiques les plus présents dans les océans source [4]

 

En étudiant les courants marins, il est possible de définir d’où vient et ou va finir le plastique. C’est ce que fait le site web plastic drift (https://plasticadrift.org/)

Ou encore, en analysant les trajectoires tracées par les gyres océaniques, où l’on retrouve le Garbage Patch State (continent de plastique), un état fédéral constitué par les 5 « îles » composées de débris plastiques transportés par les courants marins. C’est là que se trouvent les plus fortes concentrations de débris, comme l’illustre d’abord la figure 1 et le précise la figure 4.

 

Figure 4 Cinq Gyres océaniques [5]

Il est bien connu que les rivières sont l’une des principales voies d’accès à la mer, il est donc normal qu’elles soient également l’un des principaux moyens d’entrée des déchets dans l’océan. 

D’après plusieurs études portant sur des échantillons d’eau prélevés dans les principaux fleuves des pays industrialisés, il s’agit d’un problème d’une grande gravité et dont l’impact sur l’environnement est important.

L’étude de Moore s’est basée sur des échantillons d’eau de deux rivières à Los Angeles, en Californie, en 2004-2005, révélant la présence de fragments de plastique de moins de 5 mm. L’extrapolation de ces données suggère que ces deux rivières pourraient libérer plus de 2 milliards de particules de plastique dans la mer sur trois jours [6].

Dans la Tamise, en Angleterre, entre septembre et décembre 2012, 8 490 morceaux de plastique ont été interceptés à sept endroits dans l’estuaire supérieur. Parmi ces déchets, plus de 20 % étaient des composants de produits d’hygiène, principalement des tampons et des bandes de serviettes hygiéniques en plastique [6]. Ces déchets se retrouvent bien trop souvent sur nos plages. Dans le canal de Bristol, en Angleterre, la majorité des déchets terrestres près de l’eau provient des sources fluviales [8], des conclusions similaires à l’estuaire du Firth of Forth (de Clyde). Dans le Firth of Clyde, les déchets sur la plage provenaient principalement des activités récréatives ou des déversements d’eaux usées. Il est à noter que les débris en plastique, tels que les filets monofilaments et en nylon, ont une flottabilité neutre et peuvent dériver à différentes profondeurs dans les océans, causant des problèmes tels que l’emmêlement de la faune marine, connu sous le nom de ‘pêche fantôme’ [9]. Historiquement, les navires ont été une source importante de pollution marine. Bien qu’un accord international ait été mis en place en 1988 (MARPOL 73/78 Annexe V) [10] pour interdire aux navires de jeter des déchets plastiques en mer, le non-respect et le manque d’éducation ont conduit à un rejet significatif de plastiques dans l’environnement marin. On estime qu’au début des années 90, environ 6,5 millions de tonnes de plastique ont été déversées dans les océans [11].

De l’ autre côté, les rivières d’Amérique latine, en particulier dans les pays en développement, sont confrontées à un problème environnemental majeur. En 1996, la XIe réunion des ministres de l’environnement d’Amérique latine et des Caraïbes a identifié la pollution des rivières et des bandes côtières comme le principal défi environnemental de la région. Malgré les engagements internationaux en faveur d’une gestion intégrée des bassins versants, la pratique a montré un manque de mise en œuvre efficace.

La pollution des bandes côtières et de la mer par des sources terrestres est un problème tout aussi pressant que le changement climatique, en particulier dans les pays en développement. Les activités terrestres génèrent des polluants qui se concentrent dans les embouchures des rivières et les zones côtières, affectant les habitats, la santé humaine et les ressources marines.

Ce phénomène est évident dans des cas notables tels que l’effet des polluants à l’embouchure des fleuves Mississippi et Magdalena, ainsi que dans la mer des Caraïbes. Les sources ponctuelles de pollution, telles que les installations industrielles et les sites d’extraction, y contribuent de manière significative. En outre, les sources diffuses proviennent d’un large éventail d’activités humaines, telles que l’agriculture intensive et l’exploitation forestière, et libèrent des nutriments, des pesticides et des sédiments.

Ce problème s’étend à l’agriculture, où l’utilisation de pesticides et d’insecticides, ainsi que les résidus d’intrants agricoles et les déchets végétaux et animaux, contribuent à la pollution des aquifères. Les activités forestières intensives, en particulier les plantations, ajoutent également à cette émission diffuse de polluants. En outre, les principales activités économiques des pays en développement telles que l’agriculture, l’exploitation minière, le tourisme, l’industrie textile et la construction jouent un rôle prépondérant dans ce phénomène.

Il est essentiel de noter que les activités dans les pays en développement ont un impact considérable sur la qualité de l’eau, car ils ont souvent moins de contrôle et de réglementation en matière d’environnement [12].

 

Dans la rade de Brest

En couplant les observations paléogénétiques à d’autres indicateurs biogéochimiques, il est ainsi possible de remonter jusqu’aux causes des changements biologiques observés. Cette analyse pluridisciplinaire a justement fait l’objet d’une étude en Bretagne, dans la rade de Brest, projet piloté par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) entre 2017 et 2020.

Ces travaux ont démontré que les pollutions de la Seconde Guerre mondiale et celles de l’activité agricole intensive après les années 1940 avaient complètement modifié les populations locales de plancton de la rade, favorisant le développement d’espèces de microalgues toxiques [13], [14].

Les échantillons relevés par l’IFREMER, ont permis de remonter l’évolution planctonique de la rade de Brest depuis 1400. L’évolution est stable entre 1400 et 1940-1950, certaines espèces sont dominantes, mais après 1950 cette stabilité s’est désagrégée. En effet certaines espèces de plancton qui autrefois dominaient ont presque totalement disparues [13], [14]. C’est une des conséquences de la guerre qui a fortement pollué l’eau (Nickel, Chrome présent dans les bombes). 

Après la guerre, un autre changement a été observé. L’apparition des engrais et des produits phytosanitaires a eu un impact sur la biodiversité de la rade. Ceci a favorisé le développement de certaines algues. Bien que l’on parle souvent des algues vertes qui viennent s’échouer sur le littoral breton, il existe un autre phénomène moins connu, mais tout aussi problématique : les microalgues toxiques. La microalgue Alexandrium minutum est ainsi devenue plus abondante dans la rade. Certaines espèces telles que les huîtres s’en nourrissent, ce qui peut provoquer des syndromes neurologiques. Dans de rares cas, cela peut entraîner la mort d’un être humain.

Malheureusement, les effets de l’activité humaine sur la rade de Brest semblent avoir provoqué des conséquences irréversibles sur la biodiversité. L’étude souligne l’importance d’agir immédiatement pour réduire la pollution et tenter de préserver le reste de la biodiversité de la rade [14].

 

 

Retour sur les entretiens qualitatifs

Dans notre recherche de problématique, nous avons été amenés à rencontrer trois personnes.

Un enseignant chercheur au département MEE, une chercheuse à L’IFREMER et le présent de l’entreprise FairScope. Bien que ces entretiens étaient très riches en information, ils ne nous ont pas permis de fixer une problématique compatible avec le calendrier et les attentes des projets CoOC.  Voici un aperçu général de ce que chacune d’entre elles a abordé, mais pour une analyse détaillée, veuillez vous référer à l’article correspondant à l’enquête sur le terrain et aux données recueillies.  En tant que prochaine partie, nous anticipons une dernière entrevue avec un expert de renom dans le domaine de la pollution des rivières, dont la rencontre est programmée dans les semaines à venir.

 

Entretien avec Enseignant chercheur au département TOMS

Notre premier entretien a été réalisé avec un enseignant chercheur au département TOMS (Traitement, Observations et Méthodes Statistiques) à IMT Atlantique. Son travail est de prendre différentes sources d’informations (ex : image satellite, balise GPS, base de données en open data), de les combiner et de faire des analyses statistiques sur ces données. Le but n’est pas de faire du traitement ou de l’extraction d’information, ce travail est réservé aux scientifiques qui sont après lui.
Son expertise a notamment permis d’identifier des comportements inhabituels de bateaux, comme le dégazage en pleine mer (pratique illégale) et les transferts de marchandises en haute mer. Grâce à ses travaux, une meilleure compréhension des courants marins a été possible, en mettant en évidence la dérive subie par les bateaux malgré un cap maintenu. Cette information, complétée par l’utilisation de bouées balises, a permis de prédire les trajectoires des déchets plastiques en mer, ainsi que leur origine approximative. En outre, l’importance de récupérer les plastiques dans les rivières, où leur concentration est plus élevée, plutôt que dans l’océan où ils sont dispersés, a été soulignée. L’ONG Ocean CleanUp, qui opère à la fois en mer et en installant des barrières pour filtrer l’eau avant qu’elle n’atteigne l’océan, a été mentionnée, soulignant l’urgence de tels dispositifs tant dans les pays émergents qu’aux États-Unis, où la quantité de plastique rejetée dans les océans est particulièrement élevée.
Il est convaincu de l’utilité de tels dispositifs dans les pays développés car, bien que mieux sensibilisés au recyclage, ils sont également de grands consommateurs de plastiques.
À l’appui de cette affirmation, il est possible de recourir à [15] où sont exposés les arguments qui soutiennent l’idée selon laquelle les pays développés sont plus engagés dans le recyclage, mais sont également les principaux exportateurs de déchets plastiques vers les pays en développement. Il est mentionné que, pour la majorité des fractions de déchets plastiques, une classification intensive, que ce soit par la main-d’œuvre ou la technologie, est nécessaire pour obtenir un matériau recyclé de haute qualité pouvant remplacer les matériaux vierges. De plus, il est souligné que souvent, les plastiques sont recyclés de manière secondaire, c’est-à-dire qu’ils sont utilisés dans des applications de matériaux différents des originaux et avec des spécifications de matériaux moins exigeantes. Il est également mentionné que les déchets plastiques destinés au recyclage peuvent être transportés sur de longues distances, parfois exportés depuis le Nord Global vers les pays en développement, en particulier en Asie. Il est démontré qu’un pourcentage de 46% en poids des plastiques collectés pour le recyclage en Europe a finalement été exporté, et que 90% en poids d’entre eux ont abouti directement ou indirectement en Chine. Cela suggère que bien que les pays développés puissent être plus engagés dans le recyclage, ils restent également les principaux exportateurs de déchets plastiques vers les pays en développement, ce qui peut indiquer une forte consommation de plastiques dans ces pays développés.

 

Entretien avec une ingénieur chercheuse à L’IFREMER

Nous avons eu ensuite un entretien avec une ingénieur chercheuse à l’IFREMER. Son travail est d’analyser des échantillons d’eau de mer et de définir plusieurs indicateurs sur la qualité de l’eau. Pour cela, elle utilise de nombreux gros appareils tel que des spectromètres. Les analyses sont souvent longues et chronophages car les analyses sont faites à la main.
Son travail permet notamment d’identifier les microplastiques présents dans l’eau, d’en analyser la composition et d’en déterminer l’origine (bouteille, coton-tige, mégot de cigarette, etc.). Son constat est que le plastique est véritablement omniprésent sur Terre : aucun de ses échantillons n’échappe à cette contamination. Bien que son équipe ne se concentre pas sur l’impact de ces microplastiques sur la biodiversité, ils suspectent que cela puisse entraîner des problèmes pour les fœtus [2].
Elle rencontre des défis liés à la gestion du temps pour ses études sur les microplastiques. Malgré des automatisations et des algorithmes performants, les ressources financières limitent ses recherches approfondies. Elle travaille avec divers types d’échantillons, parfois avec des skippers, parfois avec des organismes vivants tels que des moules ou des huîtres, nécessitant parfois une digestion par des micro-organismes pour isoler les microplastiques. Elle souligne des distorsions dans la communication scientifique et souhaite que son travail, bien que sobre en chiffres mais précis selon elle, soit mieux considéré. Ses recherches sur les microplastiques marins jouent un rôle crucial dans la compréhension et la lutte contre cette forme de pollution, essentielle à la préservation de nos précieux écosystèmes marins.

 

Entretien avec FairScope

Le dernier entretien a eu lieu avec FairScope, présent dans l’incubateur de IMT Atlantique. Leur mission consiste à concevoir un microscope pour observer les micro-organismes dans l’eau, en envisageant à terme l’intégration de ces microscopes dans des bouées côtières pour surveiller les micro-organismes marins. Ils abordent des questions sur la qualité de l’eau des rivières et les problèmes liés à la prolifération de microalgues, causée en partie par l’agriculture intensive et les pesticides. Cette croissance excessive de microalgues peut entraîner une eutrophisation de l’eau, menaçant la biodiversité et impactant la pêche. FairScope travaille sur le développement de ces technologies pour fournir des données précises aux décideurs et contribuer à la gestion de l’écosystème marin. Cependant, leur projet est encore en phase de développement, et des défis techniques subsistent concernant la concentration de la biodiversité marine et les vibrations dans leurs dispositifs.

 

 

Problématique et solution

 

Choix de la problématique à dresser

Maintenant que nous en savons plus sur la pollution plastique dans les océans, il est temps pour nous de dresser une problématique que peut résoudre un objet communiquant.
Nous avons donc commencé à réfléchir sur une manière de récupérer les plastiques dans les océans. Mais c’est une chose vraiment très compliquée. Les plastiques sont trop éparpillés dans l’immensité de l’océan. Notre objet communiquant, ne serait qu’un déchet de plus de cet amas de plastique.
La complexité de trouver une manière de récupérer les plastiques dans les océans réside dans plusieurs facteurs tels que les statistiques sur la dispersion des déchets plastiques, les défis logistiques et technologiques, l’impact sur la faune marine ainsi que l’influence des courants et des flux d’eau.
Nous avons commencé en partant du le contexte français et le principe que malgré l’existence de systèmes de collecte plus efficaces, la gestion de la fin de vie « ultime » des déchets reste perfectible. En 2018, dans l’Union européenne, 29 millions de tonnes de déchets plastiques ont été collectées, dont 24,9 % ont été enfouies. Dans 10 pays, le taux d’enfouissement atteint 50 %. En France, où 900 000 tonnes de déchets plastiques sont enfouies chaque année, le taux d’enfouissement est de 32,5 % [16]. Par rapport aux options qui nous ont inspirés [17] [18], nous devons nous assurer d’atteindre une efficacité de nettoyage proche de celle qu’elles ont obtenue (80%).
Le défi de la pollution plastique océanique a engendré un certain nombre d’innovations technologiques. Les solutions vont de l’amélioration des technologies de recyclage à la conception de matériaux alternatifs, en passant par le développement de systèmes pour collecter les déchets plastiques dans les océans [19]. De nombreuses idées créatives ont émergé, de l’utilisation d’un mur de bulles [17] à l’utilisation de certains types de bouées pour collecter les déchets flottants [18]. Le choix de la solution doit prendre en compte plusieurs facteurs tels que la facilité d’utilisation, l’adaptabilité, la consommation d’énergie, l’utilisation des courants marins pour économiser de l’énergie, ainsi que la préservation de la vie marine.
Nous avons donc examiné l’analyse des échantillons par les équipes de chercheurs. Les chercheurs de l’IFREMER nous ont signalé que leur travail était très exigeant et que les machines étaient trop lentes pour la quantité de données à traiter. Une possibilité envisageable serait de trouver un moyen d’optimiser le processus ou d’effectuer les mesures plus rapidement. Cependant, ce projet nous semblait difficilement réalisable dans le laps de temps dont nous disposions pour lui allouer.
Nous nous sommes donc penchés sur la captation de déchets dans les rivières. Bien que des solutions existent déjà, elles sont trop peu présentes sur le territoire. Nous pensons notamment à la solution de Ocean Cleanup [20]. La solution de l’Ocean Cleanup est principalement conçue pour être appliquée sur de vastes fleuves à travers le monde, qui sont fortement touchés par la pollution. Elle vise à traiter des volumes massifs de déchets plastiques qui se sont accumulés dans ces grandes voies d’eau. Cependant, il est important de noter que sa mise en œuvre peut être complexe et nécessite souvent la collaboration d’organisations non gouvernementales (ONG) en raison de l’ampleur du projet et des ressources requises. En conséquence, cette solution peut être difficile à déployer de manière rapide et à l’échelle locale.
C’est pourquoi notre solution se concentre principalement sur le nettoyage des rivières à débit moyen et faible, en considérant leur rôle crucial dans le transport des déchets vers la mer. Nous nous inspirons de l’idée de collecter les déchets flottants à partir des sources fluviales, et proposons une solution technique basée sur des bouées rotatives qui dirigent les déchets vers un conteneur dédié pour un traitement ultérieur. Cette approche, inspirée par [18], a déjà démontré une efficacité de 85%. De plus, elle se distingue par son haut niveau d’autonomie, son faible impact environnemental et sa faible consommation d’énergie, ce qui la rend adaptable à différentes échelles.

 

Figure 5 Modèle d’inspiration de référence [18]

 

Notre projet impliquerait principalement les citoyens soucieux de l’environnement, les agriculteurs, les volontaires, ainsi que les communautés qui dépendent de cette ressource, en tant que principaux acteurs. Les entités responsables du traitement des déchets joueraient également un rôle essentiel dans ce contexte, visant à minimiser l’impact sur la faune tout en procédant à un nettoyage en surface massif, se concentrant uniquement sur les déchets flottants dans l’eau.

 

Capter des polluants dans les rivières

Grâce à un filet équipé de bouées, nous espérons capter les plastiques dans de petits cours d’eau, avant qu’ils n’atteignent les océans. Notre projet se décompose en trois lots. La partie filet aura pour mission de détourner les plastiques de la rivière pour les amener plus près du rivage, en utilisant les principes physiques du courant pour modifier leur trajectoire. Une fois sur le côté de la rivière, nous passerons à la deuxième étape : la concentration. Cette étape vise à concentrer les plastiques en un endroit précis de la rivière. La partie concentrée sera à l’abri des UV afin d’éviter le développement de microplastiques, qui pourraient passer au travers du système de filtrage. Enfin, la partie IoT du système. Divers capteurs seront présents dans le système, et remonterons des informations à un serveur. Ces informations seront accessibles en open source pour les scientifiques et permettront notamment de quantifier la présence de plastique dans nos rivières. Ainsi, notre projet requiert des compétences en ingénierie mécanique, télécommunications et en informatique.

 

 

Bibliographies 

[1] « Plastic debris in the open ocean | PNAS ». Consulté le: 7 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.1314705111 

[2] P. J. Landrigan et al., « Human Health and Ocean Pollution », Ann. Glob. Health, vol. 86, no 1, p. 151, doi: 10.5334/aogh.2831. 

[3] « breakingtheplasticwave_report.pdf ». Consulté le: 7 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.pewtrusts.org/-/media/assets/2020/07/breakingtheplasticwave_report.pdf 

[4] « Pollution marine : données, conséquences et nouvelles règles européennes | Actualité | Parlement européen ». Consulté le: 7 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20181005STO15110/pollution-marine-donnees-consequences-et-nouvelles-regles-europeennes 

[5] « MAR DEL PLÁSTICO: UNA REVISIÓN DEL PLÁSTICO EN EL MAR». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://aquadocs.org/bitstream/handle/1834/10964/RevINIDEP27_83.pdf

[6] « Synthetic polymers in the marine environment: A rapidly increasing, long-term threat». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://doi.org/10.1016/j.envres.2008.07.025

[7] « Plastic in the Thames: A river runs through it». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2013.10.035

[8] « Estuarine Litter at the River/Beach Interface in the Bristol Channel,United Kingdom». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://journals.flvc.org/jcr/article/view/80359/77600

[9] « Marine litter in the North-East Atlantic Region». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://qsr2010.ospar.org/media/assessments/p00386_Marine_Litter_in_the_North-East_Atlantic_with_addendum.pdf

[10] « Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.imo.org/fr/about/Conventions/Pages/International-Convention-for-the-Prevention-of-Pollution-from-Ships-(MARPOL).aspx

[11] « The pollution of the marine environment by plastic debris: a review». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: DOI: 10.1016/s0025-326x(02)00220-5

[12] « La contaminación de los ríos y sus efectos en las áreas costeras y el mar ». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://repositorio.cepal.org/server/api/core/bitstreams/db3b12df-ae24-4302-97ca-94db2b0d738c/content

[13] R. Siano, « Dans la rade de Brest, les effets irréversibles de la pollution humaine sur le plancton », The Conversation. Consulté le: 7 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: http://theconversation.com/dans-la-rade-de-brest-les-effets-irreversibles-de-la-pollution-humaine-sur-le-plancton-170354 

[14] R. Siano et al., « Sediment archives reveal irreversible shifts in plankton communities after World War II and agricultural pollution », Curr. Biol., vol. 31, no 12, p. 2682-2689.e7, juin 2021, doi: 10.1016/j.cub.2021.03.079. 

[15] John N. Hahladakis, Costas A. Velis, Roland Weber, Eleni Iacovidou, Phil Purnell., « An overview of chemical additives present in plastics: Migration, release, fate and environmental impact during their use, disposal and recycling», doi: 10.1016/j.cub.2021.03.079.

[16] «Pollution plastique : une bombe à retardement ?». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.senat.fr/rap/r20-217/r20-217_mono.html

[17] «Barrera de burbujas de aire retiene plásticos y limpia un canal ». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.portalambiental.com.mx/ciencia-y-tecnologia/20191108/barrera-de-burbujas-de-aire-retiene-plasticos-y-limpia-un-canal

[18] «River Cleaning system». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://rivercleaning.com/river-cleaning-system/

[19] « Les défis environnementaux posés par la pollution plastique océanique». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://sandrinerousseau.fr/pollution-plastique-oceanique/

[20] «The Ocean CleanUp». Consulté le: 19 octobre 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://theoceancleanup.com/oceans/

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