- WaterWatch – État de l’art – Eau et agriculture
- WaterWatch –Enquête terrain et persona – Eau et agriculture
- Solution technique: WaterWatch
Arrieta Emanuell, Carrijo Alex, Duval Evan,
Jean-Philippe, Vidart Joaquin
Hypothèses:
- Hypothèse 1: Les producteurs agricoles ont souvent une utilisation inefficace de l’eau, principalement en raison des problèmes de fuites dans leurs canalisations, ce qui entraîne un gaspillage de cette ressource.
- Hypothèse 2: La mise en place d’un solution automatique, qui contrôle et surveille les fuites dans les canalisations, pourrait considérablement optimiser l’utilisation de l’eau dans le secteur agricole, améliorant ainsi l’efficacité de sa gestion.
- Hypothèse 3: À l’heure actuelle, il n’existe pas de technologies spécifiquement adaptées au secteur agricole pour résoudre efficacement le problème des fuites dans les canalisations.
- Hypothèse 4: Le coût de mise en œuvre des systèmes automatique dans les canalisations agricoles est un facteur qui limite leur adoption, empêchant ainsi les petits et moyens producteurs d’optimiser l’utilisation de l’eau.
Contacts:
Présentation du développement de la recherche sur le terrain:
Lors de la réalisation des enquêtes, nous avons divisé les territoires en deux grandes zones. D’une part, l’Uruguay, un pays où prédomine la production bovine en système extensif, avec un climat relativement homogène sur l’ensemble de son territoire. D’autre part, la France, où nous nous sommes concentrés sur la région de la Bretagne et le nord du pays, caractérisés par un climat humide et des précipitations relativement constantes tout au long de l’année.
En ce qui concerne les producteurs uruguayens, trois d’entre eux, ayant des exploitations de différentes tailles, ont été contactés. Le premier, Felipe, est propriétaire d’une exploitation de 170 hectares dans le sud-ouest de l’Uruguay, principalement dédiée à la production laitière avec 100 vaches laitières. Depuis 10 ans, il dispose d’un système d’approvisionnement en eau pour les animaux, utilisant environ 4 kilomètres de canalisations. Ce système a permis d’augmenter la production et d’améliorer la gestion des pâturages.
Le deuxième producteur, Pablo, possède une exploitation de 875 hectares dans le centre-nord du pays, dédiée à l’élevage de bétail en système d’engraissement. Il y a 4 ans, il a mis en place un système de pâturage rotatif, ce qui a nécessité un investissement important dans les systèmes d’eau. Actuellement, il dispose d’un réservoir de 100 000 litres et de trois réservoirs de 80 000 litres, ainsi que d’environ 30 abreuvoirs répartis sur toute l’exploitation et 4 kilomètres de canalisations. Cela lui a permis d’améliorer la production de viande et la qualité des pâturages.
Enfin, Agustín possède une exploitation de 2400 hectares dans le centre de l’Uruguay, avec des activités diversifiées, incluant le cycle complet d’engraissement, de la recrue au bétail prêt à l’abattage, ainsi que des semences de prairie et la production de céréales. Son système d’approvisionnement en eau, conçu pour abreuver les animaux, est divisé en trois parties, chacune avec son propre système d’eau. Chaque secteur dispose d’un réservoir de 100 000 litres et de plus de 5 kilomètres de canalisations. À l’avenir, Agustín n’exclut pas d’utiliser ces installations pour développer d’autres secteurs productifs.
Certains des commentaires clés de ces interviews avec les producteurs uruguayens peuvent être trouvés ci-dessous :
- Felipe:
« Les pannes apparaissent quand il commence à faire chaud (…) quand ils arrêtent de boire de l’eau, le tuyau chauffe et éclate. »
« Ça, en été, ça nous rend un peu fou, tous les jours ou tous les deux jours, on a ce problème. »
« Quand on voit que la pompe ne s’arrête pas pendant longtemps, on commence à suspecter qu’il y a un problème. » - Pablo:
« Nous avons mis en place des systèmes indépendants pour qu’une panne ne désorganise pas tout le système. »
« On pense toujours à comment organiser le contrôle du système, aujourd’hui nous avons 46 abreuvoirs (…) les problèmes viennent surtout des abreuvoirs. »
« Les problèmes ne sont pas fréquents, peut-être une ou deux fois par mois (…) mais quand il y a des pannes, nous perdons toute la réserve. »
« Il faut aller tous les jours, (…) à certaines périodes deux fois par jour, (…) parfois juste pour vérifier qu’il n’y a pas d’eau là où il ne devrait pas y en avoir. »
« Bien qu’il n’y ait pas de moyen d’automatiser la fermeture d’une vanne ou de localiser une fuite, je pense que c’est intéressant, parce que si un tuyau reste cassé pendant 4 ou 5 heures, on perd tout le réservoir (…) et je pense que c’est pertinent, car certains jours, on a du temps, mais d’autres non. » - Agustín:
« Les vannes se salissent et commencent à fuir. »
« Maintenant que tout s’est stabilisé, un problème apparaît au moins une fois par semaine (…) surtout dans les parcelles qui sont éloignées. »
« Au début, ça nous a rendus fous, on avait des fuites tous les jours. »
« La solution, c’est l’observation par celui qui est sur place (…) sinon, la lumière qui est connectée à la pompe reste allumée trop longtemps, c’est comme ça qu’on le sait. »
« Étant donné que les parcelles sont séparées, c’est difficile de savoir s’il y a un problème ou non (…) quand on s’en rend compte, on a déjà gaspillé beaucoup d’eau. »
Maintenant, en ce qui concerne les producteurs français, trois d’entre eux ont également été contactés, tous avec une exploitation agricole différente et de tailles variées. Pour le premier d’entre eux, nous avons la ferme de l’Oncle JP, un agriculteur céréaliers situé en Charentes-Maritimes. Il utilise un système de tuyauteries de 7 km, datant de 1963, pour irriguer ses champs de céréales. Depuis 2000, il remplace progressivement ces tuyaux en fonte par des tuyaux en PVC en raison des fuites fréquentes, dans un projet coûteux estimé entre 500 000 et 600 000 euros. De plus, il fait face à des défis liés aux restrictions croissantes sur les produits herbicides et aux conditions climatiques extrêmes telles que les tempêtes et les sécheresses. Cela, couplé à l’augmentation des coûts énergétiques, souligne la nécessité d’optimiser l’irrigation pour maintenir la rentabilité de son exploitation.
Le deuxième producteur, Le Jardin de KerJean, se trouve à Brest, en Bretagne, et gère une exploitation de 19 hectares, dont il consacre de 2 à 3 hectares à la culture de légumes selon des pratiques d’agriculture raisonnée. Son approche repose sur la vente directe et un système de gestion de l’eau en circuit fermé, qui inclut la récupération des eaux pluviales et un puits pour l’irrigation goutte à goutte. Ayant abandonné l’agriculture intensive, il cherche à limiter le gaspillage d’eau et à promouvoir un modèle de production plus durable et diversifié.
Enfin, la Ferme de Julien, également en Bretagne, gère 102 hectares dédiés à l’élevage de 100 vaches. L’irrigation de ses champs repose sur des eaux grises provenant de stations de méthanisation, bien que celles-ci soient peu riches en nutriments. Cela signifie qu’il ne dispose pas d’un système d’irrigation utilisant des canalisations. Julien est confronté à des coûts énergétiques croissants liés à l’équipement, en particulier dans la salle de traite et pour la ventilation. Bien qu’il bénéficie de conditions favorables pour la gestion des eaux de pluie dans la région, il doit gérer les risques de saturation des sols lors de fortes précipitations. Pour optimiser la gestion de son élevage et de ses ressources en eau, Julien utilise diverses applications mobiles de suivi.
Conclusions selon les hypothèses :
- Utilisation inefficace de l’eau (Hypothèse 1) : Les entretiens avec les producteurs agricoles en Uruguay et en France corroborent que l’utilisation de l’eau est souvent inefficace, principalement en raison de problèmes de fuites et de pannes dans les systèmes d’approvisionnement. Felipe a souligné comment les tuyaux peuvent éclater avec la chaleur, ce qui entraîne un gaspillage significatif d’eau, et comment l’inquiétude constante concernant les fuites affecte le fonctionnement quotidien de son exploitation. De même, Agustín a également mentionné des problèmes fréquents liés à l’état des vannes. Enfin, en ce qui concerne la ferme de l’Oncle JP, il a relaté que depuis 2000, il a dû changer tout son système de tuyauteries pour un plus résistant en raison des fuites fréquentes, ce qui souligne la réalité de nombreux producteurs qui luttent avec l’inefficacité dans la gestion de leurs ressources en eau.
- Optimisation grâce à solution automatique (Hypothèse 2) : La mise en œuvre de systèmes automatisé pour surveiller et contrôler les fuites dans les tuyauteries pourrait offrir une solution viable pour optimiser l’utilisation de l’eau. Pablo et Agustín ont exprimé le besoin d’un meilleur contrôle et suivi, car la possibilité d’avoir un système alertant sur les pannes ou les fuites en temps réel pourrait non seulement prévenir le gaspillage d’eau, mais aussi réduire la charge de travail des producteurs, qui doivent actuellement effectuer des inspections manuelles fréquentes.
- Manque de technologies adaptées (Hypothèse 3) : Les témoignages des producteurs indiquent qu’il n’existe actuellement pas de technologies spécifiquement adaptées pour aborder efficacement le problème des fuites dans le secteur agricole. Malgré l’importance d’une observation constante et d’un contrôle manuel, comme l’a souligné Agustín, cela n’est pas suffisant pour éviter le gaspillage.
- Coût de mise en œuvre (Hypothèse 4) : Le coût de mise en œuvre de systèmes IoT demeure un obstacle significatif pour de nombreux petits et moyens producteurs. Bien que les producteurs reconnaissent la nécessité d’améliorer leurs systèmes, le manque de ressources pour des investissements significatifs peut limiter l’adoption de technologies avancées.
Partie 2 : Personna :
Personna n°1: Sophie
Nous avons identifié les caractéristiques de Sophie Lequeffic en nous basant sur des recherches et une étude terrain ciblée sur le secteur agricole, en particulier les coopératives maraîchères en France. Nous avons choisi de lui attribuer un âge de 38 ans et une expérience de 15 ans, car ces éléments reflètent un profil réaliste d’une agricultrice expérimentée, souvent observée dans ce domaine. Cela justifie son expertise en gestion des cultures ainsi que son engagement envers l’agriculture durable, une tendance marquée chez les professionnels confrontés aux enjeux environnementaux actuels.
Nous avons également identifié des objectifs concrets, tels que l’optimisation de l’irrigation et la recherche d’un bon rendement. Ces objectifs sont récurrents parmi les agriculteurs interrogés, qui doivent sans cesse adapter leurs pratiques face aux conditions climatiques imprévisibles. Les défis comme le dérèglement climatique, les nuisibles, et les réglementations croissantes sur les produits de traitement reflètent les contraintes souvent citées lors de nos échanges avec les acteurs du secteur, confirmant la pertinence de les inclure dans le profil de Sophie.
En ce qui concerne les tendances positives, nous avons constaté une forte demande pour les produits biologiques et un soutien sous forme de subventions de l’État. Ces aspects apparaissent comme des opportunités importantes pour les agriculteurs, leur offrant une stabilité relative sur le marché. Par ailleurs, nous avons souligné l’intérêt pour l’automatisation et les nouvelles technologies, en réponse aux retours fréquents sur le manque de main-d’œuvre qualifiée. Cela traduit un besoin d’efficacité accru et un pragmatisme chez les maraîchers.
Enfin, les traits de personnalité attribués à Sophie, tels que son engagement, sa motivation et sa collaboration, découlent de nos observations sur le fonctionnement des coopératives agricoles. Le travail en équipe et l’entraide sont essentiels dans ce contexte, ce qui explique pourquoi nous avons insisté sur ces qualités, souvent valorisées par les professionnels du secteur. Ces éléments rendent le profil de Sophie cohérent avec les réalités du terrain et les attentes du secteur agricole.
Personna n°2: Carlos
Nous avons identifié les caractéristiques de Carlos García en nous basant sur des recherches et des études portant sur le secteur de l’élevage, en particulier sur les besoins de production et de durabilité auxquels sont confrontés des professionnels expérimentés. Nous lui avons attribué l’âge de 54 ans et 30 ans d’expérience, ce qui reflète le profil d’un éleveur possédant une expertise approfondie en gestion agricole. Son long parcours démontre sa capacité à relever les défis de production tout en cherchant des innovations répondant aux exigences environnementales et économiques.
Nous avons également identifié des objectifs concrets, tels que l’amélioration du contrôle de l’irrigation pour mieux gérer les vastes surfaces cultivées, optimiser l’utilisation des ressources en eau et maintenir un rendement optimal. Ces priorités, régulièrement mentionnées par les agriculteurs interrogés, soulignent leur besoin d’adapter constamment leurs pratiques face à des conditions climatiques imprévisibles et à une forte pression économique. En particulier, Carlos, confronté aux coûts élevés de production, cherche des solutions pour compenser ces dépenses tout en respectant les normes environnementales croissantes. Les défis liés au dérèglement climatique, aux nuisibles et aux réglementations renforcent l’importance d’inclure ces enjeux dans son profil, illustrant une réalité commune à de nombreux acteurs du secteur agricole.
Parmi les tendances positives, nous avons noté une adoption croissante des pratiques alignées sur les critères ESG, devenues essentielles dans l’agriculture moderne. Ces approches, axées sur la durabilité environnementale, la responsabilité sociale et une gestion rigoureuse, offrent aux agriculteurs des opportunités pour se différencier sur le marché tout en répondant aux attentes des consommateurs et des régulateurs. De plus, le potentiel des grandes surfaces agricoles et la fertilité des sols constituent des atouts majeurs, renforçant les perspectives de rendement élevé et d’exploitation durable. Ces éléments témoignent d’un secteur tourné vers l’innovation et la résilience.
Nous concluons que les traits de personnalité les plus adaptés à Carlos sont la résilience, la détermination et le pragmatisme, des qualités indispensables dans le secteur de l’élevage. Sa capacité à s’adapter rapidement et son engagement constant envers des solutions durables et innovantes en font un atout précieux pour relever les défis du secteur. Ces caractéristiques alignent parfaitement son profil avec les exigences du terrain et les attentes des acteurs agricoles face aux enjeux actuels.
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