I) De la salinisation à la consommation dans les foyers : déroulement de la recherche terrain et de notre pivot
- La salinisation, notre sujet de base
Notre réflexion s’est initialement portée sur la salinisation des eaux douces, un phénomène qui menace la qualité et la disponibilité de la ressource. Ce problème, directement lié aux activités humaines (pompages excessifs, urbanisation, pratiques agricoles) et accentué par le changement climatique (sécheresses, montée du niveau de la mer), représente un risque silencieux mais préoccupant pour l’approvisionnement en eau potable. Nous avons effectué une enquête terrain auprès de chercheurs, d’associations et d’entreprises. La plupart de nos contacts proviennent du réseau de l’école ou bien de connaissances. Nous avons également contacté via mails et téléphone les différents acteurs afin de convenir d’un rendez-vous, en présentiel ou en visioconférence.
Très vite, nos recherches et nos échanges avec différents acteurs nous ont amenés à élargir notre approche au-delà de la salinisation. C’est la question de la quantité et de la qualité des eaux douces dans leur ensemble (acidification, pollutions diffuses, contamination chimique ou organique) qui doivent être interrogées.
Notre problématique était : Comment limiter les effets de la salinisation des eaux douces en Bretagne ?
Nos hypothèses :
- Hypothèse 1 : Les activités humaines (pompages excessifs, urbanisation, agriculture intensive) accélèrent la salinisation des nappes côtières et la dégradation de la qualité de l’eau douce
- Hypothèse 2 : La Bretagne, du fait de sa dépendance à l’eau de surface (80 %), est plus vulnérable que d’autres régions françaises.
- Hypothèse 3 : Il n’existe pas tant de solutions techniques pour contrer la salinisation mais plutôt des solutions de monitoring afin de tracker
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Cartographie des acteurs salinisation
Image 1 : Cartographie des acteurs de la salinisation
Liste anonymisée des acteurs interviewés :
| Nom | Catégorie d’acteur | Profil |
| Mr Rivière | Chercheur – Association | Professeur (mathématiques et électronique), membre d’une association sur les rivières, chercheur au pôle Observation Signal et Environnement |
| Mr Robot | Chercheur | Professeur et chercheur en robotique marine, se concentre sur les karst |
| Mr Opotable | Entreprise | Directeur de l’innovation et de la Responsabilité Sociétale et Environnementale |
| Mme Trèsmart | Startup – Chercheur | Hydrogéologue et ingénieure mécanique |
a) Mr Rivière
Profil : professeur à l’IMT Atlantique dans le Département Mathematical and Electrical Engineering. Il fait parti de l’association La Maison de la Rivière et de la Biodiversité, permettant de découvrir « en immersion » les écosystèmes aquatiques du Finistère. Il fait également parti du pôle Observations Signal & Environnement au Lab-sticc dans la télédétection océanique (images satellitaires), le monitoring de l’environnement marin (images aériennes, données GNSS, ARGOS, AIS, etc.) et sous-marin (acoustique passive, images vidéo sous-marines).
Verbatim : “Le problème n’est pas seulement technique. Tant qu’on pompera trop, le problème sera toujours le même. Ce qu’il faut, c’est un réel changement au niveau des modèles agricoles et politiques.”
Résumé de l’échange : Mr Rivière possède une double casquette (scientifique et associative) qui lui donne une vision globale de la qualité des eaux, de la rivière jusqu’à la mer.
Il décrit les problèmes multiples qui affectent les eaux douces en Bretagne : acidification liée à l’agriculture intensive et à l’industrie chimique, pollution par les nitrates et phosphates, prolifération d’algues vertes. Les données de l’IUEM (rapport envoyé) confirment une persistance de ces polluants dans le temps. L’eau du robinet provient principalement de l’Élorn et de l’Aulne, mais environ 20 % des ressources viennent des nappes phréatiques, déjà fragilisées par les intrants agricoles.
Côté solutions, il existe déjà des solutions, cependant il pense que c’est via un changement de modèle agricole, davantage tourné vers le bio, la réduction de la taille des exploitations et une régulation de l’usage des sols que de vrais changements apparaîtront.
Mr Rivière travaille dans une association, notamment sur la prévention pour reconnecter les enfants de la ville à la nature. En effet, des espèces de poissons sont directement impactées par la qualité des eaux (ex : saumon, truite de mer, anguilles…). Et les poissons plus adaptés à des eaux chaudes vont prendre le dessus.
Concernant son travail au Lab-Sticc, il se concentre sur les environnements marins, notamment sur la diminution de la circulation dans l’océan atlantique (Gulf Stream). Il rappelle qu’avec la fonte des glaces c’est la superficie de la Bretagne qui disparaît tous les 5 ans.
Enseignements :
- Des solutions techniques existent déjà, le problème est bien plus politique. Ce sont les systèmes et modèles politiques et agricoles qu’il faut revoir afin de diminuer l’impact environnemental.
- Il y a un grand travail de prévention de la population, de la jeunesse sur les sujets de l’eau. Il y a aussi beaucoup de méconnaissances sur la salinisation des eaux mais également sur toutes les questions autour du cycle de l’eau.
b) Mr Robot
Profil : professeur et chercheur au Lab-sticc, il est spécialisé en robotique marine et karstique, il a notamment travaillé sur la mise en œuvre de systèmes de communication à l’aide de capteurs (sonars) pour un robot mobile sous-marin. Son but est d’explorer et mesurer les réseaux souterrains (karsts, grottes, nappes).
Verbatim : “Ce n’est pas qu’un problème du Sud : ça existe aussi en Bretagne. Et une fois que l’eau salée s’installe dans une nappe, elle ne repart plus.”
Résumé de l’échange : Mr Robot travaille sur des robots autonomes destinés à explorer les réseaux karstiques, des réservoirs d’eau douce souterraine. Ces zones sont souvent invisibles, inaccessibles et pourtant cruciales car elles alimentent des ressources en eau douce destinées à la population mondiale.
Il explique que ces systèmes sont vulnérables aux phénomènes de pompage excessif, notamment dans les zones côtières. Lorsqu’on extrait trop d’eau, la pression diminue, et l’eau salée s’infiltre dans les nappes (le biseau salé). Il cite le cas des sources du Lez (près de Montpellier), où la surexploitation provoque régulièrement des remontées d’eau de mer dans les forages.
Les zones karstiques sont très poreuses et laissent aussi remonter d’autres types de polluants : microplastiques, pesticides anciens, métabolites (résidus chimiques transformés par l’environnement), voire molécules médicamenteuses (paracétamol). Ces traces se retrouvent jusqu’au fond des grottes, parfois à des profondeurs censées être “protégées”.
Mr Robot insiste que la solution s’appuie sur des outils de mesure et de modélisation précis. Cela passe par le développement de capteurs CTD (température, conductivité, densité) pour repérer les intrusions salines, une mesure du pH, un prélèvement de sédiments et d’eau pour évaluer la pollution. De leur côté, ils travaillent également sur la détection d’ADN environnemental permettant de suivre l’évolution des milieux et même d’identifier les espèces présentes historiquement.
Au-delà de l’aspect scientifique, il pointe les enjeux politiques et économiques. En effet, les désalinisateurs existent, mais ils sont coûteux et énergivores. La Bretagne est, de plus, très calcaire et possède beaucoup de granite. Elle n’a donc pas la capacité de stockage suffisante pour multiplier les pompages. Mr Robot insiste donc pour une meilleure planification hydrologique afin d’organiser les captages de manière durable. Les robots et capteurs ne sont que des outils : le cœur du problème reste la gestion collective et la sobriété hydrique.
Enseignements :
- Nous ne connaissions absolument pas l’existence des karst, qui est pourtant une source d’eau douce souterraine non-négligeable. Cependant nous confirmons l’hypothèse 3 concernant les solutions de monitoring pour l’analyse des données.
- Des solutions techniques existent déjà, notamment des désalinisateurs très coûteux et énergivores. Cela pourrait être intéressant, si ce n’est compliqué, de les rendre low-tech.
- L’accent est porté, encore une fois, sur le changement de modèle politique et économique afin de réellement faire bouger les choses, plutôt que des solutions techniques qui sont déjà sur le marché.
c) Mr Opotable
Profil : directeur de l’innovation et de la Responsabilité Sociétale et Environnementale dans l’entreprise Eau du Ponant. Il s’occupe du “petit cycle de l’eau”, c’est à dire : la gestion publique de l’eau potable, la collecte et le transfert des eaux usées et enfin la gestion des eaux pluviales et incendie.
Verbatim : “Beaucoup d’industriels ne sont pas conscients que les stations d’épuration traitent très bien les eaux usées domestiques mais ne sont pas conçues pour éliminer les particules industrielles.”
Résumé de l’échange : Eau du Ponant assure le traitement et la distribution de l’eau potable, la collecte des eaux usées, leur épuration et leur retour dans le grand cycle de l’eau. L’entreprise est engagée sur les sujets d’innovation, de durabilité et d’expérimentation, notamment en matière de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) et de solutions écologiques (myco-restauration, capteurs de suivi, etc.).
L’échange avec Mr Opotable a permis de dresser un panorama sur 2 enjeux : la quantité et la qualité.
- Enjeux de quantité
Le Finistère fait face à des épisodes récurrents de sécheresse. La région, principalement granitique, dispose de très peu de nappes phréatiques, ce qui rend la ressource vulnérable : l’ensemble des acteurs (agriculteurs, industriels, collectivités) puisent dans les mêmes réserves. Il y a une baisse constante des volumes disponibles et cela soulève la question cruciale du partage et de l’économie de la ressource.
Mr Opotable insiste sur la nécessité de mieux mesurer la consommation, notamment dans le secteur agricole où les forages ne sont pas systématiquement équipés de compteurs. Le manque de données fiables empêche une gouvernance efficace de la ressource et complique la modélisation hydrologique du territoire.
- Enjeux de qualité
Des progrès notables ont été réalisés grâce au travail conjoint avec le monde agricole : certaines rivières comme l’Orne affichent aujourd’hui une concentration en nitrates de 23 mg/L, contre 50 mg/L auparavant. Cependant, les pesticides, métabolites et micropolluants issus des activités agricoles et industrielles demeurent présents dans l’eau, avec des effets à long terme encore mal connus.
Les stations d’épuration actuelles traitent principalement la pollution organique par voie biologique, sans éliminer les micropolluants (résidus médicamenteux, hormones, polluants éternels tels que les PFAS). D’où la volonté d’Eau du Ponant de traiter les pollutions à la source, en identifiant et responsabilisant les producteurs de rejets.
Enseignements :
- La gestion de l’eau est avant tout une question de gouvernance, principalement dans le monde agricole, il y a un réel sujet qui empêche une vision correcte de la ressource.
- Les nappes karstiques sont des milieux très vulnérables, elles sont polluées en profondeur. Les impacts sont lents, invisibles et quasi irréversibles.
d) Mme Trèsmart
Profil : hydrogéologue, ingénieure mécanique de formation et entrepreneuse. Elle possède une startup avec un concept de bateau qui récolte la houle des vagues pour créer de l’énergie renouvelable et ainsi alimenter les centrales pas loin du bord de la mer. Elle a étudié la qualité et la variabilité des eaux selon son origine (souterraine, de surface, de pluie…)
Verbatim : “On parle de techniques de désalinisation, mais l’eau douce, ce n’est pas juste de l’eau sans sel. C’est un équilibre chimique fragile.”
Résumé de l’échange : Mme Trèsmart aborde cet entretien sous un angle plus écologique et social que purement technique. Ce fut l’entretien de transition entre notre premier sujet et notre sujet actuel.
L’eau potable n’est pour rappel pas simplement de l’eau douce, elle contient des minéraux et doit être équilibrée chimiquement. “Dessaler” ne suffit donc pas : il faut reminéraliser et stabiliser l’eau pour la rendre buvable et compatible avec les réseaux.
Elle souligne les différences régionales : certaines zones disposent de nappes souterraines importantes (notamment calcaires), d’autres, comme la Bretagne, reposent surtout sur des eaux de surface et de pluie, donc plus vulnérables aux pollutions agricoles (nitrates, phosphates, pesticides).
Elle insiste sur la politisation de l’eau : la gestion des zones humides, les bassines de stockage, l’irrigation agricole ou encore les conflits d’usage entre agriculteurs, collectivités et citoyens. Selon elle, les solutions techniques existent (filtration, mycorestauration, réutilisation des eaux usées, désalinisation solaire) mais elles ne suffisent pas : le vrai changement doit venir d’une meilleure gouvernance, d’une culture du partage et de la sobriété.
Finalement, elle évoque la perception citoyenne. En effet, la méfiance envers l’eau du robinet peut être forte, pourtant, elle rappelle que l’eau du robinet est beaucoup plus contrôlée que celle en bouteille. L’éducation à ces enjeux est donc essentielle pour éviter une perte de confiance dans le service public.
Enseignements :
- Le traitement chimique pour obtenir une eau potable est extrêmement compliqué à atteindre, ce n’est pas qu’une question de sel.
- Il y a un problème de connaissance et de confiance, en effet le rapport à l’eau (eau en bouteille vs du robinet) peut traduire un besoin de changer les habitudes et les consciences.
- Il y a des solutions techniques (désalinisation, filtration, mycorestauration) mais le frein est plutôt lié à la volonté collective et l’Etat. C’est un problème de société, pas seulement environnemental.
Au fil de nos recherches et de nos enquêtes terrain, il est devenu évident que le verrou principal n’est pas uniquement la salinisation ou les intrusions d’eau de mer, mais la manière dont les usagers consomment l’eau. En effet, nous avons relevé un consensus entre les interview : une solution purement technique, n’est pas viable mais elle réside dans un changement des modèles économiques, agricoles et des habitudes de consommation. Nous nous sommes d’abord interrogés sur la pertinence de cibler les agriculteurs ou les usagers. Pour les agriculteurs, des solutions techniques existent déjà, notamment grâce à des capteurs afin d’optimiser la qualité de l’eau ainsi que sa consommation. Cependant, c’est surtout le modèle agricole lui-même qui doit évoluer, ce qui rend le champ d’action limité dans ce secteur car très politisé. C’est pourquoi nous avons choisi de réorienter notre réflexion vers les usagers. La gestion individuelle de la consommation domestique d’eau représente un réel problème, à la fois économique et énergétique. En d’autres termes, sensibiliser à la quantité et au bon usage de l’eau domestique s’avère être un levier fondamental pour atténuer la pression sur les ressources et changer le récit du “manque d’eau”.
2) Pivot du projet, en route vers la consommation de l’eau potable chez les usagers
Notre prise de recul nous a permis de pivoter vers un problème plus connu mais pourtant toujours aussi présent : la consommation d’eau dans les foyers.
Notre problématique : Comment réduire la consommation excessive d’eau dans les foyers ?
Nos hypothèses qui ont été le fil conducteur de nos interview :
- Hypothèse 1 : Les foyers n’ont pas conscience (ou une méconnaissance) de leur consommation détaillée d’eau utilisée lors de leurs gestes quotidiens
- Hypothèse 2 : Les utilisateurs seraient plus motivés à réduire leur consommation s’ils pouvaient visualiser en temps réel l’impact financier de leur usage
- Hypothèse 3 : Les propriétaires de plusieurs logements (bailleurs, résidences, colocations…) souhaitent suivre et comparer les consommations d’eau afin de détecter un quelconque problème ou surconsommation.
- Hypothèse 4 : L’adoption d’un capteur dépend de sa facilité d’installation et d’usage.
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Cartographie des acteurs eau potable
Image 2 : Cartographie des acteurs concernant l’eau potable
Liste anonymisée des acteurs interviewés :
| Nom | Catégorie d’acteur | Profil |
| Mr et Mme Ecolo | Particuliers – Propriétaires | Couple avec 2 enfants, sont sensibles à l’environnement |
| Mr Fuite | Acteurs publics | Technicien de résidences étudiantes |
| Mr et Mme Pas-écolo | Particuliers | Couple avec 3 enfants, ne sont pas forcément sensibles à l’environnement |
a) Mr et Mme Ecolo
Profil : couple propriétaire, ont deux adolescents. Ils sont sensibles à l’environnement, ils ont une vision long terme et une appétence pour la technologie. Ils sont équipés de panneaux solaires et d’un système ENGIE de suivi énergétique.
Verbatim : “ On a déjà un système de suivi électrique via ENGIE. Si on avait la même chose pour l’eau, ce serait top.”
Résumé de l’échange : Le couple a compris rapidement notre projet et perçoit notre solution comme une extension logique de leur démarche actuelle. En effet, ils voient cela comme un outil concret pour visualiser la consommation d’eau, comprendre les usages et ajuster les comportements (surtout de leurs enfants). Pour eux, l’eau est encore un usage “invisible” car le prix n’est pas élevé pour l’instant, mais d’ici 2030, ils savent que cela va augmenter. Ils font le parallèle avec leur application de suivi électrique, qui les aide à optimiser les moments d’usage des appareils électriques, par exemple, lancer les appareils gourmands (four, lave-linge) lorsque la production solaire est forte. Ils estiment que notre dispositif pourrait avoir le même effet vertueux sur l’eau, en permettant de repérer les usages les plus coûteux (douche, arrosage, lave-vaisselle…). Comme pour l’électricité, il y a des données personnelles à intégrer mais ils ne trouvent pas cela dérangeant, c’est même normal car une consommation pour 4 personnes est différente pour 2, également l’âge peut faire varier la consommation, ainsi que le mode de vie (sportif, retraités…)
Ils soulignent que la solution s’adresse avant tout à des personnes conscientes des enjeux environnementaux ou cherchant un retour sur investissement, plutôt qu’au grand public. Ce sont aussi des personnes qui pensent résultats longs termes et non pas dans les quelques semaines. Côté prix, ils pensent que payer 70 à 80 euros pour 3 à 4 capteurs est tout à fait acceptable (surtout pour la cuisine). Cependant, l’idée de l’abonnement n’est pas forcément optimale selon eux, sinon opter pour un abonnement peu cher.
Enseignements :
- Les foyers déjà sensibilisés ont conscience du problème. Ils cherchent des outils concrets et mesurables pour agir sur leur consommation. L’hypothèse 1 sur la conscience de la consommation est partiellement confirmée, nous nous adressions à un public très spécifique.
- L’hypothèse 2 se confirme : le levier économique (ROI, facture) complète le levier écologique.
- Il y a un lien entre écologie, technologie et pédagogie qui peut être fort suivant les cibles, ici le couple était curieux et engagé, prêt à investir afin de concilier économie, écologie et confort de vie.
- L’importance du feedback visuel clair via une application et de la mesure en temps réel est confirmée, il y a une notion de challenge, très appréciée.
b) Mr Fuite
Profil : Technicien chargé de la maintenance et du suivi des consommations d’eau dans les résidences étudiantes. Il gère les relevés de consommation d’eau, la maintenance préventive et la détection des incidents (fuites, anomalies). Il travaille en lien avec l’équipe technique de l’établissement et mais ne connaît pas forcément les contraintes budgétaires et techniques liées à la gestion des bâtiments collectifs.
Verbatim : “On fait les relevés d’eau tous les mois et on compare avec l’année dernière. Ça marche tant qu’il n’y a pas de problème. Cependant, on a eu une fuite récemment dans un bâtiment, et on ne s’en est rendu compte que plusieurs semaines après, quand la facture est arrivée…”
Résumé de l’échange : Le technicien indique que les relevés d’eau sont effectués chaque mois et comparés avec les années précédentes. Ce suivi “papier” fonctionne globalement, mais peut laisser passer des anomalies entre deux relevés. Par exemple, une fuite importante est survenue dans un des bâtiments et a été détectée trop tard, générant un surcoût notable, mais aussi une perte de temps non négligeable. Il évoque la volonté de l’équipe technique de mettre en place un système d’alarme automatique capable d’envoyer une notification en cas de pic anormal de consommation. Il souligne que l’intégration d’une telle fonctionnalité serait un atout fort pour les gestionnaires de bâtiments, en complément d’un suivi des usages pour sensibiliser les occupants.
Toutefois, il insiste sur la contrainte budgétaire : le coût d’équipement et d’installation doit être raisonnable pour être envisagé à l’échelle de plusieurs bâtiments. Il n’est cependant pas au courant des budgets disponibles et doivent sûrement rester à définir.
Enseignements
- L’hypothèse 3 est confirmée, en effet, le besoin de détection rapide des anomalies (fuites, surconsommation) via une alerte, alarme ou un visuel est fort pour les gestionnaires de bâtiments. → La dimension alerte / notification automatique est une évolution stratégique à intégrer à notre solution.
- L’hypothèse 2 est indirectement confirmée : il y a un intérêt économique fort et opérationnel (plutôt qu’écologique dans cette situation)
- L’hypothèse 4 est confirmée : il y a besoin d’un produit simple à installer et d’utilisation.
- Le capteur pourrait ainsi répondre à une double fonction : sensibilisation + sécurisation du réseau.
- Cela ouvre une piste B2B complémentaire : équiper les résidences, collectivités ou bailleurs.
c) Mr et Mme Pas-écolo
Profil : couple citadin avec 3 enfants, sans démarche écologique particulière, n’ayant pas de dispositif de suivi énergétique. Leur rapport à l’eau est utilitaire : ils utilisent sans compter, sans percevoir de problème particulier.
Verbatim : “On ne sait pas combien on consomme, mais la facture ne change pas trop, donc on ne se pose pas la question.”
Résumé de l’échange : l’entretien a rapidement montré une absence de conscience du volume d’eau utilisé dans leurs gestes quotidiens. Ils reconnaissent ne pas vraiment consulter leur facture d’eau en détail, tant que le montant reste stable. Leur discours montre que l’eau n’est pas perçue comme une ressource rare ni comme une charge financière trop importante. Ils admettent toutefois qu’une fuite importante serait problématique, ce qui met en lumière un intérêt ponctuel et réactif, plutôt qu’une démarche proactive. Le couple indique aussi que pour qu’un tel produit les attire, il doit être très simple d’utilisation et d’installation.
Lorsqu’on évoque l’idée d’une application, ils répondent que cela pourrait être une bonne idée à condition que ce soit ludique et avec un réel bénéfice immédiat (réduction visible de la facture).
Leur réaction permet de mieux comprendre le déficit d’intérêt général du grand public, mais aussi les leviers à activer : pédagogie, visualisation concrète, notifications simples et valorisation des économies réalisées.
Enseignements :
- Hypothèse 1 confirmée : le manque de conscience du problème est un frein majeur à l’adoption. La plupart des foyers ne connaissent pas le volume d’eau consommé.
- Hypothèse 2 confirmée : le levier écologique seul n’est pas suffisant : il faut un bénéfice direct, à court terme et visible.
- L’hypothèse 4 est aussi confirmée : la simplicité d’utilisation est quasi-obligatoire
- Le côté ludique et pédagogique peuvent aider à rendre le sujet plus concret et attractif.
- Cette catégorie d’usagers incite à envisager un positionnement progressif : d’abord les foyers engagés, puis le grand public à travers la sensibilisation et les incitations financières.
II) Personas
Persona 1 :
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Image 3 : Persona 1, Cécile Encieux
Pourquoi ce choix ? Nous avons choisi une cible déjà consciente d’un point de vue écologique et économique. De plus, il y avait une forte appétence pour les gadgets techniques, ils adoptent les produits tech sans réticences. C’est également une famille avec des enfants, notamment des adolescents, qui peuvent avoir une consommation d’eau élevée.
Persona 2 :
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Image 4 : Persona 2 : Jack Adi
Pourquoi ce choix ? Nous avons voulu creuser une cible qui voyait le côté économique plutôt qu’écologique. Un propriétaire multi-logement est une cible idéale, directement inspiré de nos interview. Ce profil est, selon nous, touché, notamment par l’aspect économique. En effet : les bailleurs sont motivés par la réduction des coûts de gestion et la prévention des sinistres (fuites non détectées provoquant de lourdes factures).
Persona 3 :
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Image 5 : Persona 3 : Romain Tenance
Pourquoi ce choix ? Nous avons voulu creuser une cible qui voyait le côté pratique au travail et économique. C’est aussi une cible qui permettrait de savoir si c’est possible d’élargir notre marché (B2B). Nous voulions une cible plus axée professionnelle.







