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Dans le cadre de notre projet, nous avons décidé de nous concentrer sur la problématique de surconsommation d’énergie en entreprise. Nous présentons dans ce document le déroulement de notre étude de terrain ainsi que les informations recueillies lors de chaque entretien.
Suite à notre état de l’art, nous avons pu formuler différentes hypothèses quant au projet et nous avons donc ciblé plusieurs profils intéressants à rencontrer pour confirmer nos hypothèses. Nous avons tout d’abord rencontré un élève ayant réalisé un stage visant à réduire la consommation d’énergie en entreprise. Nous avons également rencontré deux patrons : le premier était PDG d’une start-up. Le second était un notaire co-président de Planet’RSE, il était donc parfaitement concerné par notre problématique. Finalement, nous avons rencontré M. Jean, un employé chez Orange.
Partie 1 : Synthèse de l’enquête terrain
- Entretien avec M. élève : un stagiaire en RSE
La première Rencontre était avec M. Élève, élève à IMT Atlantique, qui avait effectué un stage de première année en RSE et dont le but était de trouver une solution à la surconsommation d’énergie au niveau des postes de travail. Cette rencontre nous a permis de cibler le problème.
En effet, lors de cette discussion, nous nous sommes rendus compte que la surconsommation d’énergie des ménages n’est jamais fixe : ce problème existe chez certains ménages mais pas chez tous. A l’inverse, M. Élève nous a expliqué que la surconsommation d’énergie au sein des entreprises, notamment la surconsommation des appareils en veille, était un problème qui existait dans une entreprise dès lors que chaque salarié avait son poste de travail.
Lors de son stage, il a pu noter que les salariés n’avaient plus le réflexe d’éteindre leurs ordinateurs et encore plus leurs écrans lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés. De plus, M. Élève nous a expliqué que, dans une entreprise, les frais d’énergie sont à la charge de l’entreprise.
Par conséquent, nous avons choisi de cibler le problème de la surconsommation d’énergie sur celle des entreprises, et spécialement sur la consommation d’énergie des postes de travail lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés.
Nous avons également pu échanger sur les solutions possibles pour résoudre le problème posé. M. Élève, lors de son stage, avait imaginé une solution avec des multiprises maître-esclave : lorsque l’alimentation est coupée sur une prise dite « maître », cela coupe l’alimentation sur toutes les autres prises. En termes de coûts, M. Élève nous a expliqué que cela forçait à avoir une multiprise par poste, ce qui n’était pas forcément le cas pour tous. Cela présente donc une potentielle contrainte à prendre en compte.
- Entretien avec M. Jean : un employé dans une grande entreprise
M.Jean est employé chez Orange.
Dans son entreprise, selon M.Jean, chaque salarié possède à son poste de travail au minimum un PC, deux écrans et une lampe. Il y a également une imprimante par dizaine de postes de travail.
De manière générale, il a confirmé que les systèmes mécaniques sont utiles pour éteindre des appareils comme des écrans mais le fait de couper l’alimentation peut endommager à terme les tours des PC ou les imprimantes.
Nous avons, une fois de plus, eu la chance d’échanger avec l’interviewé sur les solutions qui peuvent être envisagées pour notre problème. M. Jean nous a mentionné un système de prises intelligentes qui sont alimentées à des heures prévues. Même si elles peuvent également être alimentées manuellement, le fait d’instaurer des horaires fixes n’est pas pratique car certains salariés peuvent vouloir revenir à des horaires tardifs…
Il nous a également expliqué que les multiprises ou prises peuvent être reliées par des bridges (ou ponts) via Ethernet en utilisant des scripts Python. Chaque prise a son propre Id. Ce système marche par détection de voltage et peut par exemple attendre que l’écran se mette en veille pour couper complètement l’alimentation.
- Entretien avec M. Notaire : un patron d’entreprise de taille moyenne
Nous avons interrogé un notaire associé de l’étude Strateia, co-président de Planet’RSE. Ce notaire était le patron d’une société d’une cinquantaine de personnes.
Planet’ RSE est une association dont le but est de promouvoir la responsabilité sociétale des entreprises en élaborant des critères de notation en matière de RSE. C’est pourquoi nous attendions de cette rencontre qu’elle nous éclaire sur l’engagement sociétal des entreprises, quelles entreprises étaient concernées par cet engagement et de quelle manière les entreprises étaient accompagnées. Nous voulions bien sûr savoir également si la problématique de surconsommation d’énergie était une problématique rencontrées par ces entreprises.
De plus, Planet’RSE analyse les engagements de nombreuses entreprises, par conséquent, nous voulons en apprendre plus sur les différentes choses mises en place par celles-ci afin de réduire la consommation d’énergie
Ce notaire rencontrait également une problématique de quantités de données de plus en plus importantes à gérer avec la numérisation des actes notariés.
Dans un premier temps, nous avons interrogé M. Notaire sur les raisons de son implication chez Planet’RSE. Il a expliqué que, comme la plupart des entreprises au sein de cette association, le but était de s’interroger, de se sensibiliser à la problématique de la responsabilité sociétale et de progresser. L’objectif était d’obtenir des résultats en essayant d’éduquer, d’impliquer l’ensemble des collaborateurs concernés et d’y trouver un intérêt pour l’entreprise comme pour l’environnement.
Une information très intéressante est que, selon M. Notaire, le plus important est que l’entreprise soit en bonne santé économique, car l’intégration d’argent est alors possible dans des projets dédiés à l’environnement. Peu d’entreprises seraient prêtes à investir du temps et de l’argent s’ils pensent que cela peut les mettre en péril, même pour une cause environnementale. La taille de l’entreprise en revanche ne semble pas avoir un réel impact sur la transition écologique qui s’effectue en son sein selon notre interviewé.
M.Notaire nous a également confirmé que la problématique de surconsommation d’énergie concernait beaucoup d’entreprises. Il a expliqué que chez Planet’RSE, il n’y avait pas de petite économie, mais qu’il était important que la solution a un problème environnemental n’entraîne pas de trop grosse perte financière pour l’entreprise concernée. La question de coûts de l’objet connecté créé est donc une problématique importante à prendre en compte. Il est aussi intéressant de noter que l’une des premières questions posées lors de l’évocation de notre sujet était le potentiel danger que l’extinction d’un poste de travail pouvait représenter pour les serveurs. C’est donc un point important à prendre en compte lors de la réalisation de notre objet connecté.
Nous avons également questionné l’interviewé sur l’organisation des postes de travail au sein de son entreprise. Il nous a expliqué qu’ en moyenne, il y avait 2 écrans, une centrale et parfois une imprimante par poste, ce qui revenait à environ 200 objets électroniques dans son entreprise. De plus, des postes fixes et des postes de co-working étaient présents dans l’entreprise.
Finalement, nous avons évoqué le télétravail au sein de l’entreprise. Les employés ont 2 jours de télétravail par semaine. De plus, le télétravail a un gros impact sur la consommation d’énergie car lorsque les employés travaillaient en télétravail, le système de sécurité de l’entreprise imposait qu’un écran reste allumé au sein de l’entreprise. Ceci multiplie donc le nombre d’appareils électroniques allumés. C’est une hypothèse que nous n’avions pas considéré.
Pour conclure sur cet entretien, M. Notaire était assez convaincu par notre objet connecté et nous a dit qu’il était possible de revenir vers lui une fois l’objet finalisé. Il semble donc que nos hypothèses soient correctes dans l’ensemble et que notre cible soit cohérente.
- Entretien avec Mme. Claire : une patronne d’une petite entreprise
Nous avons rencontré la patronne d’une start-up d’une dizaine d’employés. Nous avons pu l’interroger sur les économies d’énergie dans les locaux de son entreprise.
Tout d’abord l’entreprise qu’elle dirige est une entreprise spécialisée dans le numérique, elle permet de centraliser les actions lors de la construction des bâtiments. Le but est de minimiser les ressources mis en œuvre pour la communication entre tous les acteurs, ceci permettant de gagner du temps et de l’énergie. De leur point de vue, la RSE fait partie de leur projet et c’est donc un facteur qui leur tient à cœur.
Sachant qu’elle dirige une start-up, elle nous explique qu’elle ne peut pas vraiment parler de transition écologique au sein de l’entreprise et elle affirme que la taille de l’entreprise joue dans l’impact de la transition écologique. La transition écologique dans une firme multinationale et dans une start up est différente et les résultats aussi.
Elle considère que ce sont les serveurs qui représentent la plus grande source de consommation d’énergie mais elle explique que cette source ne peut pas être classée comme une source d’énergie inutilement utilisée. De par la petite taille de son entreprise, elle explique que les gestes tels que éteindre son ordinateur en partant, éteindre les écrans, le chauffage, la lumière sont des gestes faciles à appliquer et que par conscience écologique ils étaient déjà mis en place dans l’entreprise.
Dans l’entreprise, chaque collaborateur a son poste de travail avec une tour et deux écrans. Certains développeurs ont également leur ordinateur portable. Ces postes sont alimentés par une multiprise unique qui alimente aussi éventuellement un téléphone ou le pc portable. La consommation des équipements est de la responsabilité de tous les collaborateurs. Sachant qu’il n’y a pas de télétravail au sein de l’entreprise, les questions sur la surconsommation qu’implique le télétravail n’ont pas pu être réellement traité mais elle explique qu’elle imagine que l’impact énergétique grandit avec le télétravail car plus de données doivent être échangé.
Si jamais elle pouvait trouver une solution à notre problème, elle imaginerait un bouton permettant de fermer toutes les prises simultanément. Elle a donc été naturellement enthousiaste lorsqu’on lui a décrit ce que l’on imaginait pour notre solution. Cependant, elle précise qu’au niveau de sa start-up cette solution représente plus un gain de temps à l’arrivée et au départ de l’employé. En effet, au vue des mesures déjà en place au sein de l’entreprise, elle ne voit pas de réel ajout de la part de notre solution d’un point de vue écologique.
Lorsqu’on analyse cette interview par rapport aux autres, on remarque une divergence d’opinion sur la transition écologique par rapport à la taille de l’entreprise. En effet M.Notaire considère que la taille de l’entreprise ne joue pas sur la transition écologique tandis que Mme.Claire considère que les multinationales ont une plus grande responsabilité en terme écologique car leur impact, qu’il soit positif ou négatif, est toujours plus grand que celui au sein d’une start-up par exemple. Notre solution fonctionne cependant dans les deux cas. En effet, dans le cas d’une start-up, notre impact serait faible mais elle permettrait d’accompagner et de faciliter la transition écologique lorsque l’entreprise grandit. Ensuite, notre solution permet de faire changer efficacement les habitudes des employés d’une grande entreprise.
Partie 2 : Personas
- Patron d’une entreprise
Le premier profil d’utilisateur de notre système est Jean-Pierre, le patron d’une entreprise. Nous avons également décidé de nous concentrer sur un patron ayant une conscience écologique éveillée, rendant la problématique de l’économie d’énergie plus importante pour son entreprise.
Selon lui, la taille de l’entreprise ne joue en rien sur la présence d’une conscience écologique dans les entreprises mais il est conscient que l’ampleur des impacts diffère avec la taille de l’entreprise. La taille de son entreprise a été choisie au hasard sans être dans les extrêmes car on considère que toute les entreprise pourrait utiliser notre solution.
De plus, il est assez évident que si Jean-Pierre agit par conscience écologique, il est au courant que la transition énergétique reste bénéfique à la vision que son entreprise renvoie, d’où son côté stratège.
Nous trouvons également intéressant et assez vraisemblable que ce patron ai suivi des études d’ingénieurs, le rendant plus apte à comprendre la solution qui peut être trouvée pour régler son problème et à s’y intéresser.
- Ingénieur logiciel d’une entreprise
Le deuxième profil d’utilisateur de notre système est Pierre. Il est développeur logiciel au sein d’une entreprise. Nous avons estimé qu’un tel profil était intéressant car Pierre passe par conséquent la plus grande partie de son temps sur un ordinateur et est donc directement concerné par le problème de la surconsommation d’énergie des outils numériques. Nous avons légèrement caricaturé le personnage, en le décrivant comme un loup solitaire.
Pierre est depuis 3 ans dans l’entreprise. Cela signifie qu’il est déjà bien installé et qu’ au vue de son jeune âge, c’est sûrement la première fois qu’il est aussi longtemps au sein de la même entreprise. Ceci permet de justifier le caractère peu flexible du jeune développeur logiciel : il a pris ses marques dans la boite et refuse que celles-ci soient bousculées.
Il aimerait en revanche gagner en efficacité. Le fait que Pierre présente ces deux traits de caractère (peu flexible et en recherche d’efficacité) permet d’imposer les contraintes suivantes au système proposé : le système ne doit pas compromettre l’efficacité des employés et ne doit pas (ou quasiment pas) déranger leurs habitudes.
De plus, le télétravail qui doit pouvoir continuer pour Pierre est une contrainte supplémentaire : le système conçu ne doit pas imposer nécessairement du présentiel. C’est, comme nous l’avons vu précédemment dans l’étude de terrain, une contrainte importante à prendre en compte : le système devra être adapté au télétravail qui peut entraîner une augmentation de la surconsommation d’énergie.
A cela, nous avons ajouté la conscience écologique de Pierre peu développée, qui rajoute une difficulté à l’instauration d’une solution dans son entreprise.
Finalement, le profil du développeur logiciel peut être vu comme le “pire cas possible rencontré”, permettant de soulever toutes les contraintes potentiellement rencontrées lors de l’élaboration de notre produit.
CONCLUSION
Finalement, l’étude de terrain a permis de confirmer de nombreuses hypothèses formulées précédemment. Tout d’abord, la problématique de surconsommation d’énergie en entreprise est une problématique avérée, et intéresse particulièrement les entreprises en pleine transition énergétique. De plus, des solutions ont déjà commencé à être imaginées pour pallier au problème.
Nous avons également écarté certaines hypothèses : nous pensions que nous concentrer sur une entreprise centrée numérique était un critère pour la cible de notre projet. Nous avons en fait réalisé que le problème de la surconsommation d’énergie se posait dans toutes les entreprises en transition énergétique et utilisant des outils numériques.
Nous avons également pu obtenir, par ces entretiens, quelques directions possibles de solutions.