DeepBlue Tracker – Synthèse de l’enquête terrain et personas

Envoyé par le 28 Oct 2023

This entry is part 2 of 3 in the series DeepBlue

Synthèse de l’enquête terrain et personas – DeepBlue Tracker

par     Antoine DAGORN        Salomón OJEDA      Clément LERICHE     Théo BARTHÉLEMY     Daniel TAPIA

V2 – 12  novembre  2023

Mise en contexte du projet

Les activités nautiques solitaires sans flotteur, comme la plongée en apnée, la chasse sous-marine et la natation en eau libre en mer, offrent une expérience immersive exceptionnelle, mais présentent des défis importants en termes de sécurité. Des situations d’urgence, telles que la perte d’orientation, les changements météorologiques, les accidents ou les problèmes de santé, peuvent survenir à tout moment. Le défi consiste à assurer la sécurité de ces pratiquants en mer tout en préservant leur autonomie et leur immersion dans l’expérience. Notre problématique est de trouver un moyen d’assurer une localisation en temps réel du sportif et de lui permettre de signaler un problème à une personne de confiance, qu’il s’agisse d’un membre de sa famille, d’un ami ou d’un membre de son club sportif, par exemple.

 

Introduction

Après avoir fait un état de l’art de notre sujet, nous avons plongé dans le monde concret du terrain. Guidés par la sagacité de Peter Drucker, qui souligne que « il n’y a rien d’aussi inutile que de faire efficacement ce qui ne devrait pas être fait du tout », notre équipe s’est impliquée dans une enquête sur le terrain visant à cerner les besoins réels des parties prenantes de notre problématique. La première partie de ce rapport synthétise notre exploration en mettant en lumière nos hypothèses initiales sur la sécurité en mer et les besoins potentiels des adeptes d’activités sportives concernées. Elle identifie également l’ensemble des parties prenantes par le biais d’une cartographie des acteurs, et résume l’enquête terrain que nous avons mené. Dans la seconde partie, nous avons élaboré et détaillé des personas en utilisant les informations recueillies au cours de notre enquête.

 

PARTIE 1 : ENQUÊTE TERRAIN

Pour entamer cette première partie, nous avons préparé notre enquête sur le terrain en identifiant plusieurs hypothèses que nous avons cherché à valider ou infirmer.

Hypothèses

Hypothèse 1 : Les courants marins sont une cause majeure d’incidents dans la pratique de la chasse sous-marine et de l’apnée.

Cette hypothèse repose sur l’idée que les courants marins sont un facteur prépondérant dans la survenue d’incidents lors de la pratique de la chasse sous-marine et de l’apnée. Les courants marins peuvent avoir un impact significatif sur la sécurité des plongeurs pour plusieurs raisons. Tout d’abord, un déplacement involontaire et parfois difficile à identifier peut-être causé par des courants marins. Ceux-ci peuvent déplacer les plongeurs loin de leur point de départ prévu, les désorientant et les éloignant de leur zone de sécurité. Cela peut entraîner une situation potentiellement dangereuse si le plongeur n’a pas anticipé ces mouvements. Ils sont en effet responsables d’une fatigue accrue : nager contre des courants forts peut exiger des efforts physiques considérables, ce qui peut fatiguer rapidement un plongeur. Par ailleurs, ils peuvent nécessiter au chasseur ou à l’apnéiste de rester en mer plus longtemps qu’anticipé, le fatiguant là aussi. La fatigue peut alors entraîner une diminution de la vigilance et de la capacité à réagir en cas de problème, voire un essoufflement ou une noyade.

 

Hypothèse 2 : La difficulté et la lenteur à localiser un nageur en difficulté augmentent la gravité des incidents.

Cette hypothèse suggère que le temps nécessaire pour localiser/repérer un plongeur en difficulté à un impact significatif sur la gravité des incidents lors de la pratique de la chasse sous-marine et de l’apnée. Plusieurs éléments entrent en jeu pour expliquer cette hypothèse. Tout d’abord, la détérioration rapide de l’état de santé dans un milieu hostile peut être évoquée. En effet, lorsqu’un plongeur rencontre des problèmes sous l’eau et n’est pas rapidement identifié, sa condition physique peut se détériorer bien plus rapidement que sur la terre ferme. En cause, le froid, la houle, le stress…, peuvent créer des situations très dangereuses rapidement. Cela peut inclure des problèmes de respiration, des évanouissements, ou des situations de panique, ce qui peut aggraver la situation. Ainsi, si un plongeur en difficulté n’est pas repéré rapidement, il peut courir un risque plus élevé de noyade qui peut être dû à la perte de conscience, à l’épuisement ou à la perte de flottabilité.

 

Hypothèse 3 : Le manque de communication et de suivi des pratiquants provoque une latence dans l’intervention des secours.

Cette hypothèse suggère que les problèmes de communication entre les pratiquants et les services de secours peuvent entraîner un retard dans l’arrivée de l’aide en cas d’incident lors de la pratique de la chasse sous-marine et de l’apnée. Plusieurs éléments sont à considérer pour comprendre cette hypothèse. La communication étant limitée sous l’eau, les plongeurs sous-marins et les apnéistes sont souvent confrontés à des limitations en raison de l’absence de dispositifs de communication étanches et efficaces. Cela peut compliquer la transmission d’informations cruciales aux équipes de secours en cas d’incident. En raison de ces limitations, les plongeurs en difficulté ne peuvent pas appeler à l’aide ou peuvent ne pas être en mesure de le faire rapidement. Cela peut entraîner un retard dans l’intervention des secours. Par ailleurs, comme évoqué dans l’hypothèse précédente, les services de secours peuvent rencontrer des difficultés pour localiser les plongeurs en détresse en temps opportun en raison du manque de coordonnées précises ou de la difficulté à comprendre la gravité de la situation liée à cette absence de communication.

 

Hypothèse 4 : Les proches des chasseurs sous-marins et des apnéistes partant en solitaire prennent conscience trop tard des incidents.

Cette hypothèse repose sur l’idée que les personnes proches des chasseurs sous-marins et des apnéistes qui partent en solitaire ne sont pas suffisamment informées pour reconnaître rapidement un incident en cours. Non seulement il pourrait manquer d’une compréhension des dangers. Les proches des plongeurs en solitaire peuvent ne pas être pleinement conscients des risques potentiels associés à ces activités, notamment des situations d’urgence sous l’eau.

De plus, l’absence de signaux d’alerte dans le cas où les proches des ne sont pas suffisamment informés peuvent créer des difficultés pour ceux-ci à reconnaître les signaux d’alarme potentiels qu’un chasseur sous-marin pourrait, par exemple, essayer de communiquer visuellement depuis l’eau vers la plage et ses proches.

Par ailleurs, dans le cadre d’une pratique en solitaire, les proches seraient susceptibles d’appeler les secours qu’après s’être rendu compte que le chasseur ou l’apnéiste n’est pas revenu de sa séance. Il est alors probablement trop tard pour une intervention efficace des secours, car l’incident est possiblement survenu plusieurs heures auparavant, le pratiquant est alors en situation critique et le retrouver est problématique, car le périmètre de recherche s’est considérablement élargi.

 

Hypothèse 5 : Les proches des sportifs en mer ont probablement besoin d’un suivi en temps réel pour assurer leur tranquillité d’esprit et renforcer la sécurité perçue.

Cette hypothèse découle de la nature souvent isolée et potentiellement risquée des activités nautiques en solitaire. Les proches des sportifs peuvent ressentir une inquiétude naturelle liée à l’éloignement en mer, amplifiée par l’absence de visibilité directe sur l’évolution de la situation. Ainsi, un suivi en temps réel pourrait répondre à leur besoin de rester informés et assurerait un sentiment de sécurité accru en leur permettant de suivre l’activité sportive de leur proche de manière instantanée et fiable, contribuant ainsi à apaiser leurs préoccupations.

 

CARTOGRAPHIE DES ACTEURS

  • Chasseurs sous-marins et apnéistes 

Les chasseurs sous-marins et les apnéistes forment une communauté diversifiée, allant des débutants aux professionnels, pratiquant en solitaire ou au sein de clubs nautiques. Les clubs organisent des sorties en groupe, depuis la côte ou en bateau, pour une meilleure coordination et sécurité collective. Les chasseurs sous-marins utilisent un équipement spécialisé, tandis que les apnéistes se concentrent sur la maîtrise de la respiration. Leurs motivations varient, de la recherche de nourriture à l’exploration ou au plaisir de l’immersion. Cette diversité impacte la gestion des risques, les compétences, la compréhension des dangers et la réactivité en cas d’incident. La sécurité de cette communauté est cruciale pour l’ensemble de ces activités.

  • Services de secours

Les services de secours jouent un rôle essentiel dans la sécurité des chasseurs sous-marins et apnéistes en intervenant en cas d’incident pour le sauvetage et les soins médicaux. Certains sont spécialisés dans le sauvetage en mer, tels que la SNSM et le CROSS, avec des compétences spécifiques pour les opérations en eau profonde. D’autres services de secours plus généraux, comme les pompiers et les garde-côtes, interviennent également. La rapidité et l’efficacité de leur réponse dépendent de la coordination, de la communication avec les plongeurs en détresse et de la connaissance des zones de plongée. Leur réactivité, coordination et compétence sont cruciales pour assurer la sécurité des chasseurs sous-marins et apnéistes en cas d’incident, notamment en situations d’urgence en mer.

  • Proches des chasseurs sous-marins et apnéistes 

Les proches des chasseurs sous-marins et apnéistes jouent un rôle essentiel dans leur sécurité, surtout lorsqu’ils pratiquent en solitaire. Leur connaissance des activités et des dangers associés les rend plus attentifs aux signaux d’alarme. En outre, les pratiquants peuvent informer leurs proches de leurs sorties planifiées, fournissant des détails essentiels. Ces proches peuvent être formés pour reconnaître les signes d’incident et alerter rapidement les services de secours en cas de besoin. Leur implication peut accélérer la réponse aux situations d’urgence en mer. Il est donc crucial que les proches soient informés, sensibilisés et prêts à réagir, contribuant ainsi à renforcer la sécurité des chasseurs sous-marins et apnéistes.

 

Déroulement de la recherche sur le terrain

Au cœur de notre démarche de recherche sur le terrain, les interviews ont été essentielles pour approfondir notre compréhension des enjeux actuels et des défis de sécurité inhérents aux sports nautiques.

Entretien 1 

Prise de contact

Nos recherches sur internet nous ont conduits au site web de la Fédération Française de Pêche Sportive en Apnée, abrégée FFPSA. Suite à cette découverte, nous avons contacté cette fédération via un formulaire en ligne. Rapidement, nous avons reçu une réponse du président de la fédération par courriel, M. Jean. Après quelques échanges téléphoniques, nous avons convenu d’un entretien en visioconférence. 

Déroulé de l’entretien

En plus d’être le président de la FFPSA, M. Jean est un adepte de la chasse sous-marine en apnée, il la pratique régulièrement avec les membres de son club local.

M. Jean souligne que la FFPSA assume principalement un rôle administratif. Devenue délégataire seulement depuis 2022, la fédération est désormais habilitée à organiser des compétitions sportives. À ce jour, la fédération ne représente que 5% des 100 000 pratiquants en France.

En situation de détresse, M. Jean explique que c’est essentiellement la SNSM qui intervient, représentant 80% des opérations de sauvetage. Cependant, ce sont les CROSS qui font le lien entre l’alerte et les secours (SNSM, pompiers, etc.) via la VHF, ils gèrent l’organisation des secours.

Un chiffre alarmant partagé lors de notre discussion est celui d’un décès pour 1 000 pratiquants. L’État considère cette activité comme dangereuse. Bien qu’une assurance responsabilité civile soit le seul document formellement requis pour pêcher, un certificat médical est nécessaire pour adhérer à la fédération.

Concernant l’accidentologie, bien que le taux d’accidents soit élevé, il n’est pas chiffré avec précision. La SNSM fournit des statistiques, mais elles englobent diverses situations sans distinguer spécifiquement les activités à l’origine de la détresse.

Le président de la FFPSA indique qu’en chasse sous-marine, la cause principale d’accident est la syncope : souvent, le plongeur surestime ses limites, s’aventure trop profondément et perd connaissance en remontant. M. Jean nous indique que des équipements de sécurité sont disponibles pour les plongeurs. Parmi eux, un gilet relié à une montre qui se gonfle automatiquement permet de remonter le plongeur à la surface sans effort en cas de problème.  Légalement, les plongeurs doivent utiliser une bouée en surface pour signaler leur position de plongée. Cette bouée, généralement de couleur vive comme l’orange, arbore un pavillon à la croix de Saint-André. Toutefois, son efficacité en cas de houle est remise en question par le président. Cela augmente les risques pour les plongeurs vis-à-vis des autres bateaux (collisions, etc.). Il prend l’exemple d’une situation qui arrive régulièrement : lorsqu’il y a plusieurs plongeurs largués par un bateau : Récupérer plusieurs plongeurs peut être complexe, car c’est compliqué de se faire voir dans l’eau, un bras étant très petit.

De plus, selon lui, la situation à éviter à tout prix est la perte d’un plongeur en mer sans possibilité de retrouver son corps. La récupération du corps est essentielle pour permettre à la famille de faire son deuil, en plus de résoudre d’éventuels problèmes avec les assurances.

M. Jean nous résume les problématiques en mer en quelques points majeurs :

  • La visibilité du plongeur (bouée, pavillon), en précisant que la peinture fluorescente est très bien visible avec une vision nocturne
  • Utilisation actuelle de combinaison sombre/camo peu visible dans l’eau
  • Manque de moyen de communication efficace avec les autres

Selon lui, l’équipement de sécurité optimal doit être robuste, visible de loin, capable de signaler la présence ou la détresse aux secours, tout en restant compact.

De plus, M. Jean insiste que les pratiquants de sa fédération sont des compétiteurs très bien équipe, ce qui n’est pas le cas de la majorité des pratiquants de son sport.

Enfin, il mentionne que la première mesure de prévention consiste à éviter de partir seul, en particulier en rejoignant un club (pour apprendre les bases et vérifier son matériel).

L’entretien se conclut par un M. Jean qui nous donne le contact de son vice-président, basé à Brest, qui manifeste un vif intérêt pour la sécurité en mer liée à cette pratique sportive.

Enseignements clefs

Cet entretien souligne les problèmes de sécurité sont bien réels et nécessite davantage de solutions. Il a été mis en évidence les problèmes de visibilité des plongeurs lorsqu’ils sont en mer. Il faut qu’ils soient visibles des autres bateaux et des autres plongeurs. De plus, si le plongeur est en solitaire, il faut trouver un moyen pour détecter qu’un nageur à un problème de santé et ainsi prévenir les secours. Enfin, connaitre la position du plongeur à chaque instant permettrait de le retrouver en cas de problème.

Cet entretien valide la quasi-totalité de nos hypothèses, à l’exception de la dernière qui n’est pas explicitée.

Entretien 2

Prise de contact 

À la suite de notre entretien avec le président de la FFPSA, celui-ci nous a fourni une liste de contacts. Dans cette liste se trouvait un certain M. Océan, vice-président de la fédération et résidant à Plouzané.

Déroulé de l’entretien

Le vice-président de l’association FFPSA, âgé de 54 ans, incarne l’expérience dans le monde de la pêche en apnée. Plongeur chevronné depuis l’âge de 15 ans, sa navigation au sein de cette pratique illustre un parcours riche en expériences, conférant une perspective informée et nuancée aux défis et enjeux abordés au sein de l’association

Outre sa passion pour la pêche, il a également servi en tant qu’officier des ressources humaines dans la marine. Avec une pléthore de titres à son actif, il a également endossé le rôle de formateur au niveau national et est un membre éminent de la conférence « Mer et Liberté », se consacrant à divers aspects de la pêche en mer. Cependant, parmi les nombreuses casquettes qu’il porte, le sauvetage en mer tient une place particulière dans son cœur. Il a souligné à quel point c’était crucial, en rappelant les tristes incidents de cette année, notamment les décès de deux individus, âgés respectivement de 22 et 54 ans. Ces incidents mettent en lumière la nécessité impérative de la sécurité et de la préparation en mer, thèmes que nous avons explorés en profondeur lors de notre discussion.

La pêche sous-marine comportant des dangers et des problématiques spécifiques que le vice-président de la FFPSA a soulevés au cours de l’interview. En premier lieu, les conditions météorologiques peuvent varier drastiquement, rendant le milieu marin imprévisible et parfois hostile. La faune et la flore, bien qu’enrichissantes, présentent également des risques, comme les piqûres ou les morsures de certaines espèces marines. Les aspects physiologiques, tels que l’hyperventilation et la syncope, sont des phénomènes courants et dangereux pour les plongeurs pas suffisamment entraînés.

M. Océan explique que l’imprudence et la méconnaissance accentuent ces dangers et qu’un manque de formation et de connaissance de la réglementation en vigueur peut conduire à des situations risquées. De plus, pour M. Océan, l’absence d’équipements de sécurité adéquats est une cause majeure de nombreux incidents. Le vice-président a aussi partagé des exemples concrets d’incidents et d’accidents récents, illustrant des cas de noyades et de syncopes. Les difficultés rencontrées lors de la localisation et du sauvetage des plongeurs en détresse soulignent l’importance d’une préparation adéquate et d’une meilleure compréhension des dangers inhérents à la pêche sous-marine. Cette analyse précise vise à établir un cadre clair pour des mesures de sécurité renforcées dans cette activité.

Face aux défis et dangers identifiés en pêche sous-marine, le vice-président de la FFPSA évoque des solutions et innovations cruciales pour améliorer la sécurité. D’abord, l’adoption d’équipements de sécurité est primordiale. Il rappelle l’existence d’un gilet de sauvetage automatique. Les bouées, montres et balises de localisation, de leur côté, peuvent grandement faciliter la localisation rapide des plongeurs en cas de besoin. D’autres dispositifs d’alerte et de communication peuvent également contribuer à renforcer la sécurité en permettant une réaction rapide en cas d’incident, comme la VHF mais celle-ci n’est disponible que sur les bateaux et est trop volumineuse pour un plongeur.

Ensuite, la formation et la sensibilisation sont des axes majeurs d’amélioration selon lui. Une formation adéquate sur les règles de sécurité, les bonnes pratiques et les réponses en cas d’urgence sont indispensables pour réduire les risques. Par ailleurs, une campagne de sensibilisation efficace peut aider à instiller une conscience accrue des dangers inhérents à la pêche sous-marine et de l’importance de la préparation.

Enfin, le vice-président souligne l’importance des projets et de la recherche en cours pour développer des solutions novatrices. Des projets visant à améliorer la localisation et le sauvetage des plongeurs sont en cours, en collaboration avec l’Irenav et d’autres institutions. Ces initiatives, en synergie avec les équipements de sécurité et les programmes de formation, représentent une approche globale pour rehausser les standards de sécurité dans la pêche sous-marine, et ainsi, minimiser les risques et maximiser la protection des pratiquants.

Enseignements clefs

L’entretien avec M. Océan, vice-président de la FFPSA, a souligné sa grande expérience dans la pêche en apnée et le sauvetage en mer ; les dangers inhérents à cette activité, exacerbés par l’imprudence et le manque de formation. Les solutions proposées incluent l’adoption d’équipements de sécurité, des formations approfondies sur les règles de sécurité et la sensibilisation aux risques. L’importance des innovations et des projets de recherche collaboratifs, visant à améliorer la localisation et le sauvetage des plongeurs, a été mise en avant comme un élément clé pour améliorer la sécurité globale dans le domaine de la pêche sous-marine.

Entretien 3

Prise de contact 

Le sauveteur de la SNSM que nous avons interviewé est une connexion personnelle, nous l’avons rencontré au sein de l’IMT Atlantique et ayant appris son engagement envers la SNSM nous avons voulu en savoir plus sur son expérience et l’avons interviewé.

Déroulé de l’entretien

Le sauveteur interviewé a intégré la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) à l’âge de 17 ans. Initialement engagé comme sauveteur et secouriste, il a par la suite évolué vers le poste de sauveteur embarqué au sein de la SNSM.

Au sein de la SNSM, une distinction est faite entre les sauveteurs des plages municipales et les sauveteurs à l’année rattachés à une station de la SNSM. Les alertes sont principalement gérées par le CROSS qui, en fonction de la nature de l’incident et de la localisation, déclenche les opérations de secours. Les interventions varient de l’assistance en cas de panne mécanique sur un navire à la recherche de personnes disparues en mer.

Le financement de la SNSM repose en grande partie sur le bénévolat, complété par des dons et des fonds générés lors d’événements organisés. Le centre de formation de Rennes se distingue comme un élément central de la formation des sauveteurs, leur fournissant les compétences nécessaires pour exercer leur mission de sauvetage en mer. Ce centre, reconnu comme le plus grand de France, contribue activement à maintenir un haut niveau de professionnalisme et de réactivité parmi les sauveteurs de la SNSM, renforçant ainsi leur capacité à intervenir efficacement en toutes circonstances.

D’après le sauveteur, la localisation précise des victimes en mer est cruciale pour garantir une intervention rapide et efficace. Actuellement, le manque d’informations précises et les fausses alertes représentent des défis majeurs pour les équipes de sauvetage. Ces obstacles peuvent entraver les opérations de secours, voire mobiliser inutilement des ressources. Des outils de localisation et de communication sont utilisés ou en cours de développement, tels que la montre SNSM et les radios VHF, qui visent à améliorer la coordination entre les sauveteurs et à fournir des informations en temps réel sur la situation en mer. L’amélioration de ces dispositifs est essentielle pour optimiser les interventions de sauvetage et assurer la sécurité des individus en mer.

Les catégories de personnes les plus touchées lors d’incidents en mer comprennent les enfants, les personnes âgées, ainsi que les individus surestimant leurs capacités. Certains environnements ou situations spécifiques exacerbent ces risques, comme en témoigne l’exemple des falaises de Théoule, où le saut peut entraîner des traumatismes cervicaux, affectant des individus de tous âges. Post-sauvetage, certaines implications médicales sont à noter, notamment la nécessité de consultations médicales obligatoires. Cette exigence est particulièrement pertinente pour les personnes âgées, qui peuvent présenter des symptômes ou des complications nécessitant une évaluation et une intervention médicale immédiates, tel que l’aqua stress.

Enseignements clefs

L’interview du sauveteur de la SNSM a révélé l’importance de la formation et de la localisation précise des victimes pour une intervention rapide et efficace. L’entretien a également souligné les défis actuels tels que le manque d’informations précises et les fausses alertes, qui peuvent entraver les opérations de secours. L’accent a été mis sur le développement d’outils de localisation et de communication. Les catégories de personnes les plus touchées lors d’incidents en mer ont été identifiées, et des implications médicales post-sauvetage ont été discutées, mettant en exergue la nécessité de consultations médicales pour certaines victimes, notamment les personnes âgées.

Entretien 4

Prise de contact 

Théo fait partie de notre projet, la prise de contact s’est faite en face-à-face.

Déroulé de l’entretien

  • Question 1: Théo, peux-tu nous expliquer ce qui t’a poussé à te lancer dans la chasse sous-marine en solitaire?

    Réponse de Théo: Eh bien, en fait, j’ai toujours été attiré par l’océan et la vie marine. Mais la plupart de mes amis ne partagent pas cette passion, alors j’ai décidé de me lancer seul. C’est un peu intimidant, je dois l’admettre.

  • Question 2: Tu as mentionné que ta principale préoccupation était la sécurité. Quels sont les aspects qui t’ont inquiété et comment as-tu abordé cette question?Réponse de Théo: Oui, c’est vrai. Je veux dire, plonger seul comporte ses risques, et ma principale préoccupation était de m’assurer que si quelque chose devait arriver, mes proches seraient informés. J’ai donc pensé à un dispositif de sécurité.
  • Question 3: Parlons de l’équipement que tu as acheté. Comment as-tu choisi tes équipements, et qu’est-ce qui t’a semblé essentiel pour assurer ta sécurité?Réponse de Théo: J’ai fait beaucoup de recherches en ligne, consulté des forums, et j’ai également demandé des conseils à des experts. J’ai investi dans une combinaison de plongée de qualité, un bon équipement respiratoire, et j’ai également acheté une bouée de signalisation. Mais même avec tout cela, je sentais qu’il manquait quelque chose pour rassurer ma famille.
  • Question 4: C’est là que ton projet entre en jeu. Peux-tu nous parler de l’idée de la bouée connectée et comment elle répond à tes préoccupations de sécurité?Réponse de Théo: Exactement. L’idée de la bouée connectée m’est venue en pensant à un dispositif qui pourrait envoyer un signal à mes proches pour leur dire que tout va bien. Quelque chose de simple à utiliser pendant mes plongées.
  • Question 5: En conclusion, quelles leçons tirées de ton expérience pourraient être utiles aux autres débutants qui envisagent la chasse sous-marine en solitaire?

    Réponse de Théo: Je dirais que la préparation est la clé. Investir dans un équipement de qualité est essentiel, mais réfléchir à la sécurité et à la tranquillité d’esprit de vos proches l’est tout autant. La bouée connectée pourrait vraiment être une solution pour ceux qui se lancent dans cette aventure en solitaire.

Enseignements clefs

L’entretien avec Théo révèle des enseignements clés pour les débutants en chasse sous-marine solitaire. Sa motivation personnelle, guidée par une passion pour l’océan, est évidente, mais il souligne également des préoccupations de sécurité. Théo a pris des décisions éclairées dans le choix de son équipement, en mettant l’accent sur la qualité. Son besoin de rassurer sa famille a conduit à l’idée innovante d’une bouée connectée, démontrant ainsi l’importance de la préparation et de solutions créatives pour assurer la sécurité et la tranquillité d’esprit des plongeurs solitaires.

 

PARTIE 2 : PERSONAS

Persona n°1 : Théo

Description du personnage :

Théo est un chasseur sous-marin qui, bien que peu expérimenté, est très consciencieux et bien renseigné sur les pratiques de chasse sous-marine. Contrairement à ses confrères plus réguliers, Théo ne fait pas partie d’un club de chasse sous-marine. Il préfère chasse en solitaire quand il en a l’occasion, en veillant toujours à sa propre sécurité et à celle de l’environnement marin qu’il explore.

But et défi :

Le principal objectif de Théo est de passer un bon moment tout en découvrant la beauté des fonds marins. Il chasse pour le plaisir et espère ramener un poisson comme récompense de ses efforts. Cependant, son défi est de réaliser cela en toute sécurité, malgré son manque d’expérience en chasse sous-marine.

Craintes :

Théo a plusieurs craintes qui le hantent chaque fois qu’il part en chasse sous-marine en solitaire. Sa principale crainte est de se noyer ou d’être emporté par le courant, car il sait qu’une mauvaise décision ou un accident peuvent avoir des conséquences graves en mer. Il redoute également de ne pas réussir à revenir à la surface après une plongée, ce qui peut être angoissant.

Comme il est seul, il sait que le moindre danger peut avoir de lourdes conséquences.

Éléments défavorables :

Plusieurs éléments défavorables peuvent compliquer l’expérience de Théo en tant que chasseur sous-marin inexpérimenté. La météo peut être imprévisible en mer, et une mauvaise météo peut rendre la plongée plus dangereuse. Son manque d’expérience peut également le mettre face à des situations inattendues ou difficiles à gérer. 

Le fait de chasser en solitaire est un élément défavorable majeur, les responsables de la FFPSA nous ont clairement indiqué que c’était une pratique accentuant significativement le risque d’accident graves. Néanmoins, comme l’achat d’équipement et la pratique ne nécessitent ni permis, ni formation, c’est un cas de figure commun. Ainsi, Théo n’a pas la sécurité supplémentaire fournie par un groupe ou un club de chasse sous-marine. Cela signifie qu’il doit prendre des décisions cruciales lui-même et compter sur ses connaissances limitées, sans la sécurité qu’un partenaire pourrait lui apporter.

Éléments favorables :

Tout d’abord, il peut arriver à Théo de trouver des partenaires de chasse occasionnels parmi ses connaissances ou par l’intermédiaire de forums de chasse sous-marine.

Des conditions en mer et météorologiques faciles sont également favorables puisqu’elles limitent les risques de syncope, de noyade, de courants… Elles facilitent également la visée et la visibilité pour chasser efficacement.

Problèmes liés à la pratique :

Les problèmes qui occupent l’esprit de Théo sont sa visibilité par les plaisanciers (bateaux, nageurs, pêcheurs…), et son attention vis-à-vis d’évènements inattendus qui pourraient subvenir lors de sa séance de chasse.

Opportunités :

Théo a remarqué l’inquiétude que génère la pratique de son activité chez ses proches. Il aimerait avoir l’opportunité de les rassurer. 

Besoin :

Comme Théo est un chasseur consciencieux, il a avant tout besoin d’assurer sa sécurité et de se rassurer.

 

Persona n°2 : Christian

Description du personnage :

Christian est un chasseur sous-marin expérimenté, fortement attaché à son binôme qu’il considère comme un frère et avec qui il plonge systématiquement. Leur partenariat solide est le résultat de nombreuses sorties sous-marines conjointes, et leur confiance mutuelle est inébranlable. Il chérit la sécurité et le bien-être de son binôme par-dessus tout, ce qui se traduit par une grande responsabilité dans la gestion de leurs expéditions.

But et défi :

Le but principal de Christian est de chasser des poissons, mais il place avant tout la sécurité de son binôme en tête de ses priorités. Il s’efforce de garantir que son compagnon de chasse reste en sécurité à tout moment et ne subisse aucun incident. Pour lui, il n’y a rien de pire que de perdre son binôme dans un accident de plongée.

Opportunités :

Christian étant un chasseur régulier, il souhaiterait également pouvoir rassurer et informer ses proches lors de ses multiples sorties. Ce point a également été relevé par les chasseurs expérimentés que nous avons interrogés.

Craintes :

Les craintes qui animent Christian sont liées aux conditions en mer et concernent la sécurité de son coéquipier. En effet, la sécurité de son binôme est pour lui très importante, Jean-Michel cherche à tout prix à garder en vue son partenaire. Ainsi, perdre de vue son camarade à cause d’une météo dégradée ou d’une mer qui s’agite représente pour lui une crainte importante.

Par ailleurs, Christian est également soucieux de sa propre sécurité. Ainsi, il a peur d’être perdu de vue ou de subir une syncope.

Éléments défavorables :

Malgré son expérience et son souci de sécurité, Christian peut parfois faire preuve d’un excès de confiance. Il peut sous-estimer les risques liés à la chasse sous-marine, ce qui peut le rendre moins vigilant face aux aléas de la nature. Cette confiance excessive peut parfois le conduire à prendre des risques inutiles.

Les aléas de la nature, tels que la météo imprévisible ou les courants marins changeants, sont des éléments défavorables qui peuvent rendre la chasse sous-marine plus difficile. Christian doit être prêt à faire face à ces défis imprévus tout en protégeant la sécurité de son binôme.

Il doit également rester constamment vigilant pour prévenir les syncopes de son binôme. La syncope est un des risques majeurs les plus fréquents en chasse sous-marine, et Christian doit être capable de reconnaître les signes avant-coureurs et de réagir rapidement pour éviter des accidents graves. 

Ces informations ont été tirées d’un croisement entre nos entretiens (où les personnes interviewées nous ont exposé les principaux éléments à risque de la pratique) et des données statistiques issues de la veille documentaire.

Éléments favorables :

A l’inverse, des conditions météorologiques favorables permettant une meilleure visibilité et une meilleure appréhension de son environnement sont des éléments favorables à Christian dans le cadre de sa pratique sportive.

De plus, chasser avec un coéquipier expérimenté permet d’améliorer sa sécurité, car lui aussi sera alerte et apte à déceler de potentiels dangers. 

Problèmes liés à la pratique :

Les aléas de la nature ainsi que la visibilité par les autres plaisanciers sont les deux principaux problèmes que Christian doit garder en tête lors de ses sorties. En effet, il doit constamment pouvoir déceler de potentielles situations à risque pour lui où son binôme, comme des conditions en mer changeant rapidement, visibilité qui se dégrade, une collision avec un bateau… afin de rester en sécurité.

Le cas du danger de collision a par exemple été évoqué dans un de nos entretiens car le chasseur y avait personnellement fait face et qu’il se produit relativement fréquemment.

Besoin :

Le besoin de Christian est centré sur sa sécurité et celle de son partenaire. Il est ainsi à la recherche de dispositifs facilitant un suivi mutuel et donc réduisant les dangers d’une sortie en mer. Il désirerait par ailleurs rassurer ses proches à l’aide d’un moyen de communication.

Persona n°3 : Marine

 

Description du personnage :

Marine est la mère de Théo

But et défi :

Marine, 50 ans, la mère de Théo, cherche à soutenir la passion de son fils pour la plongée en apnée tout en garantissant sa sécurité. Son défi est de concilier son inquiétude maternelle avec le besoin de Théo d’explorer les profondeurs en solitaire.

Craintes :

Marine craint constamment pour la sécurité de Théo lors de ses plongées en apnée, surtout en solitaire. Elle redoute les dangers potentiels et a une peur profonde que son fils puisse être exposé à des situations risquées. Sa principale crainte est de ne pas pouvoir assurer la sécurité de Théo lors de ses aventures sous-marines.

Éléments défavorables :

Le principal élément défavorable est l’incertitude liée à l’état et à la localisation de Théo pendant ses plongées en apnée. L’absence d’informations en temps réel augmente l’anxiété de Marine, ne lui permettant pas de s’assurer que son fils pratique en toute sécurité.

Éléments favorables :

Les compétences et la passion de Théo pour la plongée en apnée sont des éléments favorables. Marine sait que Théo est conscient des risques, prend des précautions et possède une connaissance approfondie des pratiques de sécurité. Ces éléments la rassurent, mais elle cherche toujours des moyens d’améliorer la communication et la sécurité.

Problèmes liés à la pratique :

Le problème majeur est le manque d’informations en temps réel sur l’état et la localisation de Théo pendant ses plongées. Cette lacune crée un défi supplémentaire pour rassurer Marine et maintenir une communication ouverte avec son fils pendant ses expéditions sous-marines.

Besoin :

Le besoin critique de Marine est de disposer d’un moyen fiable de connaître l’état de Théo et sa localisation pendant ses plongées en apnée. Elle souhaite recevoir des mises à jour régulières pour apaiser ses inquiétudes et garantir la sécurité de son fils. La mise en place d’un système de communication en temps réel devient une priorité pour répondre à ce besoin crucial.

Conclusion

En conclusion, cette enquête sur le terrain a été essentielle pour valider nos hypothèses. L’expérience partagée par les personnes interrogées nous a guidés de manière significative en nous fournissant des indications précieuses sur les besoins actuels dans les disciplines sportives qui suscitent notre intérêt. Grâce à cette enquête approfondie, nous sommes désormais assurés de développer une réponse pertinente en adéquation avec les attentes et les réalités du terrain.

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